Chapitre 2 : Celle qui va à Poufsouffle

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A peine tombée du ciel, Violette voit sa vie prendre un nouveau tournant. Tout s'accélère sans lui laisser le moindre répit. Elle avait été préparée à tout ce que son transfert implique. Néanmoins une fois que les choses arrivent, elles paraissent bien différentes des plans qu'on peut se faire le soir dans son lit en pensant à l'avenir. Son départ avait déjà été retardé d'un an, pour qu'elle puisse se préparer à cette nouvelle vie. Mais la réalité reste douloureuse, brutale, et effrayante. 

Il y a quelques mois sa sœur a déménagé à Milan où elle a obtenu un poste de coiffeuse pour Nigara, la célèbre maison de mode sorcière italienne. C'est à ce moment que Violette avait compris : c'était la fin d'une époque, de la vie d'enfant, la fin de la vie à quatre. Voilà une réalité qui l'a beaucoup angoissée. Il est une chose de grandir, de voir le temps qui passe, il en est une autre d'aimer pleinement cela. Il lui a fallu plusieurs mois, et il lui en faudra sûrement encore plusieurs autres, pour arriver à penser que la fin de cette belle époque d'insouciance ne signifie pas la fin de toutes choses. Le plus dur, ce fut les larmes de sa mère le soir avant son départ. Il lui fut bien difficile de ne pas verser de larmes durant le repas. Elle savait qu'elle devait prendre sur elle, ou elle ne partirait jamais. Elle doit partir. Elle doit le faire pour ses rêves, ses ambitions... Elle veut être fière d'elle-même. Il est certain que le départ est intimidant, il faut sauter dans le vide, dans l'inconnu. Et quel saut, un autre pays, une école remplie d'inconnus, un nouveau fonctionnement, de nouveaux professeurs, de nouveaux cours, d'autres examens... Violette a réussi à se convaincre que l'important étant les études. Et puis au pire, elle pourra y arriver sans se faire de nouveaux amis. Si personne ne veut d'elle là-bas, ce ne sera pas grave. Elle y va seulement pour deux ans. Et puis elle pourra toujours passer ses journées dans la bibliothèque. Il parait que c'est l'une des plus grandes bibliothèques des écoles de magies du monde. Pour s'en convaincre, chaque soir depuis juin elle se dit à elle-même en se regardant dans la glace "au pire je serais la fille étrange qui passe ses journées à lire partout où elle va. L'objectif n'est pas de se faire des amis mais d'avoir ses Buses Violette et de rentrer à ENIM". L'ENIM ou l'école nationale des ingénieurs magiques est au centre de son départ de Beauxbâtons pour Poudlard. Quand elles étaient petites, Violette et sa sœur partageaient la même chambre. Il ne manquait pas de place dans la maison, néanmoins ils étaient impossible de les séparer. Leurs parents avaient fini par capituler. Le soir, Violette se glissait dans le lit de Juliette. Juliette est de quatre ans l'aînée. C'est donc à elle que revenait la tâche de lire les histoires du soir. Pour dire vrai, il y avait plutôt une histoire du soir. Violette avait une passion dévorante pour cette histoire, et sa sœur l'aimait assez pour lui relire soir après soir. C'était l'histoire du combattant de Dame Higère pour devenir ingénieure magique alors que les femmes n'avaient pas le droit de son temps de faire un tel métier soit disant masculin. Dame Higère était la fille d'un charpentier moldu et d'une mère au foyer sorcière. Elle a étudié à Poudlard dans les années 1100. Son professeur d'arithmétique vu son incroyable potentiel et la prit sous son aile. Si elle ne parvient malgré tout à devenir officiellement diplômée en ingénierie magie, elle inspira de nombreuses sorcières par sa lutte pour l'égalité. Violette avait été l'une de ses sorcières. 

Elle n'était plus la toute petite fille timide se cachant derrière sa sœur. Elle était dorénavant une jeune femme accomplie. Elle est entière et sincère. Toutes ses émotions transparaissent dans ses beaux yeux violets. Malgré tout, son rêve était intacte, elle serait ingénieure. Si les femmes ont depuis une cinquantaine d'année le droit de prétendre à n'importe quel métier magique ou non magique, il existe que très peu de femme ingénieur. Pour être exact il y a seulement 120 en activité en 2018 contre 1500 hommes. Il existe deux écoles dans le monde des sorciers.  L' ENIM est la seule école européenne qui permet d'obtenir un tel diplôme. La seconde se trouve au Japon. L'entrée est certes très prestigieuse mais elle est surtout très sélective. Heureusement les programmes d'échanges entre écoles magiques sont largement répandus pour les élèves les plus méritants. En moyenne 10% des élèves sorciers du monde participent à ce style d'échange au cours de la 5ème ou 6ème années. Et pour cause, toutes les écoles ont leurs propres spécialités.  

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⏰ Dernière mise à jour : Dec 12, 2022 ⏰

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Anaïs Carter - Mémoire de Sixième annéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant