Les parois de la réalité, délabrées, en ruines.
La Dimension se déchirait. Ses alentours foisonnaient de cascades d'éclats dimensionnels.
Passé, présent et avenir s'entremêlaient ; et leur agglomération formait une crypte où l'Univers lui-même y trouvait sa demeure finale ; demeure des plus sordides de par les pans du Temps qui se zébraient de fissures.
Temporel vénérait la scène. Et il se souvenait.
Il avait la remembrance de ces jours sombres où puissance, démence et choc se fracassaient entre eux ; ça avait été d'une telle jouissance !
Sa gorge vibra. Un hurlement de rire en sortit.
Son rire était en passe de faire imploser les fragiles barrières des temporalités et remettre en cause tout l'Espace-Temps. Son sourire, quant à lui, pourrait figer de peur les secondes, les minutes, les heures, et faire basculer tout l'équilibre de Soluïn.
À tel point que même Écloraïn craignait de ne pouvoir le raisonner... de ne pouvoir assurer l'écoulement fluide du sable dans son conteneur de cristal.
Le Temps délirait.
Écloraïn avait l'impression de ne plus avoir de souffle, ce qui se déroulait la dépassait. Elle était comme au bord de l'évanouissement. Et pourtant, elle n'était pas humaine, mais Déesse, elle n'avait pas besoin de souffle ! Sauf que... Ces hurlements, le rire de son âme contradictoire...
Ce qu'elle ressentait, c'était tout comme. Elle étouffait littéralement !
Cette vision funeste accélérait le rythme des battements de son cœur. Elle faisait exploser son angoisse dans l'intégralité de son corps, et ça la rendait malade ! Toute sa peur souhaitait jaillir hors des profondeurs de sa gorge !
Son corps était chaud. Elle suait à grosses gouttes. Elle se sentait lourde. Lourde et lente. Tout était beaucoup trop chaud. Bouillant. Ardent. Volcanique. Irrespirable. Invivable. Chaud. Chaud. Chaud !
Elle était tel un océan asséché, sans plus aucune goutte entre les grains qui le supportaient autrefois.
Elle n'était plus que sécheresse.
Et le besoin vital de crier son nom la tirailla.
— Temporel !
Retour à la réalité.
Brusque bousculade.
Il était le Régent du Temps. Et elle, la Régulatrice.
Celle grâce à qui le Temps réussissait à s'écouler sans dévier.
Si elle n'avait pas été là...
Toutes les lignes temporelles qui auraient pu ou pourraient exister lui sauteraient aux yeux. Elles lui auraient lacéré le cerveau et l'auraient plongé dans une démence, au-delà de toutes saintetés d'esprits.
Le Temps était fragile. Beaucoup trop malléable. Il était une déviance constante s'il n'était pas maîtrisé.
Pourtant, c'était cette faiblesse qui aurait fait sa force.
Sa folie l'aurait amené à des extrémités de puissance ; à une jouissance inimaginable, alors que son esprit, lui, aurait été brisé par l'absence de sa régulatrice du Temps ; son Joyau des Dieux.
Jadis, cela avait été le cas... Et un reste de ce traumatisme persistait, et entachait son âme...
Il était le sable. Elle était le verre qui le contenait.
Ils étaient un ensemble.
Ils étaient le sablier.
Si Écloraïn savait contrôler la Création tout en manipulant la Destruction, ce n'était pas pour rien... Elle était celle qui permettait aux deux flux de coexister en dehors du chaos.
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Les galaxies de Soluïn : Spiritus - SOUS CONTRAT D'ÉDITION
Fantasy"La vie n'est qu'une pièce à deux facettes, tels qu'actions et réactions, choix et conséquences, puissances et faiblesses, rêves et cauchemars, amour et haine, esprit et folie, vie et mort" À trop chercher qui on est, on finit par se perdre... Sombr...