Drarry et autres BL's

~ Malheur bonheur ~

Relation : Tendre, touchante

Ship : Drarry ❤️

Durée : Très court.

Âge recommandé : Aucun.

Mots-clés : Malheur, supermarché, partage.

( CET OS PEUT AVOIR UNE SUITE SI PLUSIEURS ME LE DEMANDENT ❤️ )

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En ce vendredi soir de février, grelottant dans le vent, entra un homme très bien bâti à la barbe de quelques jours et aux chaussures vernies qui avait l'air bien malheureux, ses mains recroquevillées autour de son sac, la tête basse dans ce vieux supermarché en plein milieu d'une grande ville bruyante et puante. Oui, vraiment, cet homme-là semblait bien triste, dans ces allées carrelées où s'étalaient plusieurs marques de jambon industriel, seul à cette heure tardive de la journée, heure où tout le monde s'endort, seul ou à plusieurs, bien au chaud chez soi. Cet homme, lui, est ici, à faire ses courses seul. Il prend son jambon seul. Marche seul aux milieu des rayons. Et passe seul à la caisse, où l'attend un seul caissier.

On dirait qu'ils sont seuls au monde, tous les deux. Lui et ses yeux gris comme l'orage, et sa veste bleue pétante imprimée au logo du supermarché, le nom " Drago Malefoy" écrit juste en-dessous au marqueur noir, et ses cernes conséquents sous ses yeux, et son sourire qui semble aussi fragile que du verre, prêt à se briser à tout instant. Et puis l'autre et ses yeux verts comme l'herbe au printemps, et son manteau d'hiver aussi foncé que ses cheveux, et ses cernes conséquents sous ses yeux et son absence totale de sourire sous cette barbe de quelques jours. Ils se regardent tous les deux, seuls au monde, et soudain ils savent tout des souffrances de l'autre. Parce que c'est comme se regarder dans un miroir. En l'autre, ils voient le reflet de leur propre malheur. Et en un instant, en un souffle, les mots se forment et se lâchent dans l'air réfrigéré du supermarché :

« On pourrait peut-être se voir... ? »

Ce n'est pas tant une question que vient de poser le caissier, mais plus une affirmation déguisée, parce qu'ils savent tous les deux ce qu'en pense l'autre. Ils savent tous les deux qu'ils en ont désespérément besoin, et que pour la première fois, ils viennent de rencontrer une âme qui les comprend. Alors oui, ils se rencontreront. Car l'homme malheureux donne à l'autre homme malheureux l'adresse d'un café douillet, et lui souffle à l'oreille un jour et une heure.

En un instant c'est terminé, il range ses achats dans son sac, hoche la tête pour seul au revoir et rejoint sa petite twingo sur le parking, traînant son malheur derrière lui. En un instant tout est fini, le caissier enlève sa veste et rejoint sa voiture cabossée à l'arrière du bâtiment, il a fini sa journée. Il s'en va, traînant son malheur derrière lui, en sachant que bientôt, il le partagera avec quelqu'un.