Pensée 5

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TW: AUTOMUTILATION, SUICIDE

Je pensais que cette année serait joyeuse, et honnêtement elle l'est déjà beaucoup plus que l'année dernière ou encore l'année d'avant, c'est vrai. Cependant, les douleurs sont peut-être moins souvent présentes, mais quand il y en a, elles sont lourdes et difficiles à porter.
Une simple remarque peut me faire culpabiliser pendant des mois. Je fais une erreur, je dis que je serai incapable de m'en remettre. Lorsque je suis démotivé, j'arrive plus à m'y remettre.

Ma mère appelle ça le burn-out. Ce mot qui me colle à la peau depuis quelques années maintenant. Le premier que j'ai fait j'étais en troisième. Le confinement tout ça vous savez... Et là, je suis quasi certaine que je suis de retour là dedans, mais cette fois-ci je vois la déprime qui n'est pas passagère et qui s'installe sur la durée, je vois que mon corps se rend malade pour me forcer à me reposer, je vois que je n'arrive plus à suivre le train de vie qu'il est demandé de suivre à une adolescente comme moi.

Et je ne peux pas m'empêcher de me dire que quelque chose cloche chez moi, mais qu'il est malheureusement très difficile de savoir ce que c'est exactement. J'ai l'impression de ne pas faire assez d'efforts, comme je sais aussi que j'en fais trop.

Honnêtement c'est la première fois que je me sens vraiment aussi perdu à propos de ce que je suis.

Cependant, quelque chose dont je ne doute pas, c'est ma valeur. Je sais que ce que les autres et ce que le monde me fait subir, ce n'est pas mérité. Je ne mérite pas toute cette haine, tout ces rejets, je ne mérite pas ça. Moi je mérite de l'aide, parce que j'en ai besoin. Je mérite de l'amour et de la compassion. Je mérite des excuses.

Et si je devais être totalement honnête dans cette pensée, j'ai eu des idées de mort. J'ai pensé à ce que la mort pourrait apporter de positif dans ma vie. Et en pensant à la mort, j'ai repensé à mes marques, maintenant disparu, datant d'il y a plus d'un an maintenant. Ces marques sont maintenant invisibles, soit parce qu'elle sont à des endroits cachés, soit parce que la cicatrisation a bien fait son travail. Et juste après cet événement qui a bousculé mon onde positive, les lieux où étaient situées ces marques se sont soudainement mis à me piquer, à me gratter comme elles le faisaient le lendemain de les avoir faites. Et il m'est alors paru à l'esprit de recommencer, de rechuter.

Mais je me suis retenue. Jusqu'au bout. Et je me bat encore actuellement pour m'empêcher de faire ce que je regretterai plus tard.

C'est difficile. Cependant je sais que je ne suis pas seule. Ma mère est déjà derrière moi, c'est celle qui m'aide le plus. Je sais qu'elle ne me détestera jamais et qu'elle ne sera pas déçue non plus. C'est une mère compatissante, qui sait à quel point le bac est un moment stressant et rude. Elle-même n'a pas eu son bac, alors elle ne m'en voudra pas si c'est ce qu'il m'arrive. Mes amis sont là aussi pour me soutenir. À tel point que j'ai cru ressentir quelque chose d'encore plus puissant que de l'amitié pour ma meilleure amie... Je ne sais toujours pas si c'est réel, ou bien si c'est juste l'attention et l'affection qu'elle m'apporte qui me trouble.
Enfin bref, j'ai des personnes derrière moi je le sais. Mais malgré tout, je ne veux pas rater ce pour quoi j'ai vécu pendant 3 ans. Ce pour quoi j'ai dû travailler si dur pendant toutes ces années.

Encore actuellement, mon corps fait des siennes et je comprends alors que je ne vais pas aussi bien que je le dis. Mon corps le soir me gratte de tout les côtés, j'ai l'impression d'avoir des insectes se trimballant sur tout mon corps, me piquant à des moments, et parfois c'est tellement fort que je me gratte jusqu'à en laisser des marques sur ma peau.

Je ne veux plus de cette vie misérable remplie de stress. S'il vous plaît, sortez moi de là.

Thinks #3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant