A cet instant, Tooru se délectait de ce qu'il voyait.
Un jeune homme seul, objectivement attirant, perdu dans ses pensées, tout au près d'une machine à café. Une situation qui réunissait de nombreux et ô combien plaisants éléments.
Mais si la vision lui plaisait, le plaisir des yeux était bien maigre pour satisfaire ses envies. Il avait une folle envie de jouer un peu avant de reprendre un rôle dans la grande pièce qu'était sa carrière. D'autant qu'il était pour sa part fraichement habillé et qu'il ne lui restait plus qu'à se rendre disponible pour l'équipe de maquillage.
D'un pas léger et d'apparence sereine, il se dirigea vers son petit Tobio.
- Baby-chan, cela faisait longtemps, chantonna-t-il.
La réaction qu'il en tira fut à la hauteur de ses attentes. Un sursaut presque imperceptible, un hoquet de surprise et de grands yeux bleus tournés vers lui. Le temps qu'il fallu au plus jeune pour reprendre pied dans la réalité correspondit pleinement avec celui qu'il mit pour réduire la distance entre eux à un simple petit mètre de courtoisie, bien en face de son homologue.
- O... Oi..., bafouilla-t-il avant de se reprendre, Oikawa-san, bonjour.
Le châtain admira son self control promptement retrouvé. Parmi les nombreuses personnes chez lesquelles il avait fait naitre un certain embarra, essentiellement chez le genre féminin, peu étaient celles qui avaient pu aligner quelques mots avec aplomb aussi rapidement. Cela ne restait que deux brefs mots, dont son nom, mais la posture adoptée par l'ébène n'avait rien à voir avec celle qu'il prenait un peu plus tôt.
Dos droit, épaules en arrière et menton redressé, son « petit » Tobio le dépassait de quelques centimètres et le toisait avec un mélange de respect et d'indifférence. Un bien joli masque pour tenir à distance sans aborder une attitude trop hautaine.
« Ça se voit qu'il l'a travaillé » nota Tooru avec intérêt.
Il réduit d'une enjambée l'espace que son interlocuteur avait remit- ente eux, le bloquant presque contre la machine à café.
- Je présume que tu as trouvé mon nom quelque part alors.
- Je l'ai simplement demandé à mon agence en prévision d'aujourd'hui, répondit-il avec un naturel désarmant.
Et ce naturel le contraria un peu. Il aurait espéré que ce petit mot aurait eu plus d'effet que cela.
Lui de son côté avait passé les deux dernières semaines à guetter le moindre nouveau message, le moindre appel d'un numéro inconnu ou mail transféré par son manageur. Mais rien ne lui était parvenu. Pas une icône, une sonnerie, une notification n'avait eut de rapport direct avec son cadet. Des informations sur le déroulé de la séance conjointe du jour oui, il en avait eu une floppée ces derniers jours. A regret de constater qu'aucun de mentionnait quelque autre intention à son égard de l'autre côté.
Il avait en conséquence passé la soirée de la veille allongé dans son canapé, les yeux rivés sur son plafond, à échauffer diverses scénarios en vue de cette journée. Et comme tout plan comportant une variable humaine à propos de laquelle il ignorait plus de choses qu'il n'en connaissait, il avait d'ores et déjà sauté les lettres B et C pour se rabattre sur de l'improvisation la plus complète.
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Fragrance - Essence |Haikyuu AU|
General FictionHaikyuu AU Mannequin connu et reconnu, égérie d'une grande maison, Tobio enchaine les shootings et les parfums. Et quand il ne peut pas poser de mots sur celui qui vient le chatouiller, difficile de s'en défaire. ...