CHAPITRE 2 : LE SALON

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Le père quitte la chambre. La fenêtre est ouverte et le carnet dans la main.
Il descend des escaliers, esquive une marche de manière expressive et finit dans la pièce principale. Le salon.
Composé de plusieurs étagères et bricoles. L'air de jazz continue de jouer dans sa poche.
Il se rue vers son tourne disque, il choisit un vinyl : Chet Baker, et arrête la musique du cellulaire, il remarque un message mais n'y prête pas attention, il se pose sur un canapé, bleu digne de l'eau d'un océan, un coussin sous les fesses, l'autre en bas du dos. Il pose ses pieds, les jambes croisées au dessus du vide que forme sa table et l'océan que forme le canapé. Il reprends le carnet, tourne la page.
Aux premiers regards ; Des pavés, des paragraphes, des remarques et pensées notés dans un si petit espace. Des dessins, dont un ressemblant à un portrait, un portrait si fidèle à la réalité ; Des oreilles collées, un sourire gêné restant naturel, des dents radieuses quelque peu jaunâtre. Et un regard perçant, un regard qui témoigne l'absence de raison, l'incompréhension et une once de tristesse, juste une once de tristesse. C'était elle, elle s'était dessinée, portrait fidèle, aux traits et couleurs frôlant la photographie. Elle avait un talent que son père ignorait, par manque de communications ou d'intérêt.
Certains détails étaient entourés en gras suivi d'une ligne amenant à des remarques explicitant des phrases et des mots en couleur noir, noir digne d'un ventablack, sombre faisant ressortir des lignes et des mots qui en dises plus sur la signification de ses taches d'encres agencées aléatoirement et d'une manière brouillon, vif, comme si elle n'avait plus de temps. Comme si quelqu'un l'appelait, et qu'elle voulait finir au plus vite ses écrits, juste ses écrits.
Il pense, survole d'un regard aigris et perdu, seule une phrase, même deux voire trois sortes du lot. Il s'arrête sur un mot en particulier, un mot qui lui rappelle son rôle, sa présence, son importance dans cette vie "Papa", ce mot était entouré de phrases sensées, mais ce mot ressortait plus que les autres choses présent sur la page.
Après dix minutes de lecture attentive et de réflexions. Il songa :

"Pourquoi moi, je... N'ai certe pas accompli mon rôle de père comme il faut mais... Je pensait que tout allait bien. C'est seulement ce que je voyais. Pourquoi ne me l'avait-elle pas dit plus tôt..."

Il regarda l'écran noir qu'il lui faisait face. Un écran tellement noir et sans vie surtout éteint, qu'il se voyait à travers. Un reflet fidèle, un portrait digne d'une photographie qu'il aperçevait pensait-il. Comment l'a-t'il pas vu venir. Pourtant, tout était devant lui, sous ses yeux, sous son toit comme le répètait-il.
Une douleur horrible lui toucha le ventre, il sentit tout ses intestins se brouillés, se serrés pour en faire qu'une masse difformes et sans sens apparent. La main droite tenant son cinquième verre de vin blanc, il l'engloutit plus rapidement qu'un viking et son hydromel.
Quand le liquide finit dans le labyrinthe que formait son système digestif, il se lève, la vision trouble, le pas hésitant, il part vers sa droite, sa droite qui mène vers la cuisine.

L'histoire d'un pèreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant