I - Attirance

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Disclaimer

Cette histoire ne prend pas en compte le final de la saison 4, car je l'ai commencée avant que celle-ci soit terminée. Je précise aussi que les titres de chapitre, sur un seul mot, ont été décidés avant que le nom des épisodes de la saison 5 soient annoncés. C'est juste une coïncidence si ce sont également des noms uniques.

Par ailleurs, ce n'est pas vraiment une saison 5, car cela commence quand nos amis commencent leurs études après avoir terminé le lycée.

Grand merci à Fenice, Tryphon21 et Mayamauve pour leurs précieuses corrections.

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— Alors, Plagg, que penses-tu de notre nouveau chez nous ?

— C'est pas mal. On va avoir de la place pour mon camembert, au moins.

Adrien avait longtemps rêvé du jour où il obtiendrait sa liberté. Il s'était demandé si son père le laisserait partir de son plein gré ou s'il devrait se battre pour gagner le droit d'aller et venir à sa guise, voire de quitter le manoir Agreste. Il avait impatiemment attendu ses dix-huit ans, pressé d'atteindre une majorité qui mettrait juridiquement fin à la férule de son Gabriel. Mais, comme souvent dans la vie d'Adrien, rien ne s'était passé comme prévu. Ce qui aurait dû être une victoire lui laissait un goût amer qui l'empêchait d'en jouir pleinement.

Cela avait commencé de manière anodine : son père n'avait pas été disponible durant une certaine période, au cours du dernier trimestre de son année de terminale. Dans un premier temps, cela avait plutôt soulagé Adrien. À cette époque, le père et le fils se disputaient beaucoup au sujet de ce que ferait le jeune homme une fois son bac obtenu. Gabriel désirait que son héritier soit admis une école d'ingénieurs d'excellence. Adrien savait que ses responsabilités de héros ne lui en laisseraient pas le loisir et avait porté sa préférence sur un parcours intégré en école ou sur des cours à la fac de sciences.

Les quinze premiers jours, Adrien avait donc simplement apprécié l'interruption des interminables discussions stériles. Son attention s'était portée ailleurs, et ce n'est que la troisième semaine qu'il avait réalisé qu'il n'avait pas vu son père depuis le début du mois. Il avait alors noté que Nathalie paraissait épuisée et amaigrie. Il l'avait interrogée et elle avait avoué que Gabriel était souffrant. Elle avait dans un premier temps parlé d'une bronchite, avant d'évoquer une grave dépression.

Il avait fallu qu'Adrien insiste beaucoup pour être finalement admis dans la chambre que son père ne quittait désormais plus. La visite avait été éprouvante. Gabriel n'était plus que l'ombre de lui-même, tassé sur un fauteuil qui semblait l'avaler. Il avait fixé son fils sans paraître le reconnaître. Il avait la voix pâteuse et Adrien ne comprit pas les mots qu'il prononçait. Il était ressorti de la pièce, bouleversé.

— Vous devez vous concentrer sur vos études, avait dit Nathalie. Laissez-moi m'occuper du reste.

Quelques jours plus tard, cependant, après avoir échangé avec ses amis, Adrien était allé voir l'assistante.

— Je veux savoir de quoi souffre mon père, lui avait-il indiqué, ainsi que la manière dont il est soigné. Dites-moi aussi comment cela va se passer pour les collections.

Nathalie avait, une fois de plus, détourné ses questions en lui assurant qu'elle s'occupait de tout. Il avait alors craqué et déclaré froidement :

— Pardon de vous le rappeler, mais vous n'êtes qu'une employée. J'exige que vous me teniez au courant de l'état de santé de mon père et de la façon dont vous menez ses affaires. Vous n'ignorez pas que, dans trois mois, je serai majeur, et que si mon père s'avère incapable de gérer son entreprise, c'est moi, et non vous, qui en aurai la responsabilité légale.

Pour le meilleur et pour le pireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant