VIII - Évolution

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Marinette se sentit nerveuse quand elle ouvrit la porte de l'appartement. Adrien était-il fâché contre elle ? Complètement abattu ? Alors qu'elle refermait le battant derrière elle, Adrien se présenta sur le seuil du salon. Elle remarqua immédiatement le changement : le jeune homme avait abandonné son jogging pour un pantalon de coutil et un polo. Il était rasé de près et ses cheveux, bien qu'un peu longs, étaient soigneusement coiffés.

Sans réfléchir davantage, elle s'élança vers lui et l'attira dans ses bras. Il répondit à son étreinte et enfouit son visage dans son cou. Ils restèrent un moment serrés l'un contre l'autre, puis Marinette se dégagea et dit :

— Je suis désolée, Adrien. Je ne voulais pas te faire peur. J'avais juste besoin de prendre un peu de recul.

— Je l'ai mérité.

— Non, mon chaton, dit doucement Marinette. Personne ne mérite de perdre sa mère à treize ans, d'être soumis aux pressions d'une éducation inhumaine, d'apprendre que son père est un criminel et de se croire lâché par sa copine. Ce que tu vis est terrible et je ne t'en veux pas d'être compliqué à vivre.

— Je voudrais être quelqu'un de bien pour toi.

— Tu l'es Adrien. Tu as seulement un problème à régler.

— Je sais. J'ai rendez-vous avec un psychiatre le mois prochain. Je vais me battre, je te le promets.

— On va s'en sortir, mon minou. J'ai confiance en nous.

— Moi, j'ai confiance en toi.

— C'est un début.

Elle le serra de nouveau contre elle. Quand ils se séparèrent, elle remarqua une agréable odeur de nourriture.

— Tu fais réchauffer quelque chose ? s'enquit-elle.

— Nino m'a dit que tu dînais ici, alors j'ai commencé à préparer. J'espère que cela va te plaire.

— J'en suis certaine. Je vais poser mes affaires et je te rejoins.

En allant dans la chambre, Marinette nota à quel point l'appartement était rangé. Dans la salle de bain, une lessive séchait. Elle bénit Nino du fond du cœur. Quand elle arriva dans la cuisine, Adrien était en train de sortir du four une tarte à l'oignon. Sachant à quel point son amoureux détestait éplucher ces herbacés, Marinette sentit les larmes lui monter aux yeux. Il se donnait tant de mal pour se faire pardonner !

— Ça a l'air délicieux, commenta-t-elle en embrassant Adrien sur la joue.

— J'ai fait de mon mieux. Normalement, j'ai suivi la recette à la lettre.

— Je vois que c'est parfaitement réussi.

La table était mise, Marinette n'eut qu'à s'asseoir et se laisser servir. Elle raconta les derniers potins et anecdotes de son école, désirant parler d'autre chose que de l'état d'Adrien. Celui-ci lui rapporta des histoires que lui avait racontées Nino. Ensuite, ils firent la vaisselle ensemble. Quand la dernière assiette fut rangée dans le placard, Adrien enlaça Marinette et effleura ses lèvres. Cela faisait plus de six semaines qu'ils n'avaient pas eu de relations intimes. Marinette répondit en douceur, ne voulant pas lui mettre la pression s'il ne se sentait pas prêt à aller au-delà. Mais il fut vite clair qu'il le souhaitait et ils se dirigèrent vers la chambre.

Une fois leurs sens apaisés, ils restèrent collés l'un à l'autre. Marinette comprit qu'Adrien avait besoin d'être rassuré sur ses sentiments. Elle exprima à quel point elle l'aimait et combien il lui avait manqué ces quelques jours. Elle le sentait s'accrocher à elle et elle mesura la terreur d'être abandonné qu'il avait éprouvée.

Pour le meilleur et pour le pireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant