07. Inferno

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« La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie. »

– Sénèque

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AVA
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Comment ai-je atterri ici? Les hauteurs sous plafond donne à l'entrée du club un air majestueux. L'ambiance intense s'ancre parfaitement avec les murs en velours et les poutres en chênes. Il est une heure du matin et l'endroit est bondé de monde. La musique se laisse deviner un peu plus loin. Un homme me bouscule et se dirige vers des escaliers dont le garde-corps est acéré de roses, menant jusqu'au sous-sol.

Cette vision n'est pas sans rappeler le mythe d'Hercule. Une représentation murale de l'artiste Annibale Carracci de 1596 confirme ma pensée. Hercule entre le Vice et la Vertu ; Deux femmes l'accompagnant, représentant à elles deux des destins radicalement opposés : sur la gauche, la Vertu l'appelle à suivre le plus dur chemin, celui qui conduit à la gloire à travers les difficultés ; sur la droite, la seconde femme l'incite à emprunter la voie la plus facile mais menant à la déchéance. Entrer ou sortir. Partir ou rester.

Curieuse désormais, je suis la direction que cet homme a emprunté. Un regard derrière moi, je remarque qu'Emmy et le reste du groupe ont choisi le couloir central. J'irai les rejoindre après. Reprenant une grande inspiration, je fixe les deux vigiles qui se trouvent de part et d'autre de l'accès pour l'étage inférieur. Il m'observe étrangement. Leurs regards devient plus dure, comme un air de « ce n'est pas un jeu ma grande. C'est la cour des grands ici. »

« C'est sur invitation mademoiselle. Veuillez reculer. Ils ramènent eurs bras sur leur poitrine pour me faire entendre raison. Non négociable.

-       Comment puis-je me procurer une invitation ? Je tente un regard indiscret vers le bas, je ne vois rien si ce n'est qu'une lumière rouge vive. 

Je surprends un rictus prendre forme sur leurs lèvres.

-       Seul les habitués peuvent vous faire entrer. »

Ils font signe de circuler pour que je libère l'accès. Je n'en saurais pas plus pour ce soir. Je pars en dans le sens opposés conduit par le son de la musique qui se fait de plus en plus fort au fur et à mesure que je pénètre dans la pièce principale. Des représentations de panthères, luxure ; de lions, l'orgueil ; de louves, la cupidité, composent les murs. Ce n'est pas dû au hasard. Il y un sens, une logique, un chemin.

Ma bouche s'ouvre face au spectacle qui se trouve devant moi. Un immense sablier en verre est représenté en Haut-relief. Les grains ne tombent pas. Comme si cela illustrait qu'à l'instant où l'on franchit cette porte le temps s'arrête. Je peux voir d'ici les néons lumineux qui laissent deviner une pièce noire de monde. Je me retrouve poussée par les personnes derrière moi visiblement pressées d'aller consommer toutes sortes de substances légales ou illégales, dures ou liquides.

- Poussez-vous à la fin ! Vous savez respecter l'espace personnel ? Vous m'étouffez !

Mon corps se retrouve vite compressée contre une balustrade en pierre. Un vertige me prend face au troue centrale.

Ma bouche s'ouvre de surprise.  La pression s'estompent. Le troue permet de voir une partie des sous-sols. Un miroir délimite l'ouverture sans fond. Il entre en reflet avec la nuit. On dirait un trou noir, un espace tellement dense qu'aucune lumière n'en sort.  Une spectaculaire rotonde qui s'emprunte par une pente douce légèrement inclinée, pour aller rejoindre les bas-fond. Cette dernière, longe la rotonde qui est un espace ouvert en continue. Des écritures sont inscrites sur les murs.

L'ENTRE-DEUXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant