chapitre douze

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Sa respiration est effrénée, un cri déchaîné s'échappe de ses lèvres face à cette erreur et dans un geste de rage, il arrache les câbles radiophoniques de sa monoplace et retire le volant qu'il pousse hors du halo

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Sa respiration est effrénée, un cri déchaîné s'échappe de ses lèvres face à cette erreur et dans un geste de rage, il arrache les câbles radiophoniques de sa monoplace et retire le volant qu'il pousse hors du halo. Il se redresse, s'aggripant fermement au halo avant de taper dessus pour évacuer toute sa frustration accumulée depuis des jours :

- Non, non non, putain Charles !

Il retire ses gants qu'il balance énergétiquement sur l'avant de sa monoplace rouge, le monégasque fixe son volant et il finit par sauter les pieds dans le gravier, la gorge nouée face aux commissaires de pistes qui tapent son dos, comme si cela allait suffir à l'apaiser et à le calmer.

Il vient de perdre la piste comme il a perdu Améthyste.

Pendant de longues minutes, il fixe sa monoplace être retirée du circuit, les yeux attristés et même les paroles d'un commissaire ne peuvent le rassurer. Il se retient de pleurer, remettant son casque pour rentrer aux paddocks, il a envie de fuir la zone des interviews.

Il est désespéré et ne souhaite que rentrer chez lui, ne plus jamais sortir, se planquer jusqu'a ce que son nom finisse par être oublié à tout jamais, personne ne peut le réconforter durant le trajet retour à la principauté.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé...

- J'ai fait une erreur.

- Avec Améthyste, termine sa mère. Je sais que tu n'es pas allé à son anniversaire la semaine dernière.

- Ce n'est pas elle.

Le problème principal est qu'il l'aime un peu trop.

- J'ai eu Viviane au téléphone, l'anniversaire s'est pas très bien passé, son...

- Maman, coupe Charles. Je suis fatigué, je viens de perdre le titre alors si on pouvait aussi éviter de parler des Halls pendant le trajet, ça m'arrangerait. J'ai juste envie de rentrer.

Il clôt la discussion et reste les yeux embués de larmes face à la situation s'échappant de ses doigts. Il est pris dans des montagnes russes, entre Améthyste et les grands prix qui s'enchaînent. Le monegasque ne sait plus faire abstraction de tous les émotions qui s'enchaînent à l'unisson.

Sa mère finit par le déposer devant son appartement, sans oublier de l'embrasser sur le front dans un geste apaisant, Charles n'a même pas la force de la remercier et de lui souhaiter bonne nuit, il s'empresse de rejoindre son lit.

Le monégasque joue nerveusement avec son pendentif mauve, cherchant le sommeil, plutôt que rester dans cet éternel éveil. Bêtement, Charles ressasse les événements des jours précédents en boucle. Il agit comme un ignorant et enchaîne les erreurs, il a bien trop de fierté pour s'excuser.

Et quand, les coups sur la porte à quatre heures trente coupent ses pensées embrouillées, il se lève pour aller ouvrir la porte de son appartement, il retient un soupir d'agacement en voyant la jeune fille se tenant dans l'encadrement.

Ses yeux sont rouges par l'alcool et par les larmes, face à la douleur irradiant son cœur d'ardentes flammes. Voilà, la différence majeure entre les deux sœurs, la première est irrémédiablement attirée par la nicotine tandis que la deuxième se noie dans l'alcool, ce n'est un secret pour personne.

- Est-ce qu'Améthyste est ici ?

Il secoue la tête et il sent Ambre faiblir, elle se tient contre le mur de l'immeuble pour ne pas chuter, elle murmure d'une voix étranglée :

- Ça fait six jours qu'elle est partie et je sais pas où elle est.

Et elle se met à sangloter sous les yeux désabusés de Charles, il ne sait pas comment réagir face à l'inquiétude croissant à l'intérieur de lui, il ne peut s'empêcher de penser qu'Améthyste a fait une connerie.

- T'es venue comment ?

- En voiture, bredouille-t-elle.

- Je peux pas te laisser repartir comme ça, rentre et prends le canapé, murmure Charles en ouvrant la porte.

Il l'attrape par le bras pour la tirer à l'intérieur, son mascara a coulé sur ses joues et Charles questionne simplement :

- Vous vous êtes encore engueulées ?

A sa plus grande surprise, Ambre secoue négativement la tête. Il aimerait tellement qu'elle cesse, elle-aussi d'être dans cet état déplorable.

- C'est de sa faute, murmure-t-elle.

Charles fronce les sourcils d'incompréhension, quand elle s'allonge sur le canapé, à moitié bourrée, il n'est pas sur de comprendre l'ampleur de la situation.

- Il s'est pointé à l'anniversaire, il avait pas le droit de faire ça.

Et ses sanglots reprennent, les larmes coulent à flot sur ses joues et Charles se sent désemparé quand la benjamine s'approche pour une étreinte désespérée. Il ne fait que masser son dos d'un geste réconfortant.

- Léo ? demande-t-il doucement.

Sa réponse est inaudible et il a dû mal à entendre le mot qu'elle bredouille avec difficulté, il est obligé de lui demander de répéter le mot qu'il n'a pas pu saisir.

- Papa.

Sa voix se brise sur ce mot et Charles comprend qu'elle ne parle pas de Ludo, il est aussi sonné que la jeune métisse qu'il tient au creux de ses bras par cette annonce et par la journée éprouvante qu'il vient de passer.

Charles se souvient d'une promesse susurrée à Améthyste. Il se souvient avoir dit qu'il serait à ses côtés, le jour où son père reviendrait, il vient de briser une promesse qu'il s'était juré de réaliser. Et il regrette aussitôt de ne pas avoir écouter sa mère sur le trajet.

Elle lui aurait dit.

Et il aurait su réagir plutôt. Avant que les lèvres d'Ambre ne se posent sur les siennes, dans un appel désespéré, entrecoupés de sanglots, s'il n'avait pas été aussi désabusé par cette journée.

 Avant que les lèvres d'Ambre ne se posent sur les siennes, dans un appel désespéré, entrecoupés de sanglots, s'il n'avait pas été aussi désabusé par cette journée

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NÉGLIGENCE » Charles Leclerc ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant