I . Comme absorbé.

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« - De ce jour, jusqu'à celui de votre mort, le royaume se prosternera devant la nouvelle Reine d'Alguia. »
Et c'est ainsi, sous les applaudissements de la Cour et la bénédiction de l'Eglise que je venais de rentrer dans l'histoire.

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Mon regard se perdit sur le vitrage aux ornement dorée qui emprisonnait désormais mon père.
Comme tout les Rois ayant un jour gouverné sur le royaume d'Alguia, Jarémiasse Eylme, reposait au cœur de la sainte chapelle.
Son corps exposé au yeux de ceux qui chercheraient à se recueillir.
Les livres parlent d'un enchantement permettant de stopper le mécanisme de décomposition, figeant ainsi le corps du défunt pour l'éternité.
Seuls les druides royaux étaient autorisé à utiliser la magie.
L'un des nombreux décrets en vigueur depuis La Guerre des trois rivières.
Un long soupire s'échappa de mes lèvres pourvu d'un voile cuivré et c'est à ce moment que je sentie le parfum de vanille que ma mère mettait constamment dans les cosmétiques qu'elle faisait elle-même.
Parfum vanillé qui me rappela pourquoi j'étais ici.
Bien qu'une partie de moi était morte le jours où celle qui m'avait mise au monde du m'annoncer, d'une voix à peine audible que mon père ne ferait plus partie physique de nos vies, j'étais là.
Debout.
Vivante.
La mort est une étape terrifiante de notre cycle mais  depuis ce jour, j'avais trouvé quelque chose de bien plus horrible... Être celle qui reste.
Je sentie ma mâchoire se serrer quand une boule se forma au creux de ma gorge.
Pas de temps pour les larmes et les lamentations.

- Je t'aime...

Murmurais-je avant de tourner les talons et quitter La Chapelle.

- Provence !

Mes sourcils se haussèrent par réflexe. J'avais perdu l'habitude que l'on m'appelle par mon prénom...

- Ta mère te cherche partout, les Leaykle viennent d'arriver. Tout le monde se presse au boudoir.

- Je m'y dirigeais, je te remercie de la nouvelle.

- C'est si solennel...

Il semblait déçus de ma réponse, j'affichas un mince sourire afin d'essayer de faire bonne figure.

- Excuse-moi Elkey. Les journées sont longue et je finis par employé le même ton avec tout le monde pour être sûr de ne pas commettre d'erreur... Même ma mère finit par s'adresser à la reine et non à sa fille.

- Sa reine.

Sa déception avait laisser place à un sourire, un sourire si peu retenu que je ne pu m'empêcher d'hausser les yeux au ciel et d'y rire légèrement.

- Qu'est ce que tu racontes...

- Tu n'es pas la Reine, tu es notre Reine.

Il m'accorda un clin d'œil avant de remettre une mèche derrière mon oreille et de continuer sa route.

Elkey était ce qui se rapprochait le plus d'un frère.
On avait grandit ensemble et de mes premiers pas à mon couronnement, il avait toujours été là.
C'est la seule personne en dehors de mes parents qui  ne m'avait jamais appelé Altesse ou Majesté et j'ai conscience que cela faisait parler la cour... Nombreuse sont les rumeurs qui disaient que nous partagions une vie intime ensemble...
Si seulement ils savaient la vérité... Les mœurs en serait scandalisées.

A l'entrée du boudoir, je replaça quelques faux plies sur ma robe et afficha cette mine confiante dont j'avais le secret.
Les gens se prosternaient sur mon chemin.
Mon anxiété s'évapore quelque peu.
J'étais chez moi.
Le palais était ma demeure.
Et même si tout avait changé, rien étais vraiment différent.

- Votre majesté, m'interpella une voix de femme assez grave pour que je devine rien qu'à ce mot que cela faisait des années qu'elle s'encrassait les poumons.

À la fin de sa révérence, la femme brune qui me faisait face m'accorda un mince sourire. Elle devait avoir le même âge que ma mère bien que les cernes sous ses yeux montrait une lassitude que n'avait jamais laissé transparaître l'ancienne reine consort d'Alguia.

- Je ne saurais vous montrer toute la gratitude que ma fille et moi vous devons de nous accueillir ici et vous présente également mais plus sincère condoléance. Votre père était et restera le modèle d'une génération toute entière.

Cela me rendait si fière de voir que peut importe où je me trouve, mon père serait à jamais cet homme que le peuple aimait tant.
Si aujourd'hui je m'évertuais à être si correcte, si à ce jour je n'étais jamais satisfaite d'aucune de mes prestations afin de pouvoir faire d'avantage lors des prochaines, c'était pour ça.
C'était pour lui.
Pour que son nom ne soit salit sous aucun prétexte et tant que je vivrais la renommée des Eylme vivra aussi.

- Je vous en prie. C'est à moi de vous remercier. Votre mari et votre famille seront gracieusement récompenser pour ce qu'il est entrain d'accomplir. Que ce soit lui ou chaque autre soldat risquant sa vie pour la prospérité d'Alguia. Et puis... Dois-je vous rappeler que vous n'êtes pas n'importe quels invités ? Mère m'a tellement parler de vous ainsi que de Monsieur Leakle... C'est comme si vous aviez toujours fait partie de la famille. Vous êtes ici chez vous et je veillerais personnellement à ce que vous soyez traité tout comme.

À la fin de ce discours je lança un regard à ma mère qui se trouvait légèrement en retrait. Son sourire tendre me suffisait à savoir que je l'avais rendu fière.
Les Leakle n'étaient pas n'importe qui.
Arthur, le père, était le premier amour de Mère.
Elle parlait d'un amour fougueux de jeunesse et bien qu'il n'est jamais surplombé celui qu'elle portait à mon Père c'était une personne qu'elle affectionnait beaucoup.
Avec le temps, ils étaient resté très bon amis. Je crois même que c'était le seul.
Il n'y avait jamais eu de rivalités entre les deux hommes ayant partagés sa vie.
Paraît-il qu'ils s'aimaient comme des frères.
Mère quant à elle avait toujours appréciée Rosalime.
Mais tous trois venant de monde que tout oppose, rare étaient leurs échanges physique.
Cela m'attristaient qu'elles se retrouvent dans de tels conditions et je mettais un point d'honneur à ce que son séjour soit des plus agréable possible.

- Permettez-moi de vous prendre encore quelques minutes afin de vous présentez ma fille.

J'hocha la tête en signe d'approbation pendant qu'elle se décala pour laisser apparaître une jeune femme. Elle devait avoir mon âge ou peut-être un peu plus. Ses cheveux, d'un blanc immaculé, aurait sûrement fait de l'ombre à une neige à peine tombé des cieux.
Mon regard était comme absorbé par tout son être.
Il m'étais impossible de décrocher celui-ci de ses yeux ébène, de sa peau aux teintes de porcelaines ou encore de la courbes de ses lèvres rouge vive.
Elle ne portait pas de robe à contrario de toutes les dames qui se pavanaient à la cours.
Même sa mère, bien qu'elle soit d'une simplicité agréable, avait eu le goût d'enfilé quelques morceaux de tissus , qui virevoltaient légèrement au moindre courant d'air.
Son pantalon était tout de cuire. Un cuire qui paraissait d'une dureté sans égale.
Ses chaussures et son haut quant à eux, étaient fin et délicat. Un contraste surprenant.

- Votre majesté.

S'inclinât t'elle légèrement.

- Kalypso, pour vous servir.

Je pencha légèrement la tête sur le côté face à tant de manières. Rien de tout cela était naturelle. C'était sûrement fait à contre cœur mais je n'eu pas le temps de m'attarder sur la question puisqu'un frisson me parcourant l'échine crispa l'entièreté de mon corps.
Son regard venait de se poser sur moi pour la toute première fois.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 28 ⏰

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À l'encre de nos maux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant