Obsession Troublante tome 3

Tom

Une heure plus tard, Tom est occupé dans sa cuisine tandis que je suis sagement assise sur le canapé du salon admirant la décoration et les tableaux qui ornent chaque pan de mur. L'atmosphère de la pièce est si apaisante qu'un sentiment de bien-être m'envahie me procurant un furtif moment de soulagement. La journée a été longue, l'ambiance feutrée commence à prendre le dessus sur ma fatigue et je sens doucement mes paupières s'allourdir. Mais Jay hante obstinément mon esprit. Il doit être si triste en ce moment même... cette pensée me fait immédiatement monter les larmes aux yeux. Je les essuie du revers de la main en reniflant bruyamment. J'aurai tellement voulu rester auprès de lui. A présent, il n'a plus aucun moyen de me joindre. Je n'ai plus de téléphone portable, et comme je ne préfère pas retourner à mon appartement, nous avons peu de chance de nous revoir. Evidemment, c'est uniquement de ma faute puisque j'ai décidé de disparaître volontairement de sa vie. Tout ça, à cause de Jason, son frère jumeau, que j'appréciais pourtant, mais qui nous a tous manipulé comme des marionnettes ! Et plus je pense à Jason, plus je sens la colère m'envahir. Le sommeil qui s'emparait de moi quelques minutes avant n'avait désormais plus aucun effet. J'avais au contraire un besoin capital de me défouler.

Au moment où je m'apprete à me lever pour aller me raffraîchir le visage dans la salle de bain, Tom entre dans le salon, un plateau entre les mains, comportant deux grands sandwichs et deux bières.

- J'espère que tu as faim ! s'exclame-t-il en déposant le plateau sur la table basse devant moi.

- Merci, mais je... non, répondé-je d'un air désolé.

- Mange ! m'ordonna-t-il alors d'un ton ferme tout en ouvrant les deux bières avec son briquet.

J'atrrape mon sandwich et la boisson qu'il me tend en grimaçant un sourire.

- Que veut dire ce sourire ? demande-t-il en éclatant de rire.

Cette fois, sa bonne humeur fini par avoir raison de moi, je le bouscule gentiement tandis qu'il s'assoit à mes côtés.

- C'est ta manière de me parler ! Tu as toujours été très protecteur avec moi, même si je te trouve un peu trop autoritaire parfois.

- Comme au bon vieux temps alors ! dit-il en levant sa bière.

- Comme au bon vieux temps ! répété-je en souriant.

Ce n'est pas l'appétit qui lui manque en ce qui le concerne ! Il dévore son repas en cinq minutes alors que je n'en suis même pas à la moitié. Après avoir avalé une gorgée de bière, il rompt enfin le silence.

— Tu vois toujours Britney ?

— Je ne l'ai pas vu récemment, mais nous sommes restées en contact malgré tout. Nous nous parlons régulièrement au téléphone.

Penchée au dessus de la table, je peine à terminer mon sandwich. Tom, lui, s'est tranquillement installé dans le fond de son canapé, les deux bras étendus de chaque côté du dossier. Il soupire d'aise.

— Tu comptais vraiment partir pour la France ?

Je manque d'étouffer en entendant sa question. Moi qui voulait éviter d'aborder ce sujet, c'est loupé ! Mais ce serait impolie de ne pas lui répondre après tout ce que je lui ai confié. Et il a été si gentil...

— Oui, vraiment.

— Je vois bien que tu n'as pas envie d'en parler.. et je comprends, ne t'inquiète pas.

Je pose mon verre et m'enfonce dans le canapé en soupirant à mon tour d'aise.

— Hum... merci pour ce sandwich... je me rends compte que je mourais de faim !

Il sourit en ramassant le plateau tout en se levant.

— De rien ! ça me fait plaisir, ajoute-t-il en m'envoyant un clin d'oeil.

En revenant de la cuisine, il se rassoit à côté de moi et s'allume une cigarette.

— La fumée ne te dérange pas ?

—Non.

— Ok. Alors... tu préfères dormir dans le canapé ou plutôt dans mon lit ? Euh... Je te prête ma chambre si tu veux.

— Oh ! Je... je ne sais pas. Comme ça t'arrange.

Les yeux pétillants de malice, il se penche vers moi en chuchotant :

— On pourrait aussi partager la même couche comme au bon vieux temps.

Etonnée par son audacieuse proposition, je le fixe pour être sûre qu'il ne parle pas sérieusement. Il éclate de rire en se levant.

— Tu devrais voir ta tête ! se moque-t-il me faisant rougir de honte.

— Hummm.. J'adore toujours autant te voir rougir comme une ado. Tu es tellement ravissante. Allez ! Je vais te préparer ta chambre.

Je l'observe se diriger dans la chambre en me demandant tout à coup si c'est un bonne idée d'accepter son invitation à rester dormir chez lui. Quand je repense à tout ce que nous avons partagés ensemble pendant les années lycées, je me souviens à quel point notre relation était fusionnelle. Et lorsque nous sommes sortis ensemble, il me vouait un amour si profond que notre rupture avait été une terrible souffranceupture.