PDV Viviane LaCroix
Deux mois sont passés depuis cette journée qui a changé mon existence entière. J'entends la trotteuse d'une horloge résonner dans ma tête. Le temps m'était compté. Il ne me reste plus que quelque temps. En effet, rencontrer mon moi du présent a fait que les films de mes deux vies se sont entrechoquées. Ils ont essayé de fusionner entre eux, mais Dieu veut jouer encore avec moi. Il ne souhaite vraiment pas mon bonheur. Pourtant, je n'avais rien fait qui aurait pu le mettre en colère... Je vivrais dans la souffrance avant de mourir une seconde fois alors que mon autre moi connaitra les mêmes expériences que moi, auparavant. Je ne pourrais jamais connaitre la paix. Mon âme devra endurer des peines... à l'infini.
" Mademoiselle Malin, des élèves d'autres écoles vont bientôt arriver. "
J'avais été appeler par la directrice que je servais depuis quelques semaines maintenant. Heureusement, que j'étais assise sinon je me serai évanouie. Même à cet instant, j'avais la sensation de ne plus sentir mes pieds.
Je posai ma tasse sur sa coupelle qui reposait sur une table assez grande. J'offris mon sourire le plus charmant à la personne en face de moi.
" Pourquoi donc ?
— Le Tournoi des Trois Sorciers, me répondit-elle sans ciller.
— Cet évènement ne devait pas avoir lieu avant l'année suivante de celle qui vient à peine de commencer.
— En parlant de cette année, notre école a eu le droit à d'énormes changements depuis votre arrivée...
— Ne changez pas de sujet, la menaçai-je.
— J'espère que vous nous aiderez pour que tout se passera sans encombre.
— Ce n'était pas dans le contrat. Vous violez même ses termes !
— Voyons, en êtes-vous certaine ? pencha-t-elle sa tête sur le côté tout en me toisant. "
Je fulminais intérieurement. Je cachais ma fureur même si je n'avais qu'une envie était d'exploser.
Elle aussi me trahit. Mais bon, Viviane croyais-tu vraiment que cette personne allait t'aider sans savoir ta véritable identité ? Non et même si elle la connaissait, elle ne l'aurait jamais fait.
" Viviane LaCroix, m'appela-t-elle comme si elle lisait dans mes pensées. "
Alors qu'auparavant, j'aurais bondi de ma chaise et lui aurais dit mille menaces, à ce moment-ci, je ne fis rien d'autre que sourire malicieusement.
" Viviane LaCroix ? Je dois m'occuper de cette fille ? "
Voyant mon expression, la femme souffla sans rien dire d'autre.
" Vous me faites penser à elle.
— Ah bon ? J'ai hâte de la rencontrer alors.
— Impossible.
— Pourquoi ? demandai-je savant la réponse avant qu'elle ne vienne.
— Elle s'est volatilisée sans laisser de trace alors qu'elle était recherchée par les Aurors.
— Ah, cette Mangemort ! m'exclamai-je. Personne ne l'aurait vu depuis la grande bataille de Poudlard. Elle doit être morte depuis le temps.
— Je suppose... J'aurais voulu la remercier pour tout ce qu'elle avait fait pour Fleur à l'époque.
— La remercier ? "
Elle ne répondit pas à mon interrogation. Elle se retourna pour voir ce qui se passait derrière la fenêtre. Nous pouvions apercevoir des filles de tout âge accompagné du sexe opposé jouer ensemble sans qu'il n'y ait de gêne entre eux. C'était exceptionnel de voir ce spectacle dans cette école. Personne ne l'aurait cru.
" En effet, votre arrivée a laissé place à une nouvelle génération plus unie que jamais... "
Les filles rigolaient dans leur robe en soie fine et leur cape bleu clair, tandis que les garçons s'amusaient avec elles dans leur chemise et short en soie fine et une cape bleu clair accompagné d'un chapeau - de même couleur - au style de Robin des Bois. Il portait des collants de danseurs si ils avaient froid notamment en hiver.
Cette école était connue pour qu'elle soit exclusivement féminine, or c'était en réalité faux. Seulement, peu de garçons rentraient dans celle-là. Mais je pouvais observer autant de garçons et de filles dans le parc où se trouvaient mille merveilles.
Les jeunes sorciers et sorcières me saluèrent avec de grands gestes lorsqu'ils me virent les regarder du bureau de la directrice. Je me retournai sans rien dire. Alors que je me dirigeais vers la sortie sans plus attendre, la grande sorcière m'arrêta :
" Ah ! Avant, que je l'oublie, je serai heureuse que vous assistiez à notre mariage, le mien ainsi que celui de mon gendre, Rubeus Hagrid, qui aura lieu le jour de Noël.
—Je serai heureuse ! Si vous voulez bien, fis-je la révérence. "
Olympe Maxime détailla chacun de mes moindres faits et gestes. Je sentais toujours son regard sur ma peau alors que je refermai derrière moi la porte de son lieu de travail.
Cette nouvelle que des invités indésirables - en l'occurrence pour moi - arriveront prochainement ne m'enchantait guère. Mais vraiment pas et surtout pour...
" Maman ! me gela une voix sur place. "
Un jeune sorcier, qui devait avoir aux alentours de cinq ans, se précipita dans ma direction, les yeux débordant de pure joie à ma simple présence. Ces derniers ressemblaient tant à ceux de son père. Et la similarité ne se limita pas à ce trait.
" Timothée. Arrête de m'appeler "maman" à bout de champs. Je ne le suis guère. "
En effet, je n'avais aucun droit d'être nommée ainsi. Je ne méritais aucunement de sa gentillesse.
" Je sais, que tu es ma mère. Je suis doté de l'hypermnésie, ne l'oublie pas. "
Cet enfant me regardait de la même manière que lui, alors que ce dernier me donnait un ordre d'un ton impérieux. Lui, qui apparait dans chacun de mes rêves sans que je puisse connaitre le sommeil. Même réveillée, je ne fais que de me perdre dans des hallucinations. Toutes le concernant.
" Tu rêves, tu délires, chuchotai-je. "
Je lui disais dans un état second alors que je voyais derrière un vestige de ma mémoire.
" Tu reviendras me retrouver, car tu sais que c'est moi dont tu as besoin. Seul, moi peux te comprendre. Et tu le sais, me tendit-il sa main en me souriant. "
Je laissai juste un sourire misérable prendre forme sur mes lèvres. Je voulais pleurer mais je n'en fis rien.
Ce n'était d'autre que moi qui étais la seule, qui délirait finalement.
Je ne faisais que penser à lui que nuit et jour sans repos. Chaque fibre de mon corps demandait à le rejoindre.
Ce n'était pas de la colère que je ressentais à la nouvelle de l'arrivée des sorciers des autres écoles...
Non, c'était de l'impatience et du désir.
Et ce sentiment me rongeait à l'intérieur de moi tel un poison se faufilant dans mon sang.
Me reconnaitra-t-il... ?
Me pardonnera-t-il ?
M'avait-il oublié ?
Pensait-il à moi ?
Avait-il perdu ses souvenirs après le dernier sort que je lui avais lancé ?
Avait-il une nouvelle petite amie ?
Des questions contradictoires se bousculèrent dans ma tête. Je n'avais qu'une envie : vomir. J'étais une personne tellement détestable. Égoïste.
Même maintenant.
Je tenais la main de notre enfant en pensant à la manière de comment j'allais me débarrasser de lui.
Je comprenais pourquoi Dieu m'en voulait tant.
Je n'étais qu'un être perfide. Quelle mauvaise mère, faisais-je...