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-Monsieur, monsieur. Bonjour monsieur. C'était  le gardien de la résidence qui avait la voix très enroué.

-Bonjour Lucien, tu vas bien ? Répondis-je en affichant un sourire des plus hypocrites.
 
-Oui monsieur, je vais bien. Je voulais juste vous passer cette lettre de Madame Liz. Il me tendit une enveloppe de couleur turquoise. Elle m'a demandé de vous donner ça  avant que vous montez.
 
La couleur turquoise de l'enveloppe me frappa particulièrement. C'était ma couleur favorite mais une fois de plus, il ne s'agissait pas de cela. Ou voulait en venir Liz ? Était-elle vraiment enceinte ? Je stressais réellement.

J'avais cette impression de ne rien contrôler pour une fois. C'est avec empressement, tout en tremblant des mains, que je déchirai le dessus de la lettre et l'ouvrit rapidement.
 
Contenu de la lettre.
 
« Mon bel homme, sache que je t'écris cette lettre parce que je n'aurai jamais la force de te les dire en face. Je ne voulais pas non plus que tu me voyes pleurer en te les disant. Aujourd'hui, cela fait officiellement un an que nous sommes ensemble et je voulais t'offrir un cadeau très spécial. Ta libération. Je me suis rendu compte que je constituais une entrave à ton épanouissement personnel. Tes aspirations divergent avec mes aspirations. Mon amour ne te suffit pas. Mon corps et mon âme ne t'apaise d'aucune façon. Je me sens morte à tes cotés car tu ne m'aimes pas comme je t'aime. Et pourtant, tu resteras l'unique amour de ma vie. Sache que tu as énormément compté pour moi. J'étais prête à tout pour toi mais tu es prêt à tout pour d'autres que moi. Je ne comprendrai jamais pourquoi tu m'as dit que tu m'aimais alors que tu ne ressentais rien pour moi. Tes actes m'ont clairement prouvé à quel point je te dégoutais en tant que femme. Je suis orpheline de famille et je pensais fonder ma famille avec toi. Mais je te laisse fonder ta famille avec une autre. Je sors de ta vie pour de bon cette fois ci. Tu trouveras à l'intérieur de mon appartement un dernier présent de ma part, un présent que tu verras mais que j'emporterai avec moi. Je te dis au revoir. Car aujourd'hui, je quitte le pays. Je ne serai surement plus à la maison quand tu viendras mais tu pourras entrer tout de même récupérer ton présent. Je t'aime babe. »
 
A cet instant précis, quand j'eu terminé de lire la lettre, j'eu mal. Tellement mal que je senti mes larmes couler sur mon visage baissé vers le sol. Couvert de honte je ne pouvais lever la tête. Mon cœur était si dur envers Liz que je n'avais pas pu apercevoir la sincérité de ses sentiments à mon égard.

Je tremblais toujours après la lecture de cette lettre qui me laissa très pensif. Mais après une minute de réflexion, j'essuyai rapidement mes larmes. C'était un soulagement finalement de savoir qu'elle s'en était allé. La petite tristesse que je ressentais s'évapora très rapidement.

Allez, il était temps de récupérer ce dernier présent et de m'en aller profiter de ma vie. Bon débarras. Je ne l'aimais plus de toute façon. CA me peinait juste d'avoir perdu du temps avec cette pleurnicheuse. 
 
J'étais tout de même un peu stressé par ce présent. Etait-il possible qu'elle m'annonce par une autre lettre qu'elle était enceinte.

J'y pensais encore à cause d'une phrase dans sa lettre qui avait attiré mon attention. « Tu trouveras a l'intérieur de mon appartement un dernier présent de ma part, un présent que tu verras mais que j'emporterai avec moi. » qu'est-ce que cela signifiait.

Pourquoi autant de mystère. Je m'interrogeais vraiment sur la nature de ce présent. C'est la gorge noué que je montai les marches de l'escalier menant à l'appartement de Liz. Le cœur quasiment serré, j'avançai petit à petit, les yeux rivés vers la prochaine marche que je franchissais. Lire cette lettre m'avait déjà bouleversé mais étrangement je ressentais encore plus de stress. Ce stress que je ressentais fut accentué par l'instrumental d'une musique douce aux sons de violons.

Je me demandais bien qui pouvait jouer cela si fort. Le son s'accentuait au fur et à mesure que j'approchais de l'appartement de Liz, mais ma surprise fut grande lorsque je découvris que le son provenait effectivement de son appartement. Je me tenais finalement en face de la porte de Liz, le regard fixe sur le Juda, les mains tremblotantes, j'inspirai un grand coup puis empoigné le bras de la porte.
Elle s'ouvra délicatement mais surement mais Ce que je vis à cet instant là... Me figea sur place.

Des larmes me sortirent des yeux et je tombai net à même le sol, m'écroulant sur mes genoux.

Ma belle Liz que j'aimais peu s'en était allé. Son corps inerte sans vie gisait dans une mare de sang. Liz s'était suicidé, sans doute à cause de la douleur que je lui avais causée, laissant ma conscience à jamais entaché par son départ sombre...
 
Du moins, c'est ce que je pensais. Mais aujourd'hui, je n'ai plus le souvenir de cette gamine de Liz. Je suis très heureux qu'elle ne fasse plus partir de ma Vie. Sa mort reste et restera un soulagement....

FIN...

récit d'un salaudOù les histoires vivent. Découvrez maintenant