Chapitre 4

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1an et demi plut tôt.

Deux grosses valises en main, avec un sac à dos. C'est comme cela que j'arrive au Humboldt Depot. Un bar.

Alors que je pousse les portes d'entrée, je sens des têtes se tourner dans ma direction, à l'instant où je rentre un pied dans ce bar. Mon cœur commence à battre de plus en plus vite. En même temps, si vous apercevriez une jeune femme avec deux grosses valises et des cernes plus grosse que la terre entrer dans un bar, cela attirait votre curiosité. Les gens doivent se demander qu'est-ce qui a bien pu m'arriver pour que je me foutre dans un pétrin pareil. Je fais abstraction de tous ces regards, et me dirige vers le comptoir en m'insultant sur une chaise haute.

-Bonjours mademoiselle, je vous sers quelque chose ? vient me demander le barman aux cheveux blonds.

-Un verre de cognac...Non deux plutôt, dis-je complètement anéantis, et épuisée.

Le barman me sourit et disparait quelques seconde plus tard afin de préparer ma commande. Ça fait quatre jours que je suis à la rue, mais j'ai plus l'impression que ça fait une éternité. Je n'ai pas changé de vêtement, j'ai presque rien dans mon estomac. J'ai tout simplement la sensation de mourir petit à petit. Que chaque jour est une étape et que une partie de moi s'évapore au fur et à mesure. Quelle idée d'emménager chez son mec Az. Quelle idée de faire ce travaille que tu hais plus que tout.

Putain mais quelle idée de rester en vie sérieux.

-Et les deux verres cognac pour la demoiselle, me coupe le blond de tout l'heure dans mes pensées.

Je le remercie d'une petite voix, en ramenant les deux verres d'alcool devant moi. Je croise le regard de l'homme et lui sourit rapidement afin de ne pas paraitre trop impoli. Il me sourit en retour et je sens son regard se poser durant deux micros secondes sur mes valises, pour revenir à mes iris après.

-Vous...vous avec besoins d'aide ?

Surprise par sa phrase je hausse les sourcils et la lâche un rictus.

-Si vous pouviez simplement me servir un autre verre, lui répondis-je en buvant cul sec mon premier verre de cognac.

-Que faites-vous avec ses valises ? Vous vous êtes perdu ? me demande le curieux blondinet.

-Pas vraiment.On va dire qu'on m'a foutu à la rue par, celui que je pensais être le futur père de mes enfants, balançai-je en finissant le deuxième verre.

-Je suis désolé pour vous, je vous en offre un autre, dit-il en souriant tristement. Garde ta pitié.

J'arrive vraiment pas à croire ce qui m'arrive. J'ai tout fait pour Ben. Tout. J'ai abandonné mon idée d'acheter un salon. J'ai abandonné des amis, je vis que pour lui. Je faisais tout. Pour lui. Je ne comprends pas comment il a pu me faire ça. J'étais si horrible que ça en petite amie ? Je ne lui suffisait pas c'est ça?  Ben... Ça faisait presque six ans. Six putain d'année. Je voulais me marier avec toi. Je voulais tout faire avec toi. Mais toi non.Sans vraiment m'en rendre compte une larme coule sur le long de ma joue gauche, puis une deuxième, puis une troisième. Je n'arrive plus à tenir alors je m'effondre sur le bar. Ma tête enfouit dans mes bras croisés, j'essaye de ne pas me faire remarquer. Mes sanglot sont étouffés par mes bras. Ma respiration est beaucoup trop rapide. Rien ne va tout. J'ai perdu la seule personne que j'estimais un minimum sur cette terre.

-Pourquoi pleurez-vous tesoro mio ?

Je relève la tête en m'attendant à voir encore ce foutu barman devant moi, mais à la place c'est un grand homme,détenant des cheveux noir qui s'est installé sur l'une des chaises à mes côtés, sa tête calée sur sa main droite.

EonianOù les histoires vivent. Découvrez maintenant