Worst Fear Stollins

6.

Cela faisait près de deux heures que nous étions dans le jet et personne n'avait eu la délicatesse de m'adresser une seule fois la parole.

Je me demandais alors comment je tiendrais le coup encore trois heures et demi, j'allais finir par me larguer dans le vide avant d'atterrir si ça continuait comme ça.

Je détache mon regard du hublot et scrute le visage d'un des mes gardes du corps, monsieur h24 collé à mon cul.

Le blond pose enfin son regard sur moi et m'adresse un sourire que je ne lui rends pas.

J'entends un marmonnement: « Rabat-joie. »

Pose. Venait-il de me traiter de Rabat-joie ?

- Un problème Paolo ?

Ses yeux s'écarquillent, il me juge avec son regard et le détourne rapidement.

- Excusez-moi madame Sones, mais je n'ai rien dit.

J'émets un léger rire face à sa réponse.

Il regarde ses collègues derrière lui, rigole et soupire. Et comme nous avons encore trois heures de vol devant nous, je décide de faire de lui ma proie et mon joujou pour la suite du vol.

Je me détache à la hâte, me lève et ôte mes cuissardes toujours sous leurs yeux questionneurs.

Je retire rapidement mes chaussettes et me voilà donc dangereusement debout dans le jet et pieds nus.

- Lève-toi.

Il hausse un sourcil, et s'exécute sans riposter.

- Agenouille-toi ici.

Je lui montre du doigt le sol, il reste ébahi face à mon ordre mais fini quand même par s'agenouiller à mes pieds.
Il me regarde en plissant les yeux et en fronçant les sourcils, se demandant ce que je m'apprêtais à faire.

- Maintenant, embrasse moi les pieds.

Pris d'étonnement, il rigole nerveusement et secoue négativement la tête.

Je pouffe de rire, pensait-il vraiment s'en sortir avec un non ?

J'attrape sa tignasse et sors mon revolver afin de le pointer sur son front.

- Ce n'était pas une question, baisse-toi et embrasse moi les pieds.

Il rougit de honte mais ne bouge pas d'un poil.

Je dévisage mon personnel qui eux, nous regardaient attentivement et je leur offre un sourire malsain afin de montrer le pouvoir que j'avais sur chacun d'entre eux.

Je reporte mon regard sur le blond à mes pieds toujours immobile.

Je lâche sa touffe de cheveux et je lui caresse les joues lentement avec le bout de mes doigts, il ferme les yeux à mon contact.

Puis brusquement, ma main se repose sur son crâne et se remet à lui tirer la tignasse. Je tire en avant ses cheveux pour le forcer à regarder mes pieds.