L'initiation de Margaux

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Ma femme Sophie et moi louons depuis quelques années, pour les vacances, une confortable villa avec piscine dans un petit village de la Côte d'Azur, à flanc de coteau, en pierre, tuiles ocres et façade blanche. Sur place, nous profitons du soleil, buvons du vin, baisons beaucoup. Le village est à quelques minutes à pied et nous croisons souvent des connaissances formées au fil des années qui y habitent ou louent également dans les environs.

Depuis un dîner quelques jours plus tôt chez des amis logeant dans une villa voisine de la nôtre, leur fille Margaux ne nous quitte plus. Jeune, à peine vingt ans, magnifique, la taille fine, cheveux châtains, des yeux verts attentifs et un petit nez fin, nous la connaissons depuis longtemps. Elle avait toujours été timide à notre endroit, réservée. Cette année elle s'ouvre davantage, nous parle plus librement et s'affirme, armée d'un sourire irrésistible. D'autre part, son intérêt pour mon épouse semble avoir évolué.

Si on aime le sexe féminin, il est en effet difficile d'ignorer Sophie. De très bonne compagnie, prenant plaisir à discuter du monde, de la politique et des arts, j'avais été foudroyé à notre rencontre par son intelligence et sa beauté. Grande, blonde aux yeux bleus capables de vous faire fondre ou de vous poignarder, des formes plantureuses et sensuelles que je vénère, des traits fins, une bouche immense. Je ne peux que comprendre qu'on en tombe amoureux.

Margaux cherche toutes les occasions de passer du temps avec nous. Son intérêt marqué pour Sophie donne parfois lieu à des scènes cocasses, comme ce jour où l'étudiante a débarqué à la villa, à l'improviste, sonnant à la porte pendant que nous étions en train de faire l'amour. Devinant l'identité de la visiteuse et, pour m'amuser, je demande malicieusement à ma femme, à peine couverte d'une petite serviette de toilette incapable de dissimuler ses formes divines, d'aller l'informer que nous sommes occupés. Leur échange à peine terminé, Sophie revient dans le lit et, m'ouvrant ses cuisses pour que je recommence à l'honorer, me raconte la gêne de Margaux à la porte, rouge comme une pivoine, confuse, perdant ses mots. Comme envoûtée, elle n'a pourtant pas réussi à détourner les yeux de la plantureuse poitrine, des hanches et cuisses galbées de son aînée. Sans méprise possible sur l'activité de Sophie quelques instants avant, trahie par ses cheveux en désordre, les seins dressés, la mouille suintante au bas-ventre, la visiteuse était repartie troublée, frustrée, sûrement déçue.

Alors que, excité par mon petit tour, je reprends notre séance là où elle s'était arrêtée, ma plantureuse blonde m'interrompt soudain.

— Attends... Attends... La petite, elle te plaît vraiment ? Je la trouve très attirante aussi.

Connaissant la ligne franche de ma bien-aimée sur le sujet des aventures extra-conjugales, je m'arrête de nouveau un instant pour lui répondre.

— Elle est devenue une superbe femme, très désirable, mais je ne sais pas si je lui plais. Toi par contre, c'est évident.

Ses yeux me scrutent. Sentant mon sexe se durcir davantage en elle à l'idée d'un trio, elle ajuste légèrement son bassin pour mieux m'accueillir. Je suis planté dans sa vulve trempée, au plus profond. Me tenant amoureusement par la nuque, elle m'embrasse.

— S'il te plaît, continue.

Alors que je relance les mouvements de mon bassin et que, rapidement, elle s'abandonne de nouveau au plaisir, haletante, j'ai la curiosité d'imaginer comment cette situation pourrait évoluer. Mais Sophie a déjà échafaudé un plan.

En fin d'après-midi, sous prétexte de se faire pardonner notre indisponibilité à son égard, elle propose à Margaux de nous accompagner le soir même pour dîner à Saint-Tropez. Notre jeune amie ne se fait pas prier. Alors que le jour décline peu à peu, nous passons la chercher chez elle avant de filer à travers la garrigue à bord de notre Maserati GranCabrio vers un restaurant connu où nous avons réservé. Je joue au chauffeur, conduisant la décapotable qui nous offre un peu d'air alors que la chaleur est encore forte, et invite les beautés à profiter des sièges à l'arrière pour échanger à leur aise. Dans le rétroviseur j'observe notre invitée qui, cheveux aux vents, distribue des sourires enjôleurs à sa voisine.

