XIX Point de départ

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Je suis restée plus de 5 minutes devant le mot sans rien faire. Bien sûr que je ne voulais pas qu'il fasse souffrir Liam, mais qu'il me fasse souffrir moi ? Je n'avais pas d'autre choix que d'attendre.

Je suis partie me préparer en me jetant sous l'eau froide de ma douche, j'ai promené Wolfy et qu'elle fût ma surprise en revenant chez moi que de retrouver mes parents sur mon palier.

— Maman ? Papa ?

— Jelena ! s'exclame ma mère en me prenant dans ses bras

J'ai regardé mon père et au lieu de lire du soulagement dans son regard, j'y ai lu de la terreur et j'ai compris. Il s'en foutait complètement de moi, tout ce qui l'intéressait c'était sa sécurité. Je les ai invités à entrer chez moi en leur proposant de rester dîner. Après tout il s'agissait de mes parents et ma mère semblait plutôt inquiète. Malgré toutes ses années à lui avoir fait la guerre, mon cœur a flanché en voyant ses larmes aux yeux.

— Jelena je suis tellement désolée, s'excuse-t-elle, je sais que je n'ai pas été une mère parfaite mais sache que je t'aime de tout mon cœur. Si tu savais comme j'étais inquiète.

— Je vais bien, je n'aurais pas dû partir sans prévenir quelqu'un. J'avais juste besoin de me retrouver. mentis-je

Mon père n'avait toujours pas dit un mot, son pied frappait frénétiquement sur mon parquet vieilli.

— Je te demande pardon pour toutes les horreurs que je t'ai fait subir.

À l'heure d'aujourd'hui les actes de ma mère ne représentent qu'un grain de sable à côté de ce que mon père a fait. Elle mérite mon pardon comparé à lui.

— Je ne t'en veux pas, mais il me faudra un petit de temps avant que tout redevienne à la normale.

Je vais dans ma cuisine pour préparer le dîner et je sais pertinemment que mon cher père va débarquer dans quelques instants. Lorsqu'il me rejoint il se contente de croiser les bras et de me regarder.

— Vas-y demande-moi je t'en prie. lui dis-je

— Il me cherche encore ? demande-t-il

— Il ne te cherche pas vu qu'il t'a déjà trouvé, attends juste ton heure papa. lui craché-je en insistant sur le « papa »

— Jelena, il faut que tu me dises s'il est déjà là ?

— Tout d'abord je ne sais pas de qui tu parles en disant « il », mais si tu penses que tu as affaire au père tu te trompes. Désormais c'est le fils qui t'as à l'œil alors, fais bien attention.

Je le toise et décide de prendre mon portable pour passer une commande. Je n'ai plus le courage pour faire à manger. Si j'en avais la possibilité j'aurais empoisonné le plat de l'homme qui me sert occasionnellement de père.

21 h. Je suis enfin seule. Je respire un bon coup et m'affale dans mon canapé avec Wolfy. Durant tout le repas j'ai voulu planter mon couteau dans la main de mon géniteur pour qu'il arrête de triturer ma nappe. Son stress se sentait à des kilomètres, étrange que ma mère ne l'a pas remarqué.

Une haine indescriptible m'envahit, je veux que mon père paye pour ce qu'il a fait. Il ne peut pas s'en sortir indemne. Décidée à le faire payer, je me lève et prends une feuille et un stylo. J'écris mot pour mot : « Fais ce que tu veux de moi, mais avant ça je veux que tu tues mon père ». Cela peut paraître cruel de ma part, mais je m'en fous. Une telle ordure n'a pas à vivre.

Je pars me coucher en espérant qu'il le fasse. Mais quelle fût ma surprise en n'obtenant aucune réponse de sa part.

J'ai patienté deux jours sans avoir de nouvelle, ce n'est qu'au deuxième jour à 9 h du matin que j'ai reçu un appel de ma mère. Elle a commencé par me raconter que mon père n'était pas un policier, mais un membre de la mafia italienne, elle a continué en me disant qu'il avait trahi ses chefs et qu'ils ont finis par se venger. Et lorsqu'elle m'annonce sa mort je souffle de soulagement, au lieu de pleurer avec elle au téléphone j'ai raccroché et j'ai posé mon portable. À ce moment j'avais compris une chose. J'ai du contrôle sur Mattia Lombardi. Bien sûr qu'il allait me torturer et je le laisserai faire. Cependant lorsque je lui dirai d'arrêter il le fera ; je le sais.

Le soir en me couchant je prends un somnifère et m'endors sans difficulté. Je me réveille avec un mal de dos atroce. Je suis sur une chaise, les mains ligotées dans mon dos. Dans le sous-sol de Mattia que je reconnaîtrais entre mille.

— Oh mon dieu~

J'essaie de me défaire de mes liens, mais je n'y parviens pas. Je balance ma tête en arrière et ferme les yeux. Je n'ai plus aucune notion du temps.

En somnolant depuis une dizaine de minutes je ne m'attends pas à recevoir de l'eau en pleine face. Les extincteurs se mettent en marche, je sursaute et referme immédiatement les yeux. Puis je me rappelle que c'est de l'eau alors j'ouvre la bouche pour m'hydrater. Mais une gorgée plus tard l'eau s'arrête. Donc il voit tout ce que je fais... Maintenant que je suis mouillée de la tête aux pieds j'ai terriblement froid. Ne portant qu'une simple nuisette en soie qui recouvre à peine mes cuisses.

Je n'ai aucune idée de combien de temps je suis restée seule ici, depuis l'incident des extincteurs. Mais à un moment il est entré. La porte métallique a fait un bruit fracassant et il a pénétré dans la pièce. Il portait un bas de costume noir avec une chemise blanche immaculée de sang frais. Nous nous sommes regardés dans les yeux, j'ai plongé dans l'obscurité de son regard et ai été surprise d'y avoir vu cette lueur.

— Mattia ! a crié une voix que je connaissais

Enzo. Il appela plusieurs fois son frère qui a fini par repartir sans oublier de refermer la porte.

À suivre...

Dévorante ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant