Chapitre 3 - Le soldat de la République

41 5 2
                                    

Voyant leur Commandant chanceler suite à l'ouverture de la cellule, les soldats se précipitent vers lui pour le soutenir. Manala, curieuse de savoir qui se trouve dans cette cellule, sa place dans le passage de la porte pour observer l'intérieur. Elle qui était si fermée et sombre depuis l'arrivée sur Kadavi IV, semble soudain retrouver la lumière. Son visage s'illumine d'un grand sourire incontrôlé qu'elle vient cacher timidement avec ses mains. Au vu de la réaction de leurs deux officiers, les clones se dirigent eux aussi vers la cellule. Tout comme leurs compagnons, ils sont surpris et décontenancés par leur découverte.

Au milieu de la cellule, assis sur un plan dur peu confortable, et attaché par des menottes, celui que tous pensaient ne jamais revoir se tient droit, un petit sourire amoché par une entaille à la lèvre supérieure accompagné d'un simple « Oh. Bien l'bonjour. » en guise d'accueil.

- Jaguer ?! S'écrit Manala avec une joie débordante en sautillant sur place.
- Impossible... Dit Galaar en enlevant son casque pour s'assurer que ce n'est pas un effet d'optique.
- Wouah, si je m'attendais à ça... Exprime Blast, stupéfait par la situation.
- Voyez ?! Voyez ?! Tidjini fait mission soldat a dit ! S'exclame le Fen en sautillant sur place pour imiter Manala sans vraiment comprendre l'intérêt de ce qu'il fait.
- Bien joué p'tit gars... Congratule chaleureusement CC-2804, soulagé de revoir ses amis.

Une fois ses esprits retrouvés, le Commandant Sénior de la 281ème s'approche à nouveau de la cellule. Hésitant une seconde, il entre dans la petite pièce et rejoint Jaguer, tout juste libéré de ses menottes par Blast et le Sergent Bardas.

- Comment... comment est-ce possible ? Demande Spart, choqué de revoir son frère sans y avoir été préparé.
- Oh... c'est une longue histoire. Disons simplement que la harpie chauve de Dooku a passablement apprécié que je lui mettes des bâtons dans les roues sur Sernpidal. Elle m'a envoyé ici pour récolter des informations sur la République.
- Mais où est-ce qu'on est exactement ? Demande Manala avec curiosité et inquiétude.
- Ici, Commandant, vous êtes en enfer. C'est la prison de « Soulbreaker ». Ceux qui ont entendu parler de La Citadelle savent qu'elle a pour but de détruire l'esprit, mais ici, c'est votre âme que vous perdez. On ne le sent pas au début, mais avec le temps, la noirceur vient vous oppresser où que vous soyez. Même votre sommeil ne vous donne pas de répit. Et trois fois par jour, nos repas nous sont servi avec plaisir. Au menu, un excellent mélange de passages à tabac et de tortures en tout genre... Explique Jaguer d'un ton sarcastique et avec une pointe d'humour qui surprend ses camarades au vu de la situation.
- Ces droïdes n'ont aucun savoir vivre ! S'énerve Blast en écoutant l'histoire du Commandant disparu.
- Le pire c'est pas les droïdes. Le pire c'est Guy'jaïs.
- Les Guy'jaïs ? Demande Manala avec inquiétude.
- Une bande de vieux timbrés habillés avec des torchons noirs. Ils pratiquent une forme de sorcellerie. Ils vous embrouillent la tête et vous font voir des choses... atroces. Des choses parmi vos plus grandes peurs et des actes horribles. Quand la séance se termine vous ne savez plus ce que vous avez vraiment fait ou non.
- Et quel est le but ? Demande Galaar, gardant sa rage renfermée en lui.
- Un esprit brisé peut tellement souffrir qu'il ne parlera plus jamais. Une âme brisée, vous en tirez tout ce que vous voulez. C'est très efficace. J'ignore combien de compagnons d'infortune j'ai vu craquer sous la torture. Ils ont tout vendu. Leurs familles, leurs amis, leurs peuples, leurs vies. Les plus brisés d'entre nous sont emmenés à l'autre bout de la prison, dans un bâtiment spécialement conçu et gardé par les Guy'jaïs. Personne ne sait vraiment ce qu'il se passe là-bas, mais pour chaque prisonnier qui entre, un nouveau Guy'jaï rejoint leurs rangs. Je vous laisse deviner ce que me dit mon intuition... Explique CC-2804 avec un air sombre et un ton grave, tapotant de son doigt la petite plaie saignante sur sa lèvre pour l'essuyer.
- Cette blessure est récente... Constate Spart en l'observant d'un peu plus près.
- Ouais, c'est ma ration du midi. Si vous étiez arrivé dix minutes plus tôt vous m'en auriez privé. Je vous en aurais voulu... Ricane le clone prisonnier.
- Ha ! Comment tu te sens ? Tu peux marcher ? On doit te sortir de là.
- Ouais je peux marcher t'en fais pas. Ça fait plaisir de vous retrouver les gars. Vous aussi Commandant... Affirme l'officier en finissant sa phrase au moment où ses yeux se posent sur Manala.
- Heureuse de vous revoir... Commandant... Répond la jeune femme avec une grande empathie et beaucoup de joie.
- Tu nous as manqué vieux frère... Enchaîne Spart en posant sobrement sa main sur l'épaule de Jaguer.
- Je suis désolé de vous presser, mais les commandos vont bientôt faire sauter la prison. On doit dégager en vitesse... Les coupe le Sergent Bardas, resté à la porte avec ses hommes pour couvrir le couloir.
- Allons-y ! Je vais avoir besoin de mon armure et de mes armes... si ces rats les ont pas vendu à la pègre.

Rise Of a Legion - Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant