Prologus
Vers l'Âge de pierre
Ce n'était qu'une boîte.
Elle était finement ouvragée, sculptée avec le plus grand des soins. Elle resplendissait avec tous ses reliefs, ses gravures ainsi que ses dorures. Et si d'autres que le regard déjà présent décidaient de la fixer également, ils pourraient alors à l'unisson clamer sa Divinité.
Pourtant, aux yeux de Pandore, ce n'était qu'une simple boîte offerte par les Dieux.
Malgré que ce ne fut qu'un objet parmi tant d'autres de son point de vue, cette boîte mettait sa curiosité à rude épreuve. Ses nerfs étaient à vif et ses muscles emplis de spasmes, comme si son corps essayait tant bien que mal d'outrepasser sa conscience pour s'en saisir malgré tout. Elle tint cependant bon.
Son dos était parcouru de sueurs froides, son front constellé de ces mêmes gouttelettes. Et ses mains, en plus de subir d'innombrables tremblements, étaient moites.
Les Dieux qui lui avaient offert ce cadeau lui avaient intimé un seul et unique ordre ; celui de ne jamais l'ouvrir, sous aucun prétexte.
Alors, elle se voyait obligée de dompter sa curiosité et de mettre cette boîte de côté, le plus éloigné possible de ses mains traîtresses. Sauf qu'elle avait beau se le répéter, encore et encore, la jeune femme ne réussissait pas à la lâcher, que ce soit physiquement ou de ses yeux.
Ceux-ci restaient rivés sur cette boîte. Prisonniers de son image. Comme si elle l'hypnotisait.
Elle était telle ce point, accroché dans le vide, que l'on ne cessait de fixer de temps à autre. Tels des yeux perdus dans le vague.
Son cœur battait la chamade. Il tambourinait comme si des gobelins étaient sur le point de se montrer. Il cognait si fort sa cage thoracique que Pandore avait l'impression qu'il allait la poignarder avant de s'échapper.
Elle utilisait toute son énergie pour contrôler ses tremblements ; pour contrôler son corps.
Une voix retentit alors derrière elle.
— Qu'est-ce que tu attends, Pandore ? Ouvre-la ! Je sais que tu en meurs d'envie... Pourquoi ne pas assouvir ta curiosité ?
Pandore sursauta.
Elle bifurqua son regard directement vers la provenance de cette voix inconnue.
Sa surprise avait surpassé sa fascination.
Cette voix qui avait été tel un zéphyr ; douce, tiède et chaleureuse. Elle était venue caresser ses oreilles, charmeuse et tentatrice.
Son cœur en avait été apaisé et réchauffé.
Cette voix et cette question furent tant divines qu'inattendues, et elles réussirent de ce fait à décrocher ses yeux de sa contemplation maladive.
Elle avait détourné le regard. Et sans réellement le remarquer, elle avait déposé la boîte sur un socle de cristal.
Elle avait gagné. Elle s'était libérée.
Cependant, ses yeux sortirent d'une prison pour se retrouver enchaînés dans une autre. Et son cœur rata un battement alors que ses poumons se vidaient.
Car ce fut là qu'elle fut époustouflée.
Ce fut là que son cœur se remit à lui faire mal.
L'individu n'était ni laid ni magnifique, son apparence était juste particulière.
Particulière et étrange.
Il avait un tel regard... Ses yeux semblaient deux trous béants, sans rien, comme inexistants ; tel le néant...
VOUS LISEZ
Les galaxies de Soluïn : Spiritus - SOUS CONTRAT D'ÉDITION
Fantasy"La vie n'est qu'une pièce à deux facettes, tels qu'actions et réactions, choix et conséquences, puissances et faiblesses, rêves et cauchemars, amour et haine, esprit et folie, vie et mort" À trop chercher qui on est, on finit par se perdre... Sombr...