Be As You Wish

1

Je marchais dans le couloir, errant tel un fantôme dans un cimetière. Les souvenirs affluaient, les cris, les pleurs. Tout affluaient à nouveau en masse, la douleur remontait à la surface elle aussi, affamé, cherchant quelque chose à brûler, à déchirer. La colère en moi ne voulait qu'une chose, explosé.

Quelqu'un me bouscula, je levais la tête.

- Tu peux pas faire gaffe ! Dis-je énervé.

- Désolé mec, j't'avais pas vu venir. Ajouta l'autre.

- Oui c'est ça, va te faire voir.

- T'a dit quoi ? Me demanda-t-il agacé.

- En plus d'avoir des problèmes de vue t'a des problèmes d'écoute ? Eh bah, t'es mal barré dans la vie mec.

- Tu me cherche le blond ? Dit-il en s'approchant de moi.

- Pas besoin, les connards dans ton genre ça se rate pas.

Nos visages étaient maintenant très proche, avec un peu d'élan mon coup de boule serait assez fort pour l'assommer.

- Fais gaffe à ce que tu dit, mon pote.

- Et toi fais gaffe où tu marche.

- Sinon quoi ?

- Sinon la prochaine fois que tu me rentre dedans c'est autre chose que tu vas pas voir venir, mon pote. Dis-je d'un air moqueur.

Il m'attrapa par le col et je me laissais faire, une bonne bagarre, rien de mieux pour se remettre les idées en place non ?

- Hé Aris ! Laisse tomber ok ? C'est bon, laisse le !

- Fais gaffe à toi le blond, je suis du genre rancunier.

Il me lâcha et s'en alla, je remis mon sac sur mon épaule et m'apprêtais à partir.

- Attends tu vas où comme ça !

- Je sors.

- Oui, ça j'avais compris mais...

Je ne le laissais pas finir.

- Pourquoi tu pose la question alors ?

- Je sais pas, je me disais que...

- Tu te trompais.

L'asiatique marché à mes côtés, nous étions près de la grille.

- D'ailleurs, bravo pour ton lancer.

- Quoi ? Dis-je, confus.

- Ton lancer. Tu sais quand tu prend le ballon de basket et que tu le jette dans le panier dans le but de marquer ?

- C'était rien.

- T'étais dans les tribunes, même notre meilleur tireur ne sait pas faire ça.

- C'est qui ? Sourcil man je suppose ?

- Pas manqué.

- Il a plus l'air d'un crétin que d'un bon tireur.

- Tu t'appelle comment ? Me demanda-t-il en m'arrêtant, sa main sur mon bras.

Je m'arrêtais surpris, sa main sur mon bras. Je détestais le contact humain, je partais du principe qu'on ne se touche pas si on ne se connait pas. Je retirais mon bras et le regardais incrédule.

- Ouhou, c'est quoi ton nom ? Répétait-il

- Le solitaire, le timbré, l'insociable ou le drogué si tu préfère.

- Hahahaha, t'es trop drôle.

Je le regardais de nouveau incrédule, j'étais sérieux je ne blaguais pas. Pourquoi est ce qu'il riait ?
Il me regarda en riant puis son sourire s'effaça quand il compris que ne rigolais pas.

- Attends quoi ?

- Bon je vais devoir te laisser, ce fut un plaisir.

Je me détournais et me dirigeais vers la sortie. Avant de passer la grille je me retournais.

- Ah et j'allais oublié, si tu veux un conseil reste loin de moi ça t'évitera une étiquette inutile sur le dos. Tchao.

Je me dirigeais donc vers les bus, monté dans le premier qui se garer devant le lycée, direction le centre ville.

Entraînement de basket, gymnase, 11:45 :

- Allez les mecs ! Plus vite, bougez vous bon sang ! Si vous jouez comme ça en demi vous n'attendrais jamais la finale ! Gally fais la passe au lieu de jouez solo ! Dexter ! Putain Dexter relève toi merde ! Reste pas au sol t'es même pas blessée, on est pas au foot là ! ....... *Bruit de sifflet* Bon stop ! Revenez ici ! Allez plus vite ! Vous avez rien foutu vous pouvez pas être fatigué !

Les joueurs se rassemblèrent autour du coach, certain se désaltérant, d'autres reprenant leur souffle les mains sur les genoux.

- Bon, c'était un entraînement chaotique. Ils vous arrivent quoi ? Vous avez tous passé une mauvaise journée ou quoi ? Votre petite amie vous a largué ? Vous voulez que je vous dises ? Elles ont eu raison, vous êtes nul. Le premier match a lieu dans une semaine, si vous ne vous réveillez pas tout de suite nous serons la première équipe à être disqualifié. Maintenant allez vous changez, pour demain je veux une équipe prête à en découdre !

Tout les joueurs retournèrent au vestiaires.