Le repas est animé. Les deux femmes s'apprécient beaucoup, deviennent complices. L'intérêt de Margaux pour Sophie n'est plus réfutable. Celui de ma moitié envers notre voisine grandit. Cette dernière est étourdissante de beauté dans une robe blanche ouvragée en lin, échancrée, serrée à la taille par une ceinture de cuir brun. Des boucles blanches sur ses fines oreilles s'harmonisent avec la couleur de sa tenue et une bague de nacre portée à la main droite. De hauts escarpins Jimmy Choo mettent en avant la ligne de ses jolis pieds fins. De plus, le parfum de ses cheveux, mêlant le coquelicot, la fleur d'oranger et le safran précieux, m'envoûte. Je suis séduit, définitivement sous son charme. Mais c'est Sophie qui remporte tous les suffrages et attire l'attention de toute la salle. Elle est habillée d'une une robe rouge aérienne en tissu léger, rendant intolérable la sensualité de ses formes, soulignées par une ceinture noire à boucle dorée. Les talons vertigineux de ses Louboutin accordés à sa robe la grandissent encore, sonnant comme un avertissement à l'inconscient qui s'y aventurerait.

Margaux et moi échangeons ce soir-là sans gêne aucune. Je l'amuse et l'intrigue, même si son centre d'intérêt principal reste ma conjointe. Par moment, elle soutient difficilement mon regard, que je peux avoir perçant. Je la surprends à s'arrêter plusieurs fois au milieu d'une phrase, bouche bée, quand Sophie dévoile sa nuque en se recoiffant ou se baisse un peu trop, laissant entrevoir – à dessein – la sensualité du haut d'une cuisse ou le creux de ses seins. Désinhibée par un peu de vin et l'ambiance décontractée de la soirée, Margaux devient tactile, effleure l'épaule de ma femme, lui prend la main, la complimente sur sa tenue. Ses yeux pétillent. La petite est amoureuse, visiblement accro. De temps à autre, presque gênée, Sophie me lance des regards, dans lesquels se confondent les excuses de mener un manège aussi irrécusable et néanmoins le désir de continuer. Je m'en amuse prodigieusement et souhaite mettre Margaux à l'aise en tout point.

Au sortir de table, la séduisante demoiselle nous remercie à profusion, me fait plusieurs fois la bise, serre Sophie dans ses bras, l'embrassant fort sur les joues. Alors que nous remontons dans les terres et devant la décevante perspective d'interrompre ici la soirée, Sophie propose à Margaux de boire un dernier verre chez nous. Si nous finissons trop tard, elle pourra rester dormir. Notre jeune amie, visiblement enchantée par l'offre, accepte avec empressement.

Revenus à la villa, nous discutons fort tard de mes affaires aux quatre coins du monde, des galeries d'art de Sophie à Londres et Paris, ainsi que des études littéraires de Margaux. Isolé sur un fauteuil individuel, leur faisant face, je suis ébloui par la beauté des deux femmes, côte à côte assises sur un canapé de jardin, baignées par le clair de lune, une coupe de champagne à la main. Partageant un Cordon Rosé d'un vieux millésime, nous découvrons davantage la vie de notre invitée, jusqu'ici restée discrète sur ses aspirations intellectuelles et professionnelles, malgré sa fréquente présence à nos côtés depuis quelques jours. Elle semble à présent en confiance. Ses regards à mon encontre sont plus francs, empreints de chaleur. Je l'encourage à se livrer, à nous parler d'elle.

De son côté, Sophie répond désormais aux effleurements de Margaux qui, subjuguée par cette tension sexuelle naissante, rougit, se perd dans ses phrases, oublie ses mots. Les yeux fiévreux de ma femme sont deux brasiers qui brûlent à son intention. Elle s'est rapprochée et finalement lui prend la main. J'ai bu raisonnablement ce soir, mais je finis par prétexter l'abus d'alcool et la fatigue pour m'éclipser, à grand regret. De toute évidence Sophie ne me rejoindra que le lendemain.

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