Alors qu'elle visite un château abandonné en compagnie de son petit ami Hans, influenceur paranormal, Roxanne tombe nez à nez avec le portrait d'un homme. Sublime, envoûtant, au regard vivant, inéluctablement posé sur elle. Elle seule semble capable...
Bienvenue ! SYLPHIDE est une romance paranormale qui paraîtra aux Éditions Château d'âmes le mercredi 18 septembre. Vous trouverez dans les prochaines parties le début de la version publiée et plusieurs segments retraçant différentes étapes de l'aventure éditoriale.
Voici un lien renvoyant vers les principaux sites où commander le roman (Fnac, Amazon, Cultura...), si vous souhaitez obtenir un exemplaire : https://linktr.ee/commandersylphide
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
N'hésitez pas à jeter un œil à mes réseaux pour en apprendre plus sur l'univers de SYLPHIDE 🥰
🌠 Instagram : tiphainebleuvenn
🎆 TikTok : tiphainebleuvenn
🎇 Pinterest : Tiphaine Bleuvenn
🌃 Threads : tiphainebleuvenn
🌌 Facebook : Tiphaine Bleuvenn
💐💐💐
Près de Grenoble, en 1740...
Beaufort de Mussy s'empara de son pinceau, les doigts tremblants et enfiévrés.
Un dernier coup. Juste un dernier. C'était tout ce dont il avait besoin pour achever son chef-d'œuvre avant que la mort ne le réclame. Il y avait consacré ses peines, ses doutes et ses insomnies, de même que les ultimes ressources qui lui auraient permis de combattre plus efficacement la variole sur le point de l'emporter. Il ne pouvait pas abandonner maintenant. Pas alors qu'il se trouvait si près du but.
Il leva le bras gauche, ignorant les pustules qui recouvraient sa peau sèche et douloureuse, prit une grande inspiration, puis caressa la toile d'un geste affectueux.
Fraternel, pourrait-on dire.
Son sujet était pourtant le héros de ses cauchemars, le criminel de ses nuits qui fossoyait le moindre fragment de sommeil qu'il s'était échiné à déterrer au cours des trois dernières années. Il ne savait pas comment cette obsession malsaine avait débuté, mais il se souvenait de ce qu'il avait ressenti un matin en se réveillant près de la jeune intrigante qu'il avait déflorée au coucher : rien.
Rien de plus que du vide, rien de moins que le néant. Comme si un esprit malin s'était plu à arracher jusqu'aux plus intimes strates de ses souvenirs pour les jeter en pâture à l'oubli.
Beaufort avait tenté de combler ce gouffre par tous les moyens – femmes, opium, duels illicites –, sans succès. Au fil des mois, ses draps étaient devenus froids et la folie avait gagné son esprit. Mais dans ses névroses, il s'était fasciné pour le visage de l'inconnu qui hantait ses songes, et s'était plu à imaginer son ombre inquiétante se dessiner au détour de chaque allée du domaine dont il avait la charge.
Il n'avait trouvé de repos que dans la peinture, un art plus noble que ne l'était sa morale, et s'y était adonné quotidiennement. Ce n'était pas un remède miracle ; seulement un pansement, un bandage de l'âme œuvrant à retarder son trépas inéluctable. Car depuis tout ce temps, Beaufort, héritier maudit du comté de Mussy, était mourant. Les longues heures qu'il consacrait au portrait de sa muse masculine ne constituaient rien de plus, rien de moins qu'un répit durant sa longue et triste agonie.
Ce jour-là, toutefois, ce calvaire jouissif et ensorcelant prit fin – enfin : à l'instant où il appliqua le glacis sur les iris scintillants de son modèle, semblables à deux émeraudes maléfiques, il signa son propre arrêt de mort.
Le chef-d'œuvre sourit, l'air reconnaissant, et Beaufort frémit, puis retomba sur son lit. C'était fini... Il avait réussi...
Lorsqu'il rendit son dernier souffle, il ne s'imagina pas qu'il venait de redonner vie à son frère aîné.
Un frère dont il ne se souvenait pas ; un frère qu'il n'avait même pas enterré.
Un frère que la vie, la mort... l'amour lui avaient fait oublier ; un frère qui errait désormais entre le passé, le présent et le futur.
Un frère qui, après tout le mal que la nature lui avait causé et – oh, c'était certain – lui causerait à nouveau, n'aspirerait plus à rien... rien d'autre que l'éternité.
