13 {Défense}

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Mardi soir ; Chez Alek

Quand Neolsh arrive, je suis avachie sur la table. C'est peu glorieux comme retrouvailles. Il faut dire que j'ai presque bu à moi tout seul le fameux pack de bière d'Alek. Faut vraiment que je me calme avec l'alcool, ça ne m'apportera rien. Neolsh passe derrière moi, parlant avec lui, avant de passer ses mains sur mes épaules.

— Tu veux rester ici ? Rentrer chez toi ?
— Pourquoi tu me demandes ça, je t'attendais...

Je me redresse pour me tourner vers lui et souris. Je l'attends depuis que j'ai ouvert les yeux ce matin. J'essaye de l'attirer vers moi, mais comme je risque surtout de le faire tomber, il s'éloigne de moi.

— Il a un peu perdu le fil des bières...

Ce n'était pas obligé comme explication, mon état doit bien être imprimé sur ma tête. J'en ai marre d'attendre, je veux rentrer avec lui maintenant, dormir avec lui et me réveiller dans ses bras. Je deviens niais, ça craint. Neolsh prend mon bras et le met sur ses épaules, me forçant à me lever. Mais bon, je suis trop grand pour lui. Si je prends appuie sur son dos, je vais le casser en deux.

— Salut Terence, prends soin de toi !

Je fais un vague signe de tête vers Alek et suit Neolsh jusqu'à son appartement. J'essaye de l'embrasser, mais il tourne la tête et se met à rire. En même temps je ne tiens même pas debout. Il me fait m'asseoir sur son lit et me demande :

— Tu veux aller te nettoyer, tu veux dormir ?

Quelle flemme de faire quoi que ce soit. Même dormir me demande trop d'effort tout de suite. Toujours assis, le lève ma tête vers lui, croisant son regard fatigué. En posant mes mains sur ses hanches, je le fais s'approcher et pose ma tête contre son ventre. Il sent la friture. Tout en caressant ses flancs, je lui demande :

— Tu as passé une bonne journée ?
— Ça peut aller.
— C'est pas vraiment une réponse ça. Qu'est-ce qui te contrarie ?

Je passe mes mains sous son teeshirt, caresse son dos du bout des doigts. Je le sens frissonner contre moi, c'est exquis. Si je n'étais pas aussi fatigué, je descendrais plus loin que son ventre creux.

— J'ai un collègue à l'hôtel...
— C'est à cause de lui si t'es grognon ?
— Ouais. Avant c'était normal. Mais un jour il a compris que j'étais gay, et depuis, il est trop bizarre. Je sais jamais s'il se fout de ma gueule ou me fait du rentre-dedans.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas où il veut en venir.

— Mais... il fait quoi ?
— Bah, des fois il est tactile, il fait des blagues nulles ou m'appelle la pédale.
— T'en as parlé à ton patron ? T'es proche de lui non ?
— J'ai pas envie de l'embêter avec ça. Il me garde déjà par pitié je ne vais pas en plus lui causer des ennuis.
— C'est pas toi qui cause des ennuis là.
— On dirait Shalin. À elle aussi il dit des trucs déplacés. Elle l'a dit au boss et il a remis ce mec à sa place, du coup il l'approche plus. En même temps, c'est pas comme s'ils se croisaient souvent.
— Elle fait quoi ?
— Elle s'occupe du parc. Entretiens les haies, s'occupe des arbres malades, choisis la composition des fleurs, ce genre de truc.

Je finis par lui enlever son teeshirt. Sa peau est plus agréable à toucher qu'un simple bout de tissus. J'embrasse doucement son ventre, autour du nombril, puis relève la tête vers lui et dit :

— J'ai la dalle, t'as mangé ? Il y a quelque chose à manger chez toi ?

Il pouffe de rire et se dirige vers son minuscule coin cuisine ouvrant les placards. Ce qui me laisse toute la place pour mater son torse et dos nus. Pourquoi est-ce que j'ai autant bu ? On aurait pu faire tellement de chose ce soir...

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