AVENIR

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          Surpris, « où sommes nous ? », fut sa première interrogation. Et :  « sans doute au lieu de ton éveil », furent les premiers mots qu'il reçu de son interlocutrice.

          « Je vois. » Étant trop timide pour la regarder en face, il détournait sans cesse de quelques degrés son regard, pour ne point avoir à soutenir le sien.

         « Shilsaki, comment te sens-tu ?

         « Je vais bien, répondit-il presqu'immédiatement. »

         « D'accord. Il faut que tu saches, Shilsaki, que l’opération d’extraction a échoué. -d'un coup, Shilsaki dirigea ses regards vers  elle- nous n'avons donc pas pu faire  de toi une personne commune. Tu abrite désormais en toi un don éveillé. »

         « Un don éveillé ? »

         « Oui. Mais, pour le moment, tu n'as pas à t'en soucier. Nous allons sous peu  rejoindre Stain et tes camarades. J'ai pensé qu'il fallait que tu le saches . Tu vas reprendre ta vie comme avant. »

         Émilie ne voulait pas inquiéter le garçon plus que nécessaire ;  elle s'interdit donc, pour le moment, de lui faire part de toutes les implications de sa nouvelle condition.

          Confus, il acquiesçât tout de même.  Et comme la première fois, elle lui tendu la main, et celui-ci, sans trop y réfléchir, la saisi.

         « Laisses-moi juste le temps de les localiser », dit-elle. Ça m’étonnerait qu'il soit rester tranquillement au même endroit, pensa-t-elle. Après un instant, elle parvint à ses fins, et fut surprise de constater qu'ils se trouvaient déjà sur les lieux.

          « je ne pensais tout de même pas qu'ils viendraient ici ».

           « Hmm ? »

           « Stain nous a trouvé, il est dehors. Je suppose qu'il sait que nous sommes ici ;  mais que personne ne veut le laisser entrer »

           Shilsaki lâcha sa main.  « Dans ce cas … »

          « ha ! C’est vrai que tu n'a plus besoin de faire ça ».

          Bien que ce qui aurait pu être les futurs propos de Shilsaki ne faisait en rien allusion à sa main, celui-ci ne continua  point sa phrase. À l'inverse d'Emilie qui elle, ajouta :  « allons les rejoindre ! ». Et lui, répondit « d’accord. »

          Ensemble, ils parcouraient alors les longs couloirs de l’orphelinat, ouvraient des portes et empruntaient des escaliers, saluant ceux qu'ils rencontraient ( majoritairement des enfants), jusqu’à tomber nez à nez avec le chef de travaux du « ciel azuré ».

          « Ho !  Émilie ! Tu es  donc vraiment là ?! »

           « Comme vous pouvez le voir, Dream. »

Ayant jeté un œil sur Shiksaki. « Euh… un nouveau  ? Tu lui faisait visiter ? »

          Shilsaki se sentit obligé de dire quelque chose. «  Bonjour »,dit il  donc.

          « Bonjour jeune homme. Comment t’appelle-tu ? »

          Le « bonjours » de Shilsaki suite à sa question, avait donné à Dream, le sentiment qu'il avait vu juste. Pour lui, Shiksaki était donc un orphelin, un nouvel arrivant à l’orphelinat « le ciel azuré » ;  il se devait donc pensait-il, pour ne point le brusquer, parler avec douceur et gentillesse, à ce garçon certainement touché psychologiquement. Mais bien-sûr, ce n’était pas tout à fait le cas.

          « Shilsaki… »

          « tu… »

          Emilie avait compris ce qui se passait dans la tête de Dream, et décida de l’empêcher de continuer ses inutiles manœuvres. « Arrête ça Dream, lui dit-elle. Il a toute sa raison. »

          Lorsque Shilsaki eut entendu ces paroles d'Emilie, lui aussi, saisit quelles étaient les idées du chef de travaux. Il se sentit offusqué. Mais, finit par se dire, vue le lieu où il se trouvaient et les circonstances du monde, que cela était assez normal. Il se retint donc de continuer de penser à ce sujet là.

          Emilie fit encore : «  Il me semble que tu me cherchais. Pourquoi donc ? »

          « C'est vrai !  Il s'agit du professeur Stain Thenivain lui-même ;  il est à votre recherche. »

          « Je vois. veuillez donc nous conduire à lui. »

          « Quoi, le garçon aussi ? »

          « Bien-sûr, puisque je l'ai dit. C'est d'ailleurs pour lui qu'il est venue ».

          « Ah ! ?  Euh… Bon,…»

          Monsieur Dream les conduisit donc à lui ;  puis les laissa, après lui avoir obtenue du professeur, un autographe.

          « Alors, Stain comment tu vas ?  Bien ?  Moi ça va super. »

          Ces paroles d'Emilie etaient toutes choisies. Elle avait parfaitement conscience qu'en vue de tout le temps qu'elle lui avait fait perdre, le professeur Stain Thenivan, était de tout, sauf de « super » bonne humeur.

          Lorsqu'il vit le professeur, Shilsaki se senti tout de suite plus à l'aise, et dit :

          «re-bonjour professeur. Content de  vous voir. » il se retourna vers Émilie puis continua : « Mademoiselle Émilie, si je peux vous appeler ainsi, bien qu'ayant été ravi de vous rencontrer, je pense désormais, le professeur déjà présent, pouvoir retourner, si vous n'y voyez aucun inconvénient professeur, à l’intérieur de l’aéronef. »

          « Pas tout de suite, Shiksaki », lui dit Stain.

          Je m'y attendais un peu, se dit Shilsaki. Bien que ce ne soit pas ce que j’espérais.

           « Tu devrais le laisser aller, Stain ;  J'ai justement à te parler en privé, dit Emilie. »

            « Qu'est ce que tu veux Emilie ? », s’interrogea le professeur, avant de dire : « Shilsaki, tu peux partir dans ce cas. ». «D'accord », dit-il, avant de disparaître dans l’aéronef. Seuls restaient alors Émilie et Thenivan.

          « Dois-je encore te demander la raison pour laquelle tu me retiens ? »

          Le professeur en avait marre, de tous ces détours et potentielles pertes de temps. Mais, avait-il conscience, les informations ressortissantes de ces potentielles pertes de temps, pouvaient aussi se révéler très utiles.

          Émile s'avança et s'adossa contre l’aéronef. Et le professeur se retourna pour ne pas la perdre de vue.
Mains dans le dos, elle dit : c'est au sujet du garçon… Il faut tout d’abord que tu saches que l’extraction a échoué. » Émilie regarda le sol, hésita, avant de continuer.

         «  La conséquence direct semble avoir été son évanouissement et la circulation en lui, de grands chemins énergétiques. »

          « Et quant aux autres conséquences ?  »

          Emilie sentit comme un nœud à l’estomac, elle se sentait coupable ;  coupable des changements qui allaient bientôt se succéder dans la vie de Shilsaki. Reponsable, car selon elle, ce fut du fait de son incompétence, que tout cela allait arriver. Elle l'avait condamné, se meurtrissait-elle l'esprit. ;  et tintée d'une tristesse presque imperceptible, sa voix étouffée, se fit entendre sous ces mots : « C'est le deuxième point… Shilsaki sera durant les huit prochains moi, la cible d'un grand nombre d'assaillants. »

          Le professeur lui aussi, d'un ton allégé, demanda : « Qu'est ce qui s'est passé au juste ?  Et qu'est ce qu'il lui est arrivé ? »

          « Nous, qui avons su mettre à profit la déflagration d'énergie due au chao  divin, nos pensés, volontés et âmes, sont devenues de entités quasi-divines. La moindre de nos suggestions a une incidence ;  la moindre de nos volontés peut s’avérer catastrophique. Mais seulement, à la condition que nous ne les maîtrisions pas. Et, il s’avère que, Shilsaki Michel ait  lui aussi le potentiel de maîtriser ce flux. Et d'ailleurs (affermit-elle la voix) il n'a pas le choix. »

           Le professeur s’approcha lui aussi pour se tenir contre son engin ;  à près d'un mètre vingt d’Emilie. Et regardant le ciel, « vas-y », lui dit-il. Puis, posant sur elle un regard, ajouta : « je t’écoute ».

           Émilie fut surprise de ce qu'il venait de faire. Toutefois, elle ne manifesta pas sa pensée. Et l'ayant elle aussi regarder, elle continua :

          « Tu l'as peut-être déjà remarqué, les émotions du petit rouquin sont ambiguës ;  en plus de son lunatisme et de sa sensibilité élevée. Il voue facilement une haine au monde qui l'entoure ;  et particulièrement aux êtres humains. Et le pire, c'est que loin de l'ignorer, il en est conscient. »

          « Aujourd’hui, plus que jamais, il dispose en lui d'un grand pouvoir ;  pouvoir dont le mauvais usage pourrait le faire sombrer bien plus rapidement que ce que toutes estimations psychologiques pourraient le prévoir. Et si sa négativité venait à prendre le dessus (ce qui est probable), l'aura autour de lui attirerait des ennemis. Il ne sera alors plus seulement question de lui ;  mais de sa ville, de son pays ;  bref, d'un grand nombre de vies qui seraient en jeu. »

           « … » Après un moment dans le silence de la voix d'Emilie, et face à la symphonie du monde, le professeur tourna son visage dans la direction de sa possible amie. Et, surpris de constater les regards ce celle-ci sur lui, il dit : « Émilie, continue ;  je suis certain que tu n'a pas terminé. » Mais, elle, ne changeait rien ;  et toujours , le fixait.  Son regard était prime, et commençait, malgré les lunettes noires qu'il portrait, à intimider le professeur.

          Et Thenivan, curieux en lui-même, se demandait : non mais, qu'est ce qui lui prend ?  Et après encore deux secondes d’observation, Emilie se remis à parler ;  et cette étrange tension se dissipa.

          « Durant ces huit mois, l’oiseau bleu le protégera. Mais, il va sans dire que sa protection ne résout en rien le problème. Et cela semble même absurde (elle eut un rire léger) ;  tant c'est comme protéger un « démoniaque ». Alors, je voudrais que tu t’assure d'une manière ou d'une autre, qu'il reste sur le droit chemin. »

          « Emilie, je ne suis point responsable de son éducation ;  c'est à ses parents que tu devrais dire ça ! »
« Je ne t’ai pas demandé de jouer ce rôle ;  juste de veiller un peu sur lui. Si je connaissais « ses parents », c'est à eux que m’adresserait ; pas à toi !  »

          « Okay, c’est bon, j'ai compris. »
                     Après avoir entendu les mots de Stain, Emilie décida de prendre congé.

           « Mais, pourrais-tu me donner ton adresse électronique ? »

             Sa réponse se fit instantanée : « Non ! »

           Emilie  s’éloignant de plus en plus, le professeur, pour qu'elle puisse l'entendre, éleva un peu la voix. « Ça pourrait être utile  au cas où on aurait besoin de toi. Et puis, ça rassurerait un peu plus les populations de savoir que quelqu'un d'aussi fort que toi est de leur côté. Tu ne crois pas ? »

          Elle lui répondu avec cynisme. « Au revoir Stain. »

          Elle est irrécupérable, dit-il, avant de se retourner vers l’aéronef (à l’intérieur Shilsaki feignait le sommeil), dans le but de quitter les lieux.

          Les événements du 13 août 2151 sont restés dans la mémoire des trois protagonistes (Shilsed, Meno et Shilsaki). Et cette journée, avait marqué pour eux, le début d'un ensemble de mis en scène qui bouleverseront à jamais leurs paradigmes.

          Bonsoir !

          Ce chapitre plus court que les précédents, marque l'épilogue de la partie numéro zéro de The Light.
          J'espère qu'il vous plaira.
          Rendez-vous dimanche prochain ;  pour le début de la partie 01 ;  qui sera assurément plus longue.

          Bon début de semaine !

The LIGHTOù les histoires vivent. Découvrez maintenant