Semaine du 28 août 2022

26 5 20
                                    

NDA: Pour vous mettre en contexte, j'ai utilisé mon personnage Hotaru de ma fiction L'enfer est éternel pour explorer ce qui m'inspirait la musique sélectionnée. Ça lui collait bien. Désolé, c'est un peu court :(  Pour l'ambiance, j'ai intégrée la musique de notre thème. 


I'm done. Fragmenter, briser, vider. J'ai tout donné. Mes entrailles, mes cuisses, mon âme. Mes os hurlent, mon moignon mort s'écoule vers ma cage thoracique. En miette. Pourquoi ai-je été si naïf de croire qu'un jour une personne m'aimerait ? Être esclave à la folie de ses êtres. Vampire, loup-garou tous les mêmes. Soif de pouvoir, de contrôle et oublient ce qui nous pousse à vivre. J'ai été jouet, soumis, obéissant. Alpha Damon, j'ai murmuré ton nom, cherché ton odeur et essayé d'être la personne parfaite à tes yeux. J'ai essayé de te montrer que je n'étais pas juste un suceur de sang, mais un homme. Un être sensible qui désire juste flamber sous les rayons du soleil. Tu as été doux, vulnérable pour mieux me berner. Vouloir m'égorger pour le plaisir, pour garder le fragment de mon âme dans tes bras.

Le sang coule de ma gorge, mon souffle se perd entre les arbres. I'm not coming home. Les larmes perlent sur mes joues, je baise le front de mon fils. Il dort apaiser par le vent qui souffle, camoufler dans sa fine couverture. Je dois tenir encore quelques années pour lui. Lui offrir un semblant de vie, une parure de bonheur, le rendre autonome pour qu'il puisse continuer sans moi. Il ne comprendra pas que ma vie était fini bien avant sa naissance, que ma place ne figure pas dans ce monde cruel. J'étais humain, j'étais mourant et j'étais en paix.

C'est fini. J'en ai marre qu'on m'agenouille, qu'on écarte mes cuisses, qu'on prenne sans rien redonner. Qu'on me déchire les veines, qu'on m'intoxique de médicaments, de mensonges et de son odeur. Damon, tu m'as cru stupide ? Te laisser m'arracher la dernière partie de moi-même, me dépouiller jusqu'à la moelle pendant qu'Evelyn prépare votre mariage.

J'avance au travers le feuillage le pas décidé, inébranlable. La nuit s'achèvera dans quelques heures, mon fils dans mes bras m'offre le courage d'avancer, de continuer malgré la sueur à mon front, malgré le tremblement dans mes côtes, la crampe à mon cou. Je m'accroche à la lune. Elle me guide, illumine mon chemin vers la liberté.

Je suis désolé Rachel, pardonne-moi, mais je n'en peux plus. Sam a brisé ma carcasse, mon humanité et voler ma mort. Ton Alpha a arraché mon cœur, la dernière larme de personnalité qui me restait. J'ai essayé, que la déesse de la lune en soi témoin, j'ai essayé de me plier à ses désirs, de faire taire la voix dans ma tête qui hurle en silence, qui pleure l'agonie des vertèbres qui déraillent, de ne plus être, de s'oublier, de se créer, de se fragmenter pour un autre. Lui. Remplit de haine, de soif de pouvoir, incapable de glisser un je t'aime, de s'excuser.

Je ne peux plus continuer comme ça. À me reconstruire pour mieux me faire détruire. It's over. Ne me cherche pas, tu ne me retrouveras pas. Ne m'implore pas. C'est fini.

Une cabane se dessine à l'horizon. Ma seule chance de survie pour passer le jour, ensuite, je devrais reprendre le chemin. Hors de question que je respire une seconde de plus sur le territoire obscure des vampires et des chiens enragés. Non. Je retrouve ma partie humaine. Il ne me retrouvera pas là-bas. Chicago, New-York, Hollywood, peu importe. On va crécher quelque part, on survivra le temps qu'il faut.

J'abandonne. Plus envie d'essayer de le raisonner, de sentir cette énergie qui nous relie. Je brise ce lien, cette ficelle invisible du destin. Plus rien ne me retiens. Il a fait son choix. Et moi, le mien. 






L'hebdocritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant