La maison du bonheur

Chapitre 7

-Des jumelles.

Thomas me regarde avec douceur. La veille, j'ai donné naissance à deux jolis petites filles. Je n'arrive pas à croire qu'il ait pu me cacher ça.

-C'est pour ça que tu éprouvais tant de bonheur ? Comment tu as pu mettre deux lits dans leur chambre sans que je m'en aperçoive ?

-Le jour où on est parti, j'ai demandé à un ami de récupérer les lits. Enfin le lit, c'est un immense lit sur mesure. En bas, leur bureau personnel avec un grand tiroir, une échelle des deux côtés pour escalader leur lit en hauteur !

-Mais... Combien ça a coûté ?

-Pas tant que ça. J'ai acheté l'arbre de mon ami qui en avait coupé un récemment, tu sais quand les voisins se plaignaient.

-Je veux bien que tu étais fils de menuisier mais...

-Justement. J'ai donné l'arbre à mon père et lui ai expliqué ce que j'avais en tête, avec ses amis, ils s'y ont mis et je leur ai vendu le reste. Mon père a quand même demandé 300 euros pour le travail de réalisation des plans, mais c'est tout. Il m'a conçu un mode d'emploi et m'a tout laissé de côté. Je n'ai eu plus qu'à acheter les vis ou les conneries de ce genre.

-Et tout ça dans mon dos.

-Pour la somme dérisoire de 600 euros. Pour comparaison, c'est un peu plus que le prix d'un lit avec bureau.

-J'ai choisi l'homme le plus incroyable de toute la terre.

-Hé hé, je sais ma belle. Tu sais, je sais que la recherche de ta famille est très importante pour toi mais... j'aimerais beaucoup que tu prennes le temps de t'occuper de Charline et Charlène.

Je soupire. Il n'a pas tort.

-Que dirais-tu si j'arrêtais de travailler et que je m'occupais à 100 % de mes princesses pendant au moins 1 an ?

Il se lève en sursaut et s'approche.

-Tu es sûre de ce que tu dis ? Tu veux vraiment quitter ton travail ?

-Ton salaire sera suffisant pour s'occuper de tout le monde. Et je peux garder des enfants, si nécessaire.

-Mais... je veux dire... tu as travaillé dur pour arriver là où tu es...

-Je sais que ça te ferais énormément plaisir.

-Oh ma chérie...

Il semble au bord des larmes.

-Excusez-moi de vous interrompre...

Un homme entre dans la salle. Il semble gêné.

-Je m'appelle Benjamin, je suis chirurgien dans cette hôpital et je suis tombé par hasard sur le dossier de madame...

Thomas est méfiant. Le chirurgien semble hésitant.

-Vous vous appelez bien Kelly Pomme ?

-Oui, pourquoi ?

-Oh je... je me demandais si vous faisiez partie de la famille De Gustave Pomme, l'homme qui a adopté plus d'une dizaine d'enfants.

-Oui mais pourquoi... attendez...

J'avais un frère, de qui j'étais proche. Qui avait le même âge que moi.

-Benjamin ?!

-Félicitations pour tes deux jumelles.

-Comment tu es tombé sur mon dossier ? ça fait de nombreuses fois que je viens à cette hôpital comment ça se fait que tu ne me remarques que maintenant ?

-Justement, je t'ai vu plusieurs fois passer avec Thomas, et vous me rappeliez tous les deux quelqu'un, je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Alors j'ai été parlé à une sage femme qui a confirmé que tu étais bien ma soeur. Mais tu étais déjà parti. Alors là, je suis revenu mais je vais bientôt partir, on a besoin de moi partout !

-C'est vrai qu'être chirurgien était ton rêve ! On dirait que tu t'en es bien sorti !

-Quand on était au collège, tu étais toujours meilleure que moi, mais quand je suis entré au lycée, je suis devenu meilleur que tout le monde, j'ai eu l'opportunité de gagner des concours de mathématiques, j'ai eu les meilleurs résultats au bac...

-Je le sais déjà petit idiot !

Je rigole. Il fait un peu la moue avant de me saluer. Thomas a l'air de bouder encore un peu.

-J'ai une idée, et si j'engageais une détective privée ?

-ça va nous coûter une blinde. réplique mon homme.

Nous regardons nos petites filles paisiblement endormis dans leur joli berceau jaune poussin.

-Oui, c'est vrai, tu as raison. C'est idiot.

-Non ce n'est pas grave, je sais que tu tiens beaucoup à retrouver ta famille.

-Oui. Il y a tellement de choses que je voudrais savoir...

Soudain, j'ai une illumination.

-Le bureau de Gustave ! Il conservait tout ce qui nous concernait ! Peut-être que je pourrais trouver des informations sur où trouver mes frères et soeurs !

-Ce n'est pas une mauvais idée. Tu peux appeler Mike, il l'a probablement déjà exploré.

Son ton me déplaît. J'ai l'impression qu'il est fâché.

-Je l'appelle et on va se coucher.

-Qu'est-ce que tu racontes ? Il n'est que-

Je l'attrape et l'embrasse. Il me prend dans ses bras. Après notre baiser, nous nous regardons doucement, en souriant comme deux idiots.

-D'accord, à tout à l'heure.

Il s'en va en souriant. Je prends mon téléphone et compose le numéro de mon frère. Depuis que sa situation a été régularisé, il a pu s'acheter un téléphone.

-Allô Mike ? J'ai besoin d'informations à propos du bureau de Gustave.

-Aujourd'hui des gens sont venus visiter, ils voudraient savoir si il est à vendre.

-Quoi ? Non ! Il en est hors de question !

-Bon d'accord, ça me va, ça me va.

-Le bureau de papa Mike. Tu y es entré ?

Il reste un instant mutique au téléphone.

-Mike, il y a un problème ?

-Non non c'est juste que... certaines pièces ont été emmurés et...

-Non, ne me dis pas que...

-Si. Papa a fait emmurer son bureau avant sa mort ainsi que d'autres pièces, si bien que sans connaître la maison et en être propriétaire, il est impossible de le retrouver. Je suis désolé Kelly, j'ai essayé.

Je ne dis rien. C'est à mon tour d'être silencieuse. Je l'entends soupirer au bout du fil.

-Je vais essayer d'approfondir mes recherches, mais je ne peux rien te promettre.