Disappointed

Sad Past

C'était une petite fille resplendissante de bonheur. Elle était tout simplement heureuse ; heureuse d'être en vie. Elle tourbillonnait au milieu des prés, laissant la chaleur du soleil effleurée sa peau. Elle dansait, emportée par une brise d'été sous le roucoulement des oiseaux. Le temps passait, elle grandissait ; elle comprit ce qu'était vraiment sa vie. Ou devrais-je dire, son enfer.

Maintenant, ce n'est qu'une orpheline rempli de douleur et de colère. Perdue, elle cherche son chemin. Elle a appris à faire taire ses souffrances et à vivre dans l'errance.

En Irlande ; c'est là-bas qu'elle se trouve. Abandonnée, refusée, rejetée par ses parents qu'elle n'a jamais rencontré. Gardée par son oncle gravement malade, elle se débrouille seule depuis bien longtemps. Du haut de ses 17 ans, elle n'a la tête qu'à travailler. Gagné de l'argent à tout prix ; pour son foyer, pour guérir son oncle. Ayant elle même une santé très fagile, elle se surpasse. Dort peu, mange peu ; ne se préoccupe pas d'elle.

Physiquement, Alli est très maigre. Des poches immenses sous ses yeux, un teint terne. Une jeune femme qui promet d'être magnifique si elle prenait soin d'elle. Très mature pour son âge, elle n'a pas d'amis. Pas le temps, pas l'envie de s'en faire. Elle est déscolarisée, contrainte de devoir travailler suite aux problèmes de santé de Lughaidh, plus communément appelé Lugh ; son oncle.

Enfin, laissons lui la parole. Elle doit certainement savoir te parler de ses propres sentiments et te raconter son histoire mieux que moi.

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Alli. Voilà comment les gens m'appellent. Tu vas apprendre à me connaître ; je vais t'apprendre à me connaître.

Tu sais ce que je ressens ? Tu sais quels sont mes sentiments ? Imagine-toi ; seule. Emprisonné dans le plus sombre des trous noirs. Tu n'as personne avec qui parler, personne avec qui rigoler. Tu es triste, perdue. Tu es couchée, tu n'arrives plus à te relever ; comme si l'on t'avait planté un pieu dans le coeur. Tu es faible, très faible. Tu pleures, tu cries, tu as envie de tout casser. Mais il y a cette lumière ; cette lumière qui te crie de te relever et de ne plus jamais pleurer. Qui te dit de sourire à la vie même si parfois elle est dégueulasse. Elle te dit de montrer à tout le monde que tu es forte, que malgré tout ce que tu as enduré ; tu es debout. Parce que même en comptant toutes les galères de la vie, il y aura toujours une personne. Au moins une seule qui sera là pour toi.
Ouais, c'est pas juste tout ça ; je suis d'accord avec toi. Tous les problèmes qu'on nous balance en pleine gueule chaque jour, mais on doit y faire face comme tout le monde.

J'aurais voulu être plus forte dans la vie, j'aurais voulu montrer l'exemple mais ce n'est pas le cas. Je pleure comme tout le monde, je gueule quand ça va pas. J'essaie de contenir mes larmes, mais tout le monde connaît l'effet volcan. La lave monte, on se contient et puis tout d'un coup, tout explose. Pourtant, j'ai toujours le sourire devant les gens. Ouais. Alors ce sourire, je le lâcherais pas.
Je crois que la vie est courte, bien trop courte pour prendre les mauvaises décisions, pour hésiter ou pour regretter quoi que ce soit. Comme le dit le fameux dicton ; fume la vie avant qu'elle ne te fume.

Je suis ce genre de fille qui aide les autres avant de s'aider soi-même. Ce genre de fille que personne ne connaît vraiment ; ni elle ni ses craintes. Je fais partie de ces filles incomprises, qui ne montre jamais ce qu'elles ressentent vraiment pour ne pas inquiéter leur enrourage.

Maltraité, égaré, incomprise, fautive, toujours dévalorisée, sous-estimé ; voilà qui est Alli. Voilà qui je suis.