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Jusqu'à mon déménagement à Yakoutsk, j'habitais un petit village, dans un deux pièces d'un bâtiment en pierre relativement récent. J'insiste là-dessus : en pierre, pas en bois, de ce fait il est impossible que d'étranges bruits ou des voix "élisent domicile" dans ses murs comme cela arrive pour les maisons en bois.
Les événements qui s'y sont déroulés ne sont pas épouvantables, mais filent des sueurs froides et font qu'on ne se sent pas à l'aise.
Le premier incident. J'étais en 4e classe (NdT : équivalent au CM2) et je dormais avec ma mère dans son lit parce qu'elle était très malade. Elle était torturée toutes les nuits par des cauchemars et je devais jouer le rôle du "réveil", c'est-à-dire la sortir du sommeil, car elle n'arrivait que rarement à se réveiller sans aide de ces mauvais rêves sans qu'on l'y aide. Cette nuit-là, tout était comme je viens de le décrire : ma mère dormait, moi aussi. Mais je me suis soudainement éveillée. Je me sentais bizarre, à tel point que j'avais l'impression qu'on venait de m'arracher d'un espace où le temps n'existait pas. Ça ne ressemblait pas du tout à la sensation qu'on a quand on somnole encore.
Bref, à peine ai-je ouvert les yeux que j'ai regardé malgré moi vers l'entrée (la chambre de mes parents donnait sur le couloir). Quelque chose m'y a littéralement forcé. On était en plein hiver, il faisait très sombre, et j'ai vu dans les épaisses ténèbres que les yeux de quelqu'un nous regardaient : d'un rouge clair, étrécis, sans pupilles, juste emplis de rouge. Mais il n'y avait que des yeux, je n'ai vu ni silhouette, ni corps. À l'instant même où je les voyais, ils se sont évanouis.
Un frisson glacé a parcouru mon corps. J'ai essayé de me rassurer en me convaincant que j'avais juste rêvé, j'ai collé mon front à la main de ma mère et j'ai fermé les yeux, décidée à me rendormir. Mon esprit refusait tout simplement d'accepter ce que je venais de voir, mais au moment où je refermais mes paupières, quelque chose m'a lancé une boule sur le front (je ne sais pas comment, mais j'ai tout de suite compris que c'était un petit objet rond qu'on venait de me lancer). Mon cœur a failli lâcher. En plus, l'objet a rebondi, et je m'attendais à l'entendre tomber sur le sol, mais rien, pas de son d'impact ni même de simple bruissement. Le silence le plus total régnait. Je ne sais pas moi-même comment j'ai réussi à me calmer et à me rendormir. Si la même chose se reproduisait aujourd'hui, j'hurlerais certainement à en réveiller tout l'immeuble.Plus tard, je suis tombée et je me suis sévèrement tapé le côté du front que l'objet avait heurté. Je me suis fait une commotion cérébrale et j'ai eu une hausse de tension dont les conséquences ont affecté ma vue : on m'a diagnostiqué une myopie moyenne progressive, c'est-à-dire que ma vue se détériore un peu plus chaque année.
Je n'ai aucune idée de ce que c'était et, pour être honnête, je ne souhaite pas le savoir. D'ailleurs, j'ai revu ces yeux un peu plus tard, et ils étaient cette fois juste au-dessus de notre lit...
Le deuxième incident n'est pas aussi effrayant que le premier (Dieu merci). J'aimais beaucoup écouter du rock et, lorsque mes parents s'absentaient, je mettais le son à fond sur mes enceintes (heureusement, les murs de notre immeuble étaient épais). Bref, un soir, j'ai lancé du punk-rock, et à la seconde même, j'ai entendu une respiration lourde à en avoir le cœur serré juste à côté de ma chambre. Je n'y ai d'abord pas fait attention, mais une deuxième occurrence m'a fait m'inquiéter : j'étais seule chez moi. J'ai éteint la musique et tendu l'oreille : pas un bruit. Je me suis dit "ok", j'ai rallumé la musique, et les respirations ont repris. J'ai de nouveau éteint et vérifié les portes d'entrée, des fois que j'aie oublié de les verrouiller et qu'un voisin soit en train de soupirer dans le couloir. Mais non, les portes étaient verrouillées, et il n'y avait personne à cet endroit.
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Tout ce qu'il fait peur
RandomIci on va parler de true crime, creepy pasta Et de arg bonne thé