Amélie
Quelle chaleur aujourd'hui ! pensai-je en ouvrant mes volets. Ça va être une belle journée. Je me pose sur le rebord de la fenêtre et observe le village se réveiller. Une douce odeur de pain glisse jusqu'à mes narines, monsieur Dumarais est déjà au fourneau. Les bruits se manifestent, les bonjours des femmes qui discutent de fenêtre en fenêtre. Des enfants jouent sous mes pieds. Le village est toujours aussi animé à sa manière. Mon regard suit les fumés des dernières cheminées allumées et se pose sur notre forêt bien aimée. Comment ne pas l'aimer ? Elle nous apporte tous ce dont nous avons besoin, nourriture, bois et même du jeu pour les enfants. Cette forêt, je ne la quitterais jamais.
- Amélie ! ..., c'est maman qui m'appelle.
Je saute du rebord de la fenêtre, dé gravi l'escalier quatre à quatre et atterri devant elle. Elle m'adresse un sourire et me dit d'une voix sûre :
– Pourrais -tu aller chercher du bois, s'il te plait. Demain, la fête va commencer, je dois préparer des gâteaux pour M. Dumarais et sa femme.
– Mais, papa n'est pas déjà dans la forêt ?
– Si, mais il a beaucoup de travail, son métier n'est pas de tout repos, alors s'il te plait, vas-y.
Je ne bronche pas. Je remonte dans ma chambre où je vois encore mes deux sœurs endormies. À pas de loup, je me faufile jusqu'à ma petite commode et prends un vêtement au hasard. Je l'enfile et en même temps que je descends les escaliers, il me vient une idée. Je remonte encore une fois les escaliers, prends un morceau de papier et écris tout simplement :
À mes sœurs,
Je sors ce matin sous la demande de maman pour aller chercher du bois pour qu'elle puisse faire des gâteaux. J'ai une petite demande à vous faire. Pourriez - vous fabriquez des roses en papier pour décorer le balcon ? Ce serait très gentil de votre part.
J'y vais
P.S : si maman a déjà fait des gâteaux, vous pourriez m'en laisser quelques-uns, merci.
Une fois sortie pour de bon, je me dirige vers la forêt. On peut voir très clairement que le village est presque en fête. Des guirlandes avec des triangles de couleur relient les maisons entre elles et certains balcons sont déjà entièrement recouverts de fleurs. Sur l'un de ces balcons magnifiquement décorés se dresse un homme que je n'avais jamais vu. Je m'arrête pour le regarder, bien que je ne sache pourquoi je fais ce geste. Une chose en lui m'attire, enfin je ne sais pas. C'est un sentiment étrange. Cet homme, grand, solide, charismatique, je le regarde avec difficulté. J'essaye désespérément d'obtenir son regard, mais dès que j'atteins ses yeux, je les baisse aussitôt. Pourtant, il me regarde, je le sens. Je relève les yeux vers lui, mais... il a disparu. Je le cherche du regard, il n'est plus là.
Je prends une grande inspiration afin de me remettre l'esprit en passe. Cela ne doit être que mon imagination, me dis-je. Pourtant il avait l'air si réel. L'esprit toujours occupé par cet homme, je reprends ma route en direction de la forêt. Deux ou trois rues plus loin, j'arrive à son entrée. Un chemin de terre enchevêtré de petites racines marquent la frontière entre le village et le bois. Un immense sourire se dessine sur mon visage et me voilà partie dans mon monde que j'aime tant. Je cours à travers les sentiers, laissant le vent se mêler à mes cheveux, le soleil me caresser la peau et les bruits de la forêt bercer mon esprit enfin libéré. J'en oublie entièrement la mission que m'a confiée maman, ce n'est que le soir tombé que je m'en rappelle. Il faut que je me dépêche sinon maman va me gronder. Sur le chemin du retour, je prends des petites branches ainsi que de l'écorce tombée au sol. Les bras chargés jusqu'au menton, j'avance sans vraiment savoir où je vais. Au bout d'un petit moment, je lève les yeux par-dessus le fagot. Je suis complètement à l'opposé du chemin que j'aurais dû prendre. Soudain, un grand silence submerge la forêt, un frisson traverse mon corps, une peur immense m'envahit. On m'observe.
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Le dernier âge des immortels Tome 1
ParanormalAmélie était une jeune fille normale. Elle vivait dans son village avec sa famille, mais une étrange créature la suivait du regard. Cette créature changera sa vie à jamais.