Vendue à un Vampire

Chapitre 1 : La rencontre...enfin, la re-rencontre.

La journée avait plutôt bien démarré. Au matin, mon professeur principal m'avait rendu un devoir dont la note allait remonter ma moyenne de plusieurs points. Après-midi, mon petit copain m'avait invitée à sa soirée. Et au soir...Eh bien, j'étais de sortie, et je m'étais plutôt bien amusée. Alors bordel, pourquoi me retrouvais-je à 23h à signer un contrat avec un vamp !?

Attendez, je m'emporte. Respire Alix, souffle... On recommence. Concernant la soirée, alcool, drogues en tout genre et sexe étaient au programme. Mais à aucun moment, je n'avais prévu que le mot "vampire" y soit également.

Jason avait mis un point d'honneur à n'inviter aucune créature surnaturelle à sa soirée. Mais au bout de quelques heures, certains avaient réussi à s'infiltrer...

Lundi 06 septembre, 21h04

— Je t'en ressers un Alix? me hurla Carla par dessus la musique. 

Pour toute réponse, je lui tendis mon verre. Je voulais voir le monde tanguer autour de moi, alors oui, qu'elle me resserve ! Il n'y avait que comme ça qu'on s'amusait dans ce genre de soirée. 

Carla remplit mon verre d'un mélange de vodka et de jus de pomme, et je le portai aussitôt à ma bouche. De l'autre côté du bar, Jason, mon mec, se disputait avec l'un des surnat qui s'étaient incrustés à la soirée. 

— Ca pullule à mort ces trucs, soufflai-je.

— Les surnaturels ? demanda Carla en suivant mon regard. Je pensais que Jaz avait réussi à les écarter de la soirée.

— Les vamps savent très bien qu'ils peuvent séduire n'importe quel adolescent bourré et s'en servir comme banque de sang. Je ne sais pas ce que les loups-garous font là aussi, mais je suppose que ça n'annonce rien qui vaille. Et ne parlons même pas des fées et sorciers qui doivent aussi traîner dans le coin.

— On ferait mieux de quitter la soirée, répliqua-t-elle. Ou d'appeler la police. Ca risque de prendre une mauvaise tournure...

J'avalais cul sec mon verre avant de lui répondre par un haussement d'épaules. Je n'avais pas envie de partir d'ici, de quitter cette ambiance festive et de retrouver les cris, les disputes à la maison. Etre l'ainée d'une fratrie de 12 enfants, ce n'était pas facile tous les jours. Ni pour moi, ni pour mes parents. Je leur reprochais de me demander trop de choses : en plus de gérer mes études, je devais entretenir la maison, garder les petits quand ils s'absentaient, faire faire leurs devoirs aux moyens, et m'assurer qu'ils avaient tous mangé à vingt heures piles. Sans parler des bains à donner et des couches à changer ! 

En parallèle, eux me reprochaient de ne pas m'investir assez dans les cours, de ne pas les aider à la maison et de ne pas travailler. Bien sûr, avec un emploi du temps aussi chargé, j'étais censée trouver un job étudiant selon eux ! 

Ici, chez Jaz, au milieu de tous ces ados déchirés, je me sentais trop bien pour rentrer chez moi. Tant pis pour les surnat. On allait bien trouver une façon de s'amuser malgré tout, quand même ! 

Je rejoignis Jaz pour m'incruster dans la conversation. 

— Reste en dehors de ça Alix, me souffla-t-il.

— Rohh, ça va ! Je comptais juste vous proposer un peu d'alcool, mentis-je. 

— Elle peut rester, la minette, dit l'un des vampires. 

Il me regarda de haut en bas, et son regard de pervers me donna la nausée. je refusais la main qu'il me tendait.

— Vous pouvez avoir n'importe quelle fille ici, mais pas elle, fit Jason.

Le vampire dévisagea mon copain. Ses yeux bruns virèrent au rouge et ses traits se déformèrent par colère. Je ne m'y connaissais pas beaucoup en vampire, mais cela ne signifiait sûrement rien de bon...

L'autre vampire, un petit blondinet, s'avança vers Jason pour former une sorte de barrière entre lui et le premier vamp. 

— Malheureusement, Lauden a la fâcheuse tendance à aimer les défis, fit-il. Mais je suis sûr qu'un compromis peut être fait entre vous deux.

— Je refuse d'échanger ma copine contre quoi que ce soit. Je vous ai déjà dit que vous pouviez avoir toutes les filles de cette soirée, je suis déjà bien assez sympa de ne pas appeler la police. Maintenant, dégagez de ma vue!

— Non, j'ai fais mon choix. C'est elle, que je veux, fit le dénommé Lauden en me pointant du doigt. 

— Eh bien je suis désolé, mais je vais devoir appeler la police. 

Lauden s'adressa ensuite à moi. 

— Tu préfères que cela se règle sans bagarre, n'est-ce pas? 

— Je ne suis pas un bout de viande, lui crachai-je au visage. Vous ne sucerez pas mon sang.

— Tu recevras un salaire mensuel plutôt correct en échange de ton précieux plasma, continua-t-il calmement. 

— Elle s'en fou de l'argent, s'interposa Jason. C'est la dernière fois que je vous le demande : trouvez-vous une autre victime et dégagez.

Lauden fit un pas vers moi. Voir son visage de mort-vivant à deux centimètres du mien ne me plaisait pas, mais je refusais de lui montrer mon dégoût. 

— Si tu t'en fous tellement de l'argent... pourquoi te prostitues-tu chaque soir ? 

Et puis le trou noir. Bizarrement, je n'avais plus aucun souvenir de la soirée à partir de ce moment là. Mais maintenant, je me retrouvai dans mon salon, à 23h du soir, en train de discuter finances avec un vampire et mes parents. 

Quelle vie de merde !