Septembre

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Je vérifie une dernière fois l'adresse sur mon téléphone, ce doit être la 20ème fois depuis ce matin. La musique que j'ai mise en fond pour distraire mon esprit semble hurler un air improbable. Le feu passe au rouge et je fronce les sourcils. Je conduis depuis 3h maintenant et le moindre ralentissement commence a m'agacer. Je tourne enfin dans la petite rue indiquée par la voix métallique du gps, je soupire et regarde l'immeuble qui découpe le ciel devant moi. Me voila chez moi pour les trois prochaines années, enfin dans la théorie je ne suis pas a l'abris d'un soudain coup de tête pour une reconversion improbable. Mistic ce décide alors a lancer un long miaulement qui me fait sursauter et me ramène a la réalité je dois débarrasser ma voiture récupérer mes clés et défaire mes valises. Je passe mes doigts au travers de la petite grille et lui caresse le bout du nez.
- tu es beaucoup plus mignon quand tu te tais dit moi.
Il me regarde d'un air hautain et j'esquisse un sourire. Après avoir essayé plusieurs technique je trouve l'équilibre parfait pour porter Mistic mes sacs et garder une main libre pour fermer ma voiture. Je me dirige vers l'entrée du bâtiments ou selon mes indications je trouverais les clés.
Une fois mes clés récupérés je fonce droit sur l'ascenseur et je jette tout mes sacs dedans.
La porte d'entrée claque dans mon dos et je me laisse glisser sur le sol, j'ouvre la caisse de Mystic
- Nous voilà chez nous ! Lui lançais-je
Il éternue en reniflant un coin du mur.
- Tu pourrais quand même avoir un peu plus de considération pour la personne qui te nourri.
Il m'ignore et continue d'inspecter les lieux, je respire un coup et me décide a sortir mes affaires de l'entrée je dépose tout sur le minuscule canapé qui fait face a un mur blanc, je vais devoir décorer un peu tout ça l'appartement ressemble a un hôpital avec ces murs blanc et son sol plastifié. Un long soupir m'échappe et je me laisse tomber sur le lit de la petite chambre attenante. Demain c'est la rentrée et je sens déjà une boule ce former dans mon ventre et dans ma gorge. Après tout je ne peux m'en prendre qu'a moi même avec mes envies de changement de vie, je me retrouve a espérer ne pas vouloir fuir dans 2 mois ce qui, si je suis honnête et bien plus probable que l'illusion d'un possible épanouissement. Je sors de ma chambre et observe les lieux, une minuscule chambre avec un placard, un salon avec le canapé et une cuisine coincée dans le coin, ornée d'un frigo absolument immonde d'une couleur jaune fluo, je traverse et ouvre la porte d'une petite salle de bain sans fenêtre avec une douche des toilettes et le lavabo entouré de placard. Je cherche Mistic des yeux et le trouve qui observe les voiture par la fenêtre du salon.
- on sera pas si mal ici il faut juste un peu de vie.
Je récupère mon sac a main et je sors de l'appartement. Je ferme à clés et alors que je me retourne pour appuyer sur le bouton de l'ascenseur je me cogne a une masse imposante.
- Tu peux pas faire attention !
Interloquée je lève les yeux et découvre un garçon d'une vingtaine d'année au regard perçant et aux cheveux bruns.
- De....désolé, je relève timidement les yeux
- M'en fou de tes excuses dégage
Le brun visiblement désagréable dévale les escaliers sans ce retourner, je reste la stupéfaite, le voisinage ne s'avère pas particulièrement agréable. Non pas que j'espérais lier un lien quelconque, mais au moins un peu de politesse. J'attend que l'ascenseur s'ouvre et je fourre mes écouteurs dans mes oreilles. Je marche 15 bonnes minutes avant de enfin trouver un petit supermarché. Je prend des croquettes pour Mistic, des céréales, des pâtes du jambon et des œufs. De toute façon je ne peux pas me permettre beaucoup mieux en ce moment.

La sonnerie de mon réveil me ramène a la vraie vie, saisi d'une soudaine intuition j'attrape mon téléphone en vitesse, 8H45 merde, je vais être en retard le premier jour qu'elle poisse, je jette ma couette sur le côté et j'entend vaguement Mystic grogner. Je me précipite dans le salon et retourne ma valise pour trouver un jean et un tee-shirt je fonce ensuite prendre une douche. Évidemment en rentrant des courses hier je n'ai rien trouvé de mieux que de manger et regarder des films au lieu de préparer et ranger mes affaires. Je fais un chignon approximatif sur le haut de ma tête et j'attrape deux cahiers et un stylo que je jette dans mon sac. Je lance un au revoir a Mystic qui ce fiche d'ailleurs complètement de moi et dois sûrement dormir sous la couette, et je me précipite a ma voiture. Alors que je roule vers la fac je sens ma gorge se nouer et les larmes commencent a glisser le long de mes joue, je connais ce sentiments je le côtoie depuis longtemps maintenant je me concentre sur la route et j'inspire profondément, j'ai l'impression de voire trouble, je ne dois pas me laisser déborder je le sais. Impossible de mettre de la musique mon esprit est trop pleins de choses que je ne saurais même pas dire. J'arrive enfin sur le parking je reste encore 10min dans la voiture en priant pour que personne ne me vois pleurer. Et soudain je vois un visage connu c'est ma chance je le sais, je claque en vitesse la porte de ma voiture et je fonce.
- Salut Lucie ! Qu'est ce que tu fait ici ? Je lance d'une voix mal a assurée et faussement enjouée
- Oh zoé salut ! Je te retournerais bien la question ? Elle me fixe et je vois dans son regard la surprise
- Je.. j'ai demander une réorientation et j'avais envie de déménager , dit-je en haussant les épaules
Je prie intérieurement pour qu'elle ne me pose pas trop de questions.
- d'accord c'est cool de te revoir , je connais au moins quelqu'un ici, tu es en quoi ?
Soulagée je lui adresse un regard de remerciement qu'elle n'a sûrement pas saisie occupée a observer la horde d'étudiant qui ce dirige vers le haul d'entrée de la fac.
- En licence d'histoire et toi ? Je lui répond
- Oh bah moi aussi ! Elle me regarde en souriant
On ce mets a suivre les autres pendant que Lucie me raconte son été fabuleux avec son copain je l'écoute distraitement, l'angoisse qui m'avais saisie c'est dissipée mais je sais qu'elle n'est jamais très loin et la simple question de comment va ce passer le reste de la journée me provoque un nouveau haut le cœur.
- Zoé eh oh il faut qu'on avance on est déjà en retard , tu m'entend ?
Je la fixe avant de me reprendre et de forcer un sourire sur mon visage.
- oui désolé je suis ailleurs aujourd'hui, je suis arrivée un peu tard hier.
C'est un mensonge mais elle ne le sais pas et de toute façon mes pensées ne l'intéresse pas. Lucie est le genre de fille que je voudrais être, elle est jolie, elle s'entend avec presque tout le monde, a un groupe d'amis, sors , et sa vie ne semble pas aussi problématique et grave que la mienne on dirais plutôt que pour les filles comme Lucie elle suit son cours normal sans trop de débordement seulement quelques égratignures de temps en temps. Pour montrer que la vie c'est pas comme les films. Je sais que je ne dois me laisser aller a ce genre de comparaison, c'est remuer le couteau dans la plaie. Les profs se succèdent dans l'amphi je prend quelques notes sans grand intérêt, j'observe un peu le monde autour de moi, comme nous sommes arrivées en retard nous sommes assises au fond, je n'aime pas être devant et sentir dans mon dos la foule de regards indiscrets. Je préfère être l'observatrice, ça me donne un certain contrôle, en tout cas ça m'en donne l'impression.
Je me tourne vers Lucie et lui chuchotte
- tu manges ou ce midi ?
