The kings of hell -TOME 1-[Burning hate]

CHAPITRE 1 : Tic... tac...

Mia

Septembre

- Bon, très bien tout le monde, je pense que vous avez suffisamment travaillé pour ce premier jour de rentrée. Je vois que vos cerveaux sont à deux doigts d'exploser. Gardez bien en tête que vous n'êtes plus au lycée mais à la fac. Si lundi prochain, vous ne me rendez pas votre devoir par mail avant minuit, vous verrez votre note divisée par deux.

Des bougonnements se firent entendre dans la salle tandis que le professeur Graham esquissait un sourire amusé. Ce n'était un secret pour personne qu'il se moquait que ses étudiants réussissent ou non dans sa matière. La plupart ont choisi l'option philosophie en pensant que ce serait l'une des matières où l'on travaillerait le moins en licence de psychologie. Erreur. Grosse erreur.

J'avais entendu dire que certains avaient redoublé son cours au moins trois fois afin de pouvoir obtenir la moyenne dans sa matière et la valider. Il était le seul à enseigner cette matière dans la fac de Fresno. Cela confirme donc que ses cours n'étaient pas sans difficulté. Heureusement pour moi, j'avais un bon niveau grâce à mon ancien professeur du lycée. Sans lui, je pense que j'aurai été comme tout le reste de l'amphithéâtre aujourd'hui : déboussolée.

Au moment où Mr. Graham nous libéra, j'avais déjà rangé mes affaires et j'étais prête à quitter le bâtiment. Ce soir, je devais me rendre à la caserne de la Central Valley pour la réunion de rentrée des jeunes sapeur-pompier. Je détestais arriver en retard, alors même s'il n'était que 18 h 00 et que celle-ci ne commencerait sûrement pas avant 18 h 30, je me hâtais et traversais les rues de la Central Valley d'un pas rapide.

La fraîcheur s'installait assez rapidement et au moment où je sentis un frisson me parcourir jusqu'à l'échine, je regrettais de ne pas avoir enfilé un gilet ou une veste.

Cette fichue réunion allait définitivement avoir ma peau. Cela faisait cinq ans. Cinq fichues années durant lesquelles je perdais mon temps à assister à une présentation et à écouter le même discours que les années précédentes. Heureusement pour moi, celle-ci allait être la dernière. Après l'obtention de mon diplôme, je comptais bien quitter la section des jeunes sapeurs-pompiers et m'intégrer avec les sapeurs-pompiers.

Écouter Ronnie prononcer « Si votre gosse n'est pas fichu de tenir une séance de sport avec moi alors vous saurez ce qu'il lui attend » ou encore « Ici, on ne rigole pas avec le sport, soit on gagne et on reste, soit on perd et on prend la porte » n'allait en aucun cas me manquer. Non, loin de là.

Lors de ma première année, je devais tout de même avouer que ses paroles m'avais terrifiée. Je devais sans cesse faire mes preuves et montrer ce que je valais au sein de la section. Néanmoins, j'étais déterminée et je n'étais pas prête à abandonner si facilement, même si mon corps de jeune fille ne semblait pas être à la hauteur des attentes de Ronnie.

En effet, dès lors de mon premier jour, nous avions dû nous actionner et faire trente pompes. Au début, tout allait bien. J'étais déterminée. Motivée. Malheureusement cela n'avait duré que quelques secondes puisqu'à peine je m'étais abaissée que mes bras avaient refusé de se relever. L'adrénaline, qui coulait dans mes veines, s'était soudainement évaporée.

Malgré tout, je persévérais. Je m'entraînais coûte que coûte, quitte à en vomir ou en pleurer. Je voulais que mon père soit fier de moi.

Enfin, je l'espérais.

Les années suivantes, mes efforts avaient payés. J'étais parvenu à affronter la douleur sans rechigner. Grâce à Ronnie, j'avais compris qu'il fallait se relever et persévérer peu importe la gravité de notre chute.