Ruby

— Bonne journée madame Martinez, à demain !

Je regardais ma cliente disparaître de mon champs de vision lorsque deux hommes entrèrent dans la boutique. Je les surveillais discrètement d'un œil tout en continuant de mettre en vitrine la nouvelle déco de la saison. L'hiver touchait à sa fin, mais la tendance était plus que jamais en mode "sport d'hiver". Grosses vestes matelassées, bonnets flashy et bottes ornées de fourrure. En ce qui me concernait, j'avais plutôt craqué pour une robe courte jaune pâle avec un petit gilet blanc accompagné de ces fameuses bottes en fourrures et le résultat me plaisait bien ! Le temps étant doux et agréable, ma tenue était parfaite pour accomplir ma journée de travail.

J'était toujours plongée dans mes pensées aussi futiles soit-elles, quand l'un des deux hommes m'interpella :

— S'il vous plait, mademoiselle ?

Je me munie de mon plus jolie sourire en m'approchant de lui.

— Bonjour monsieur, que puis-je pour vous ?

— Mon ami est à la recherche d'un cadeau pour sa copine, il a trouvé deux articles qui lui plaise, mais il n'arrive pas à faire son choix.

— Très bien, montrez moi ça...

Son ami me présenta un foulard brodés rose et noir et un jolie pull couleur gris en tissu léger.

— Je pense que votre copine adorera associer les deux lors d'un rendez vous en tête à tête avec vous, lui dis-je avec enthousiasme.

Il acquiesca en souriant.

— Je suis d'accord avec vous. Je prend les deux alors !

Ravie de son choix, je l'invitais à me suivre jusqu'à la caisse. En jettant un coup d'oeil vers son ami, je remarquais qu'il me dévorait des yeux. Nos regards se croisaient alors furtivement tandis que j'encaissais le montant de leurs achats.

— Voilà messieurs, je vous souhaites une excellente fin d'après-midi.

Les deux hommes me répondirent par un sourire avant de s'éloigner vers la sortie.

Je retournais ensuite à ma vitrine avec l'objectif d'en terminer la décoration avant la fermeture de la boutique. Soudain, la porte se réouvra pour laisser entrer à nouveau l'homme qui me dévisageait. Il s'avança jusqu'à moi d'une démarche qui ne manquait pas d'assurance.

— Je ne voudrais pas vous déranger, mademoiselle, dit-il d'une voix douce et grave. Je voulais juste vous donner ceci.

Il me tendit un morceau de papier que je saisie doucement, puis il repartit en me faisant un signe de tête, un sourire aux lèvres.

Je ne vais pas me mentir, cet homme me plait physiquement ! Son teint mate, ses cheveux d'un noir si brillant, son regard sombre et chaud à la fois et sa carrure d'athlète ne me laisse pas indifférente.

Je déplie le morceau de papier et lis :

"Pardonnez moi ma maladresse, mais je vous trouve tellement ravissante que je ne peux partir sans vous laisser mon numéro de portable. J'aimerais vous inviter à dîner si vous êtes d'accord... appellez moi au 06.89.69.58.77"

Surprise, mais flattée, je rangeais le papier dans la poche de mon pantalon et repris mes occupations en chantonnant. Oui, il est charmant, mais ce n'est pas mon genre de répondre à ce genre de drague. Toutefois, une partie de moi ne demeure pas indifférente et accepterait volontier l'invitation.

J'y réfléchirai plus tard ! me dis-je...