- Je sais pas on peux aller chercher un truc a la boulangerie a coté si tu veux ?
Je hoche la tête avec un sourire un deuxième poids s'enlève de ma poitrine elle m'a proposée de venir avec elle , d'un coup je me sentirais presque bien. Je suis ridicule. L'heure passe lentement et quand enfin on nous libère, mon cerveaux est embrouillés de toutes les informations qu'on nous as balancé. On traverse le campus avec Lucie en bavardant de tout et rien, on achète un sandwich chacune et on ce dirige vers le petit parc en face.
- Tu as des nouvelles des autres ? Me lance-t-elle innocemment, inconsciente qu'elle viens de me couper l'appétit , je retiens mon souffle quelques secondes.
- Non je parle plus a grand monde, je garde les yeux rivés sur mon sandwich qui me donne envie de vomir.
- Moi non plus , soupire t'elle , je suis devenue très proche de céleste je ne sais pas si tu te souviens d'elle, elle est a la fac ici aussi en sciences, elle est vraiment cool.
- Ça me dit rien non, je marmonne
- Ça fait rien vous vous entendrez bien , me répond-t-elle en souriant.
Je lui rend son sourire, mais l'appétit n'est pas revenu, je replis mon sandwich dans son emballage et je bois la moitié de ma bouteille d'eau d'une traite en espérant que la boule dans ma gorge va disparaître. L'après-midi passe plus vite, en sortant de l'amphi je salue Lucie on a prévu de ce retrouver demain matin pour aller en cours. Arrivée dans ma voiture je m'avachis sur le siège et j'expire pour ce qui me semble être la première fois de la journée, je suis épuisée et les vrais cours n'ont même pas commencé. Je mets le contact quand mon regard est attiré par une masse de cheveux bruns de l'autre côté du trottoir, je plisse les yeux et soudain je le reconnais, le voisin malpolis d'hier. Il est avec une fille plutôt jolie qui semble le trouver hilarant, lui ne souri pas il regarde devant et parle les mains dans les poches quand il tourne la tête, je n'ai pas le temps de détourner le regard assez vite, je plonge sur mon siège passager comme si j'avais perdu quelque chose. Je me redresse quelque seconde plus tard et lorsque je relève les yeux je croise le sien il affiche un air satisfait et un sourire narquois qui m'agace immédiatement, je le fixe aussi et lui fait un doigts, il rigole alors, surprise je mets le contact et démarre. Ce mec a un énorme panneau danger écris sur le front, je peux au moins le remercier pour ma colère qui a pris le pas sur la fatigue. Une fois rentrée je me décide enfin a ranger et agencer un peu mon appartement. Je change le canapé de place installe mon ordinateur sur la petite table, range mes vêtements dans la commode de ma chambre et je fais ma vaisselle , sous l'œil attentif de Mistic je lui raconte ma journée et il ce contente de lécher ses pattes de façon désinvolte. Les chats sont vraiment arrogant au fond j'en suis sure. Je fais les quelques papiers administratif qu'il fallait remplir pour la fac et je file a la douche. L'eau chaude qui ruisselle sur mon corps me réconforte comme des bras qui m'enveloppent et me protège de tout et surtout de moi. Je me sens bien. Je me laisse glisser contre la parois froide de la douche la tête sous le jets d'eau je n'entend plus rien, que mon sang qui bats a rythme régulier, et je me laisse aller a imaginer une autre vie , sans angoisses, une vie calme ou on entend les oiseaux , ou on ce lève et on déjeune face aux arbres et aux ruisseaux ou la journée n'est qu'une enfilade de choses aussi simple que de juste vivre et respirer. Je ne sais pas combien de temps je reste assise sous l'eau, assez longtemps pour mes doigts et mes mains soient fripées et mes jambes engourdis d'être restées pliées. Je me sèche et applique rapidement de la crème sur mon visage, je m'observe dans le miroir et soupire,

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 16, 2022 ⏰

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L'autre qui n'est pas moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant