Obsession Troublante tome 3

Partir

La pluie a commencé à tomber dès lors où j'ai fui la villa de Jay et depuis, elle n'a pas cessé de s'abattre sur la ville. De plus en plus violemment d'ailleurs... 

« On dirait qu'une tempête se prépare » songé-je en continuant de courir comme si j'avais un monstre aux trousses. Je n'ai toujours qu'une seule idée en tête à cet instant précis : fuir Atlanta et toutes les horreurs que cela me rappelle. Mais je ne peux pas retourner à mon appartement car je suis sûre que Jay m'y retrouvera quand il découvrira le mot que je lui ai laissé. Le seul fait d'y penser me procure aussitôt une sensation désagréable et je sens mes jambes se dérober sous mes pieds. A bout de souffle, je décide d'arreter de courir et réalise à ce moment-là que le bas de mon jean est trempé par le pluie et complètement taché ! C'est bien ma vaine... moi qui n'ai emporté qu'un petit sac à dos avec seulement deux ou trois fringues à l'intérieur qui en plus ne doivent pas être adapté à la météo puisque je n'ai meme pas pris la peine de.. Soudain, mon attention est attirée par des yeux d'un noir profond qui m'observent et me coupe de mes pensées. Je connais ce regard... c'est celui de Tom, mon ex-ancien-petit-ami d'enfance avec qui j'ai fait la bêtise de flirter ce qui a provoqué notre éloignement l'un de l'autre. Nous ne sommes plus amis depuis ce jour. Malgré le trio que nous formions avec Brit, ma meilleure amie et Tom, les relations sérieuses avec des « amis » sont profondément vouées à l'echec et fortement déconseillées ! Je le regarde toujours dans les yeux quand je l'aperçois qui me sourit. Surprise de ne pas le voir plutôt me snober avec mépris, je hausses les sourcils avant de lui répondre par un autre sourire.

— Salut Jen ! s'exclame-t-il.

— Hey Tom ! ça faisait longtemps... 

Il plisse alors les yeux comme s'il prenait ma phrase pour une provocation.

— En effet... A qui la faute ? 

— Ne commençons pas à nous disputer, je n'ai ni le temps ni la patience pour supporter tes sarcasmes.

L'air étonné qu'il prend me fait réaliser à quel point je ne suis pas aimable avec lui. Après tout, il n'y ai pour rien si je suis au plus mal. Je décide d'écourter cette conversation.

— Excuse moi, je suis pressée... je dois y aller.

— Attend ! Qu'est-ce qui ne va pas Jen ? Je ne t'ai jamais vu comme ça. Tu as l'air...

— Quoi ? J'ai l'air de quoi ? 

Aïe... voilà que je l'agresse à nouveau.

— Je ne sais pas, dit-il embarrassé, tu as l'air triste...

J'avais oublié qu'il me connaissait si bien. Génée, je me surprends en train de me tortiller sur place à l'idée de lui raconter mes mésavantures avec les frères Craig. 

— Je ne le suis pas pourtant.. qu'est ce qui te fait dire ça ?

Consciente que cette discussion ne mènera nulle part, puisqu'il est hors de question que je me confie de quoi que ce soit avec lui, je commences à reprendre la route en lui faisant signe de la main.

— Eh ! Mais où vas-tu comme ça ? Ca fait une éternité qu'on ne s'est pas vu et tu t'en vas déjà ?

Soucieuse de ne pas le vexer, je m'arrête et le regarde avec gentillesse.

— En effet, je suis pressée. Je dois prendre un vol pour la France dans moins d'une heure, ajouté-je en reluquant l'heure sur sa montre sagement positionnée à son poignet.

— La France ? répéta-t-il l'air inquisiteur.

Les sourcils fronçés, il enfonce ses mains dans les poches de son jean attendant ma réponse, visiblement curieux de connaitre mes projets.