Chapitre 3

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Important : Il y a, vers la fin du chapitre, une scène de suicide décrite par Kelly. Pour toute personne sensible, veuillez passer le paragraphe qui suivra les mots en gras.

-Bon, c'est un jour particulier pour vous deux.

Papa nous regarde avec douceur, Benjamin et moi. Nous passons notre brevet aujourd'hui. C'est le grand jour, la fin du collège.

-Bonne chance mes chéris, Mathis et Corentin l'ont eu haut la main, je suis sûr que vous êtes capables de faire aussi bien, si ce n'est mieux !

-Merci papa, tu viens Kelly ?

-Oui.

Nous entrons dans le collège. La professeur nous donne nos salles. Nous ne sommes pas dans la même. Je salue mon frère en lui souhaitant bonne chance.

Les deux professeurs présents nous distribuent les copies de l'épreuve de math.

Il y a 3 ans, Corentin stressait pour son épreuve de math. Il se trouve que c'est mon tour.



Après un peu plus d'une semaine, les résultats tombent. Benjamin l'a eu mention assez bien. J'ai eu la mention très bien.

Quand j'ai eu les résultats, mon frère a mis de côté sa déception de ne pas avoir fait mieux et m'a vivement félicité. Nous sautions de joie comme des fous. Mon père m'a prêté son téléphone et j'ai appelé Mathis pour lui annoncer la nouvelle.

Et ce qui est génial, c'est que j'ai été accepté dans mon lycée ! Il est plus loin que celui-là où va Corentin actuellement et où ira Benjamin, mais papa veut bien m'emmener à l'arrêt de bus, plus loin que celui des garçons.


Je rentre dans mon nouveau lycée et m'invite au milieu de tous les élèves à l'heure de la récréation. Je ne sais pas si je vais me faire de nouveaux amis.

Mon voisin dans la matière suivante s'appelle Thomas. Il me propose spontanément son numéro pour qu'on soit en contact.

Nous ne tardons pas à devenir amis, et il me présente à sa bande. Lucie, Justine et Anton. Je les adore tous, on devient rapidement un groupe de 5 très unis alors que Lucie et Anton ne sont même pas dans la même classe que Justine, Thomas et moi.

Le temps passe vite, mais il me semble éternel. Les évènements défilent devant mes yeux comme si je n'étais plus qu'une simple spectatrice de ce monde étrange.



Et il y a ce jour tragique que je relis souvent dans mon journal intime.

Je me lève, comme tous les jours. Mon premier cours a lieu avec Mme Okult. C'est une professeur que j'apprécie beaucoup, fermement engagé dans les luttes pour augmenter le salaire des professeurs. Une grande militante qui explique à ses élèves la vie telle que nous allons réellement la vivre.

Comme tous les vendredis, je suis en avance. Mais aujourd'hui, elle ne me fait pas rentrer dans la salle, comme d'habitude. Elle me demande d'attendre les autres pour une fois.

Thomas arrive et me raconte le week-end qu'il a prévu avec Héra, sa petite amie. Une balade en ville, un fast-food, un après-midi chez elle, présentation à ses parents au dîner et petite soirée torride après leur départ.

Selon moi, c'est trop tôt, et leur histoire n'est pas faite pour durer. Je l'agace un peu à dire ça. Il dit souvent que je suis jalouse et que je devrais un peu plus accepter le fait qu'il soit en couple depuis 2 mois.

Justine nous rejoint, emmitouflé dans son manteau d'hiver, même si la saison est encore loin.

-Kelly, tu sais qu'aujourd'hui, c'est la journée où les femmes travaillent gratuitement ? Tu sais par rapport à l'égalité de salaire... j'espère que Mme Okult va nous en parler !

La sonnerie sonne. J'ouvre la porte et entre la première dans la salle pour découvrir une vision d'horreur.

Ma professeur ne nous attend pas avec son grand sourire. Non. Elle est pendue au plafond. La chaise qu'elle a bousculée gît près des tables qu'elle a écarté. Et au milieu de tout ça, son corps inerte suspendu.

En voyant ça, le temps s'étire, et je me mets à hurler. Mes amis entrent et sont également choqués.

Puis tout s'accélère. Les élèves qui crient, qui font les curieux, les professeurs qui se demandent ce qui se passe et qui alerte les surveillants. Poussée par un mouvement de foule, je tombe par terre. Ma tête n'a pas tapé, mais elle me tourne violemment. La dernière image de ce monde est celle d'une surveillante floue s'agenouillant près de moi.

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