Confortablement installé.e sur ma serviette, à l'ombre d'un parasol, je me prélasse et profite de la chaleur douce de l'été. Du repos bien méritée après cette année éreintante.
La brume salée caresse ma peau et fais voleter mes cheveux autour de mon visage, les laissant légèrement bouclés et blondis. Les rayons du soleil réchauffe ma peau lui donnant cette teinte caramel (ou parfois fraise) si estivale.
Un diabolo citron à la main, je sirote tranquillement ce rafraichissement bienvenu en laissant mon regard se balader d'un côté à l'autre de la plage, observant les autres personnes autour.
Je vois ce couple de personnes âgées sur leurs chaises pliables à l'ombre de leur parasol avec leurs chapeaux. L'une jouant aux mots fléchés, l'autre aux sudokus. La petite glacière à côté d'elle contient une bouteille d'eau. C'est bien, ils restent bien hydratés. Ils discutent en même temps, ils sont mignons. Ils se sourient. Je ne sais pas ce qu'il lui a raconté mais elle rit comme une jeune fille rirait à la blague stupide de son crush. Les joues rosies, la main devant la bouche pour cacher ce grand sourire et les yeux qui semblent pétiller. Des adolescents avec quelques années de décalages.
Un peu plus loin, il y a cette famille. C'est moins joyeux. Les deux parents sont aussi assis sur des chaises pliables, mais les deux sont sur leurs téléphones. Aucun ne se parle. Leurs deux enfants sont occupés à faire un château de sable avec leurs seaux et leurs pelles. Quand les tours sont dressées, ils désignent l'entrée avec des algues puis décorent l'ensemble de coquillages fraîchement ramassées. Et quand ils appellent leurs parents pour qu'ils admirent leur œuvre, ceux-ci lèvent tout juste la tête avec un sourire politiquement correct au bout des lèvres. Pas sûr que tout le monde passe de bonne vacances. Deux salles deux ambiances comme on dit.
Les pieds dans l'eau jusqu'aux chevilles, il y a ces deux hommes. Un grand brun très fin, les cheveux bouclé attachés en chignon, un autre, roux aux cheveux courts, un peu plus petit et carré. On dirait qu'ils sortent d'un conte de fée. Le roux porte de nombreux bijoux, le brun, simplement une bague argentée. Ils avancent main dans la main. Ils semblent discuter doucement, délicatement. Ils semblent hors du monde. Chacun un doux sourire sur les lèvres, on devine sans mal leurs yeux pétillants derrière leurs lunettes de soleil quand ils se regardent.
Je les observerait bien un peu plus longtemps mais je vais finir par être jaloux.se tant ils sont mignons. Alors je tourne la tête vers ces trois copines. Les Totally Spies : une blonde, une brune, une rousse. Ambiance différente : éclats de rires sur éclats de rires. Elles sont assises en demi-cercle sur leurs serviettes. Elle n'ont pas bougées depuis que je suis arrivé.e. De grands sourires, se tenant le ventre tant elles rient. Quand la brune prend son téléphone et montre une photo à ses copines, c'est l'hécatombe. Elles pleurent de rire et ne parviennent plus à s'arrêter. Elles semblent avoir bien du mal à parler. Toutes les trois semblent heureuses aussi.
Dans l'eau, droit devant, il y a ce papi avec sa petite fille. Les deux semblent s'amuser comme des fous. La petite fille est équipée de sa bouée avec des sirènes bleues et roses et est occupée à rire aux grimaces et manières de son papi. Ferait-il exprès d'exagérer la difficulté à rattraper le ballon ou le lancer pour entendre rire sa princesse ? J'en doute fortement. Chaque vague les ballotes un peu faisant hurler de joie la petite fille. C'est adorable. Je suis à ça de les rejoindre pour jouer !
Puis arrive ce jeune couple, parasol et serviettes à la main. Eux aussi s'adressent de grands sourires et ont les yeux qui pétillent derrière leurs lunettes de soleil. Je les regardent s'installer. Planter le parasol, étaler leur serviettes respectives par terre. Entre deux bisous il applique de la crème sur la peau ébène de sa belle qui retient ses longs cheveux tressés en hauteur pour ne pas le gêner. A son tour d'étaler la crème. Il contracte le dos à chaque pschitt ce qui la fait pouffer. Elle se moque gentiment de lui pendant qu'il boude comme un enfant. Lorsqu'elle a fini de lui protéger la peau, ils se relèvent, se prennent la main et se dirigent tranquillement vers l'eau en se volant des bisous par-ci par-là.
Et en regardant de nouveau vers l'eau, je vois cette jeune femme qui en sort. Elle est absolument divine. Elle se dirige vers sa serviette à trois mètre de moi et attrape un livre dans son sac. Les hirondelles de Kaboul. Excellent choix. Pas le plus joyeux, mais je ne peux qu'approuver. Elle s'allonge sur le ventre, un chapeau de paille par dessus son carré blond. Elle doit être mannequin, ce n'est pas possible autrement. Sa peau caramel encore humide, ses mains fines, ses longues jambes... Et son maillot de bain bleu foncé lacé dans le dos qui lui va à merveille et ses nombreux bijoux dorés lui rajoute encore plus de charme qu'elle n'en a déjà. Elle est absorbée par sa lecture et tourne délicatement les pages de son livre, comme si elle était partagée entre l'envie pressante de connaitre la suite et la peur d'abîmer l'objet. Il y a quelque chose d'apaisant en elle.
Un enfant qui passe près de moi me ramène bien vite à la réalité en propulsant, c'est le mot, du sable partout sur mes jambes et ma serviette. Quelle galère, ça colle de partout... Je croise le regard de la femme à côté de moi qui a subi le même sort et on rit. Je pense que je vais aller dans l'eau histoire de me débarrasser de tout ce sable plus facilement. Et me rafraîchir aussi par la même occasion. Et puis bon, je ne suis pas venu là uniquement pour vous divertir non plus !

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Summer shot
القصة القصيرةUne histoire courte et sans prise de tête à lire tranquillement sur sa serviette au bord de l'eau (à l'ombre, évidemment) J'avais envie d'une histoire légère mais j'avais aussi besoin de travailler mes descriptions donc, comme d'habitude, n'hésitez...