"Colbert ne savait plus quoi faire. L'amour avait fait de lui, une victime parmi tant d'autres.. Cependant son cas si particulier, si indésirable...
Comment tomber amoureux de la fiancée du premier ministre, quand on est pauvre gardien de chez les Duvant ?Monsieur le premier ministre du haut de ses quarante ans allait vraiment prendre pour femme; Marilyne! Fille cadette des Duvant, plus belle dame de la cour et meilleure institutrice de la ville.
Et puisque dans la cour des grands, il n'y avait pas de place pour les misérables du genre de Colbert.. Il fallait vraiment être déséspérement bête pour croire que l'on pouvait sans un sou conquérir la main d'une charmante demoiselle telle que la fille des Duvant ou celle des Martins encore moins celle des Barons.
Et Colbert devait à tout prix gagner un nom puis mériter son honneur afin de réclamer les beaux yeux pervenches de son amoureuse.
- Colbert ! Colbert !
- Oui, mademoiselle Duvant ?!
- Lorsque mes parents reviendront, prière de me le faire savoir. J'ai besoin de me recueillir avec eux. C'est urgent !
- Bien, mademoiselle Duvant.
Depuis la demande en mariage, Marilyne ne voyait plus l'amour d'un Colbert désormais déprimé.. Elle passait ses journées dans ses appartements et n'en sortait que pour son travail! Sa frustration était sans limite..."
-Alors comme ça ;on poursuit ses rêves, Mai !
- J'y suis presque.
Sébastien était le type parfait à la mauvaise place. Un serveur très agréable qui sympathisait avec tout le monde. Et qui malheureusement n'avait pas assez de fortune pour se payer un loyer à lui. Il vivait chez sa grand-mère et se tapait quinze kilomètres de vélo pour venir travailler dans ce bar. Ensuite l'après-midi, il se rendait aux cours du soir pour boucher ses lacunes et boucler ses études.
-Depuis quand tu utilises ton portable pour écrire tes textes ?
- En fait, je voulais pas m'embarrasser avec mon laptop. De toute façon, mon téléphone et mon ordi sont connectés. Ça ne dérange en rien que j'utilise l'un ou l'autre.
Il pose délicatement mon verre de whisky sur le comptoir avant d'aller servir un autre client..
Client qui s'avère être Kyle ! Mon autre amant..Cela ne m'étonne pas trop qu'il soit là. Par contre, je suis surprise de me retrouver là à fixer un type aussi sal que lui. Ce gars qui était membre d'une mafia espagnole avant de devenir militaire aux U.S.A. Ce gars qui puait l'alcool, la fumée des usines..
Ce type qui pourtant me plaisait, et qui vendait de la coc dans les banlieues du centre ville. Celui-là qui, tel les acteurs des séries dramatiques que nous regardions avec Dany, disparaissait et apparaissait au moment opportun.-C'est pas étonnant de voir que tu m'appelles pas.
Il criait sans jeter son monstrueux regard en ma direction.
-J'étais très prise ces derniers temps.
Je mens sans bégayer pour une fois. Et pourtant, il ne croit pas un mot à ce que je raconte.
- T'as de la chance que moi non plus, j'avais pas de temps.
Il attrape sa bière et s'avance vers moi à grands pas. En gentleman sérieux, il paie ma bière ainsi que mon whisky avant d'entamer la discussion.
-Alors ce livre ?
Il me fixe de ses beaux yeux gris. Un véritable Don Juan.. Une magnifique carrure, une soigneuse chevelure blonde, une barbe presqu'invisible et une veste en cuire noire.
Il fait semblant de s'intéresser aux filles et tout de suite après avoir obtenu ce qu'il veut, il fout le camp. Ni vu, ni connu.. c'est bien son leitmotiv. Et mon genre de mec, c'est ceux qui ne restent pas le matin. Donc, Kyle est tout à fait le type de mes rêves.
- Alors cette mission en Iran ?
Il sourit en apercevant que je me souviens parfaitement de notre dernière discussion. Il devait calmer un conflit en Iran.. C'était si bref son excuse pour m'éviter tranquillement pendant deux mois.
-Une mission ratée. Nous avons dû replier pour raison classée foutisme.
Il attaque son alcool sans tarder.
Ce genre de discussion débile qui dérange toujours l'égo des hommes.- Foutisme ?
Je demande discrètement.
Il déteste qu'on lui pose des questions pourtant ma curiosité me fait défaut.-Apparemment, je suis trop arrogant pour gérer l'affaire. Les peaux noires ont jugé de colonisation notre sage aide. Et mon supérieur m'a traité de sale brute avant de me demander d'abandonner l'affaire.
C'est vrai qu'au lit, c'est un chien enragé ce Kyle. Sa personnalité aussi étrange que son air hautain et sa gourmande libido.
Cependant, je m'imaginais peut-être qu'avec son caractère de cochon, il réussirait sa profession. Si je peux me permettre d'appeler ça une profession d'ailleurs.
- Eh bien, en même temps, les gens noirs sont fragiles. N'oublie pas qu'ils ont beaucoup enduré par le passé à cause de nous. C'est normal qu'ils réagissent de la sorte.
J'évite surtout de lui dire qu'il a tort de traiter ces gens sauvagement. Et de lui avouer que c'est bien fait pour lui !
Sinon, il risque de me le faire payer crédit..- Je m'en fous moi de ces guignols de couleur. Ma mission était de recueillir leur foutu pétrole. Et j'aurai eu une promotion avec ça. Mais ces abrutis ont pigé.
L'État contribue beaucoup à s'accaparer des deniers de l'Afrique actuellement. Et pendant qu'ils font semblant d'aider les africains à résoudre leurs problèmes personnels; ils cherchent tant bien que mal à s'approprier certaines ressources.
On en parle pas dans les journaux mais ça fait la une aux camps des militaires.-Ils ne sont pas si bêtes qu'ils en ont l'air.
Il fronce les sourcils pendant que je sirote ma boisson.
- Moi, ces africains, je n'en ferai qu'une bouchée tu vois. Ce qu'il faut c'est une déclaration de guerre. Ils n'ont aucun moyen de s'en sortir de toute façon. Et après bye bye l'afrique, bonjour le pétrole!
Je préfère ne pas lui faire remarquer son injustice envers ses pauvres gens. C'est absurde qu'un humain puisse penser comme lui. Cependant, je ne l'agacerai pas plus.
- Attendons les ordres du gouvernement. C'est mieux pour tout le monde.
Sébastien revient prendre mon verre avant de se retirer. Il n'aime pas trop Kyle. La dernière fois, ils se sont frappés. C'est qu'il est originaire de l'Angola et qu'il n'apprécie pas trop le dévouement des militaires. Ils veulent tous détruire un peuple qui n'a jamais cessé de les servir !
-Tous des idiots..
Il ajoute avant de payer.
J'ajoute gentiment un pourboire avant de partir.Évidemment, il me suit.
-Des plans pour ce soir bichette ?
Quel salaud ce type!
-Oui, j'ai mon livre à terminer.
Bizarrement il accepte de faire son chemin sans ajouter un mot.
J'espère bien retrouver Dany à la maison..
La compagnie me ferait le plus grand bien!
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La passion !
RomanceJe suis Marie Edwards, célibataire... Amante de deux ou trois barbus de la campagne et écrivaine! Je suis amoureuse de Freddy Barman, l'acteur le plus populaire du pays et meilleur député de la France... Mais ma passion... elle vit au loin !