XXI Histoire D'Une Vie

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Je suis assise sur le sol et j'ai attendu que les heures passent. Je me demande où se trouve Wolfy, si Mattia l'a ramené ou s'il est resté en Californie. Me rappelant qu'il n'a potentiellement pas de nourriture je me lève en vitesse et cours dans la chambre de Mattia.

En entrant dans sa chambre je ne m'attends pas à le voir sur le sol en train de caresser mon chien. Wolfy me court dessus et me renverse au sol faisant glisser mon haut sans brettelle jusqu'à mon ventre, dévoilant ma poitrine. J'essaie de repousser mon chien pour éventuellement me rhabiller.

— Tu sembles avoir repris des forces, je pense qu'il est l'heure de commencer. Déclare mon bourreau

Je me relève et remets correctement mon bustier, je ne quitte pas Mattia des yeux alors qu'il se relève à son tour. Comme s'il avait tout prévu, il récupère un bandeau sur son lit et vient me cacher la vue. Je ne bouge pas et le laisse me guider, il referme la porte de sa chambre après nous avoir fait sortir et me porte. Il ne souhaite pas que je sache où nous partons, mais l'odeur du sang est tellement incrusté qu'on la sent à des kilomètres, je sais qu'on est au sous-sol.

Une porte s'ouvre, elle ne sonne pas vieille comme les autres et le parfum de fleur qui embaume la pièce reflète le neuf. Je me fais poser au sol, le bandeau autour de mes yeux se défait et je peux enfin voir où je suis. Une pièce complètement blanche, très lumineuse, mais sans aucune ouverture. La main de Mattia plane toujours au-dessus de ma peau, il est très proche de moi, limite si son torse colle mon dos.

— Tu vas sagement regarder droit devant toi, je t'interdis de détourner le regard sinon tu vas le regretter. Me prévient-il

Je hoche la tête et patiente. Une fenêtre coulissante s'ouvre, donnant sur une pièce adjacente à celle-ci ; une pièce que je connais bien. Un homme est installé sur une chaise, ligoté, il hurle pour qu'on le laisse partir. Tout à coup un garde de Mattia fait son entrée, il tient simplement une dague en main. Sans perdre de temps il plante l'arme dans un œil de l'homme. Je ferme automatiquement les yeux, mais mon bourreau est d'un autre avis.

— Ouvre tes yeux, maintenant !

Je le fais contre ma volonté et regarde cette scène de torture. Mon cœur bat la chamade, mon corps tremble de peur, mes yeux pleurent d'horreur. Je veux juste que tout cela cesse. Mes oreilles bourdonnent avec les cris de cet homme qui implore de le laisser alors que dans moins d'une minute il sera mort.

— Laissez-le partir. je souffle

— Jamais Jelena, jamais.

Son petit toutou crève le second œil de l'homme avant de lui donner le coup fatal. Un coup dans la jugulaire. Et c'est la fin. C'est la fin pour lui, mais pour moi aussi qui n'ai plus à voir cette horreur. Je recule jusqu'à rencontrer le torse musclé de Mattia.

— Tous les jours tu viendras ici jusqu'à en devenir folle. Me dit-il en replaçant le bandeau sur mes yeux

Il refait le chemin inverse et me dépose dans le salon. J'enlève moi-même le tissu qui me couve la vue et essuie mes joues humides. Je vais ensuite sur la véranda pour prendre l'air. J'inspire et expire durant une dizaine de minutes en essayant de virer ces images de mon esprit.

— Mademoiselle Lavigne.

Je sursaute et me retourne pour tomber sur l'homme de tout à l'heure. Mon cœur palpite et je fais quelques pas en arrière pour m'éloigner de lui.

— N'ayez pas peur ? Je suis Pedro, monsieur Lombardi m'a envoyé vous chercher.

Comment ne pas avoir peur quand quelques minutes avant vous étiez en train d'achever un homme de la pire des manières ?

— Où est-il ? Demandé-je en calmant mon cœur

— Dans son bureau. Me répond-il

— Je peux y aller seule merci.

Je marche en direction du bureau de Mattia en me demandant ce qu'il comptait bien me dire encore une fois pour me briser. Je m'attendais à de simples paroles pour me mépriser, mais en entrant dans la pièce je tombe de dix étages. Le peu d'espoir que j'avais s'effondre.

Andréa est le bureau, les jambes écartées tandis que Mattia la martèle de coups. Je reste paralysée sur le pas de la porte, n'osant même pas dire quoique ce soit. Je referme la porte. Ma bouche est grande ouverte, mes mains sont pétrifiées sur la poignée de la porte. Comment il a osé ? Il aurait pu me faire subir toutes les tortures du monde, mais celle-ci est bien pire. Car je me rends compte que je n'ai aucune emprise sur lui et qu'il a essayé de me faire croire le contraire. Il me manipule depuis tout ce temps.

Je ne suis qu'une fille de plus. Cette fois-ci les larmes ne coulent pas, elles viennent inonder mon être. Je rejoins ma chambre. Je ne peux câliner Wolfy qui est toujours enfermé dans sa chambre, je ne peux me livrer à mes amis. La seule chose qui me reste et que Mattia ne m'a encore enlevé c'est mes mots. Je ne possède plus rien. Tout ce qu'il me reste c'est un foutu ordinateur sur lequel j'écris des mots. Des mots qui forment un récit, un récit qui transmet ma peine. Depuis tout ce temps la seule chose que j'écris, c'est mon histoire. Et Mattia en fait partie alors je l'inscris entre mes lignes. Encore et encore. Qu'il me déçoive ou pas il y est et je n'y peux rien parce que c'est la seule chose que je peux écrire. L'histoire de ma misérable vie. Une vie où je porte une dévorante obsession pour un homme qui me détruit peu à peu. Un peu plus chaque jour...

FIN










à suivre...

Ne vous en faites pas ce n'est que la fin du « tome » 1, ce n'est pas trop un tome, mais on va l'appeler comme ça. L'histoire continue au prochain chapitre...


Dévorante ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant