La passion !

1

"... ET dans un rebondissement de colère, Colbert et le premier ministre se battèrent. Mais, puisqu'il aurait fallu qu'il y ait une raison à cela, et qu'il n'y en avait pas; madame Decontée débarqua. En une mine affreuse de bonne femme veuve, à la recherche d'un délinquant époux qui saurait la rendre heureuse... Elle parvint jusqu'aux messieurs, cassa un vase de l'épouse de monsieur le premier ministre et gifla dans un élan de sagesse Colbert. Voilà, il y en avait finalement tellement et aucune raison de s'entretuer!..."

-Tu as bien dormi ? demandait Vladim qui revenait dans son slip plus attirant que jamais.

- En fait, non. Je devais terminer mon texte avant de passer la matinée chez mes parents. Je répondais vaguement, me reconcentrant du mieux que je pouvais sur les touches de mon laptop.

En vrai, je passerai l'après-midi à ne rien faire et j'inventerai une maladie pour signaler discrètement mon absence. C'est que; Vladim est un type collant qui s'est pris d'affection pour moi, il y a quelques mois. Et je n'ai pas très envie de le voir traîner à travers les pièces de mon magnifique appartement.

  Rien qu'une nuit tous les deux jours avec lui me suffit. Les hommes m'aident à ne pas stresser, ce n'est pas pour autant que j'aimerais passer ma vie à trotter derrière eux!

-Tu sais Mai, j'aimerais bien qu'on passe à la phase supérieure. Il prend place à côté de moi, sur le lit au milieu de mes oreillers moelleux.

Avant de me faire une longue bise sur la joue. Ça pique un peu, avec sa grande barbe mal taillée. Par contre, j'adore l'effet que ça fait.

Je m'appelle Marie mais pour les gens qui me côtoient c'est Mai !
C'est comme ça, j'y peux rien...

- Tu parles de quoi au juste ? Je questionne, relevant mon sourcil.

Il râcle timidement la gorge avant de poursuivre.

- J'aimerais qu'on...arrête de se voir que pour baiser. Je voudrais qu'on apprenne à se connaître. S'il le faut, j'aimerais qu'on aie des enfants et...

Je l'écoute.. ou je ne l'écoute pas.
Les hommes d'aujourd'hui, on ne sait d'où ils sortent. Depuis quand les hommes font ce genre d'avance à une femme ? Le temps m'a noyé à travers ces obscures pressions ou quoi ?!

  Vladim...un type sensible qui fantasme. C'est de lui que j'ai tiré le personnage de Colbert.

Je descends du lit mi-habillée, en sueur et fatiguée de ma nuit agitée.
Comment lui expliquer clairement, sans l'offenser  que je n'envisage aucun avenir possible avec lui ?

-Écoute. J'en ai assez de cacher notre relation. Ça va faire huit mois. On ne fait que coucher ensemble, on n'essaie pas de vivre ensemble. S'il te plaît, Mai. Je veux vivre avec toi. Je suis prêt à sacrifier beaucoup de choses.

Il me rejoint hors du lit. Mes bras croisés sous ma poitrine, je baisse la tête épuisée...

- Si tu n'es pas prête, je veux bien patienter mais n'abuse pas. Hé, je t'aime.. il m'embrasse le nez puis me fais un bisous sur le front.

Il va falloir que je lui fasse comprendre que je n'entreprends pas d'avoir des enfants. D'ailleurs, je n'ai pas l'intention de me marier. Ma vie, je l'aime comme ça; mes bouquins et les plaisirs et parfois, la famille et les amies. Je n'ai pas de temps pour les bambins en ce moment.

Mais bon, ça me touche ce qu'il dit. C'est le premier type qui en huit mois voudrait qu'on passe à la vitesse supérieure. Le seul qui me parle de projets alors que je lui offre déjà toute mon intimité.

Ça me touche.

-Vladim.. Je voudrais qu'on y aille doucement. Je...je veux dire que je n'y avais pas réellement pensé. Trop de boulots et pas vraiment de temps. Je vais réfléchir là-dessus.

  Il me sourrit malgré tout..
Son charme m'intimide avec beaucoup d'ardeur... Je me sens légère lorsque son regard de doux pervers se pose sur moi.

Ses bras musclés me soulèvent et me portent dans la salle de bain...où se fera entendre une presque parfaite histoire d'amour et de romance....

o_O.            o_O.               o_O

- Je crois qu'il le veut vraiment Mai.
Me dit Dany, mon meilleur ami.

- C'est que cela ne fait que huit mois. Il éxagère quand même.

Posée devant la télé, Dany et moi tapons notre meilleure série.
C'est le seul homme que j'aime bien et avec qui je ne partage que des mots.

Il a une petite amie qui lui fais la totale confiance et une vie à travers les magasins d'Hollywood.

C'est un entrepreneur assez stylé qui organise très bien son agenda entre ses affaires et sa famille. Il crée toujours du temps pour moi, ce qui me plaît grandement.

- De toute façon, c'est un homme sérieux à ce que tu dis. Il te fait savoir clairement qu'il te veut.

- Dany ! Tu me vois moi, dans les bras d'un type comme les femmes mariées d'Amsterdam ? Ou pire, tu me vois avec des gosses à gérer avec un planing comme le mien ?

  Il ne répond pas. C'est qu'il va me faire la morale ! La série que nous regardons explique comment une femme du nom de Mytho trouve son réconfort dans les bras de son époux. Cependant, ce dernier est arrêté par les membres d'une mafia avant de disparaître complètement. Mytho se sépare de son unique fils pour retrouver un mari qui tape sa meilleure vie dans un palais à Lisbonne.

- Elle est chiante à lui courir après malgré qu'on lui a dit la vérité ! Je m'exclame.

- Tout comme toi t'es chiante à éviter la vérité. Tu pourrais la confrontée mais tu préfères laisser ton planing géré ta vie personnelle tout comme ta vie professionnelle. Faut pas mélanger les choses, tu sais. Tu as peur de quelque chose ou bien ta carrière ne te permet pas d'avoir des gosses ?

Je déteste quand il m'embrouille avec ces questions qui me remette en question. Croire que j'ai un brillant avenir ne fait pas encore partie de mes pensées. Je veux d'abord gagner cette carrière. Je veux la méritée avant de m'engager dans une vie à deux.

- D'abord Josh..puis Max ensuite Zoé et maintenant Vladim! Je râle.

  Je récupère une tranche de pizza posée devant nous sur une petite table. Dany se rend au comptoir prendre une bière avant de se rasseoir à mes côtés.

- Tu oublies Waly..James et Carlos ?

- C'était des erreurs de parcours. Je n'aimais pas ces gars. Je voulais juste...j'avais juste besoin de décompresser.

-Tu t'es jamais dit que l'un  de ces types envisageait peut-être de t'aimer pour la vie ?

  Dany me fixe, son air le plus sérieux qui soit. Et sous ses airs d'homme prétentieux, la raison me sourit délicatement.

Je suis peut-être trop capricieuse.
Mais je sais ce que je veux et c'est conquérir ma passion ! C'est tout ce qui m'importe..

- Je la veux sérieusement cette carrière tu sais ? Je travaille dure pour réussir..

- Alors explique lui Mai. Cesse de mentir à tout bout de champ. Cesse de te cacher derrière un agenda que tu as créée pour éviter de fonder un foyer.

Je termine ma pizza avant de quitter le canapé et d'enfiler un blouson qui traînait sur une table.

  Je compte partir.. de chez moi jusqu'à un bar. Je vais sûrement rencontrer un ivrogne qui m'aidera à trouver un nouveau personnage pour mon livre. J'ai besoin d'air, franchement. J'ai besoin qu'on arrête de me dire quoi faire !