Lorsque le monde autour de moi tourne, j'ai l'impression d'être trop lente pour ce monde ci. C'est comme si, malgré mes facultés, le monde avançait en rythme et que je ne faisais que reculer, chuter, échouer.
J'essaie pourtant, je mets des efforts considérables dans mes projets, dans mes travaux, dans mes devoirs. Et pourtant, je n'y arrive pas. Le rythme est trop difficile, je n'arrive pas à suivre. C'est comme si on apprendrait à un danseur contemporain à danser la salsa. Tout va trop vite.
Tout va trop vite et surtout, il n'y a pas assez de temps. On nous dit de faire ceci, puis cela, puis ceci, et encore cela, sans jamais avoir le temps de prendre le temps sur de vrais projets. Selon moi, la société en demande trop. Surtout pour des personnes comme moi, jeunes, beaux et intelligents. On nous demande toujours plus, toujours plus jusqu'à ce qu'on épuise nos ressources et donc, finir par nous dégoûter du monde, et parfois même, nous tuer.
Je ne supporte pas ce rythme. Je n'aime pas ça. J'ai des projets moi, j'aimerais les concrétiser, mais je n'ai pas le temps. Et je suis sûre que des tas de personnes sont dans ma situation. Le soucis étant qu'on nous force à suivre un chemin de destin, et pour cela, il faut se pourrir de l'intérieur.
Je ne veux plus vivre comme ça. En fait, c'est la principale raison de pourquoi je pourrais dire "j'aimerais disparaître". J'aimerais disparaître, vivre seulement avec quelques personnes capables d'être indépendantes, de mener à bien leurs projets personnels, sans l'influence de personne, de rien de ce qui nous entoure. Mener à bien nos projets pour former une nouvelle ville, une ville ou la population choisirais sans l'aide de personne de son destin. On pourrait même apprendre des choses de notre propre volonté, sur des thèmes qui nous intéresse vraiment, ou sur ceux qui nous aideront à mener réellement à bien notre projet.
Moi c'est un monde comme celui ci auquel j'aspire. Même si je sais que l'espoir, ça fait mal, je veux espérer que j'y arriverai, sans mourir avant cela. Car probablement que je me mourrai, car je n'en puis plus.
