The mirror's soul

3. Faux semblants

NDA: Ouvrez l'oeil...

"Everybody lied to you"

Le lendemain après-midi...

Danaë

Un garde du corps

Ce mot sonnait étrange.

Comme irréel.

J'avais l'impression d'être en état de choc, alors que c'était si prévisible que je regrettais mes élans d'espoir vains.

Je me maudissais de ne pas y avoir songé plus tôt. Je me maudissais d'avoir rêvé d'une liberté illusoire car maintenant, j'avais un goût amer dans la bouche à l'idée qu'elle me soit arrachée si violemment et injustement.

Je me détestais pour avoir été si naïve.

Cette nouvelle me faisait presque l'effet d'une noyade. Comme si, après avoir tenté de garder la tête hors de l'eau, j'avais fini par sombrer complètement après m'être tant débattue pour me maintenir à la surface.

Si je pouvais seulement effleurer la surface de nouveau...

Est-ce que mes parents avaient perdu la tête?

Ils étaient passés à la vitesse supérieure, à ce que je voyais.
Je ne voulais même pas imaginer combien de milliers de dollars ça leur avait coûté.

Je ne l'avais pas vu venir celle-là.

S'ils devaient prouver qu'ils n'avaient pas confiance en moi, ils venaient de le faire.

Ils avaient engagé un chaperon.
J'étais restée outrée, la bouche grande ouverte, pendant tout le reste du repas.

C'en était presque humiliant: j'avais passé l'âge d'avoir une baby-sitter.

Je préfèrerais presque accompagner ma famille à ces stupides galas.

Presque.

Je savais bien que j'aurais dû arrêter mes études pour partir loin d'ici; dans un endroit où il ne me retrouverait pas.

Au pôle nord par exemple.

Oui, le pôle nord c'était très bien.

Je me demandais quand tout ce cirque autour de la célébrité avait vraiment commencé.

Nous étions une famille fortunée et réputée depuis plusieurs générations.

Mon père était un homme d'affaires qui avait réussi à monter sa propre entreprise.
Je ne savais pas exactement dans quel type de commerce il travaillait: il était toujours resté vague, refusant de donner des détails quand on lui posait la question.
Cependant, il affirmait qu'il s'était fait un nom dans ce domaine inconnu.

Ma mère était avocate - même si je l'imaginais mal plaider la cause de qui que ce soit.
Toutefois, son autorité et son impassibilité s'accordaient parfaitement à son métier.

Stella s'était faite remarquer très jeune, après avoir posé pour plusieurs marques célèbres.
Par la suite, elle était devenue modèle puis mannequin.
Des photos d'elle faisaient désormais la une des magazines les plus connus. Elle était également l'égérie de marques luxueuses - leur muse - et avait défilé de maintes fois avec leurs créations.

J'aimerais tellement être la muse de quelqu'un moi aussi.
Être l'inspiration principale d'une personne - d'un artiste -, devait être une sensation incroyable: savoir que quelqu'un puisait sa créativité à partir de ton essence même, de ce que tu dégageais.