Chapitre 3 - Avis de tempête.

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Côme.


Tout a (re)commencé avec une panne de voiture.

Un mois.


Un mois sans voir Léonie et j'étais absolument obsédé par cette fille. Janvier s'était déroulé comme je l'avais imaginé : une succession interminable de galette des rois agrémentée du fameux débat qui agitait annuellement notre pays : frangipane ou couronne des rois à la provençale ? Honnêtement, j'ai toujours préféré la foire aux vins et le salon de l'agriculture. Je suis résolument un bec salé.

J'avais surtout passé mon mois à soutenir Jules qui rejoignait un nouveau cabinet d'avocat. Arsène poursuivait ses études tout en courtisant de jeunes partis politiques qu'il souhaitait rejoindre : c'était toujours délicat pour nous de parler de tout cela. J'étais tenu à une neutralité politique absolue, comme tous les membres de ma famille. Évidemment, ce n'était que façade, nous avions tous des opinions bien précises, nous les gardions privées, tout simplement.

J'ai alors commencé à faire quelque chose dont je ne suis pas très fier mais qui m'a sincèrement aidé à patienter tout ce mois de Janvier : je me suis mis à suivre Léonie sur ses réseaux sociaux. J'avais un compte officiel, géré par une équipe de communication. Je le partageais avec mes frères et sœurs et pour être honnête, je ne m'y intéressais pas le moins du monde. Je restais le plus loin possible des réseaux sociaux, en règle générale. Pourtant, après nouvel an, une fois l'effervescence des fêtes retombées, de retour sur Paris, j'ai cherché Léonie sur Instagram.

C'était une expérience curieuse que de la découvrir sous cette facette. Elle était telle qu'elle voulait être perçue et ça en disait plutôt long sur elle. Il n'y avait que peu d'artifices sur cette page Instagram et absolument aucune ligne directrice : elle partageait au feeling et je fus étonné d'y découvrir des facettes d'elle dont je ne soupçonnais pas l'existence. Elle y parlait de son cocktail préféré, des séries qu'elle regardait, partageait des looks pris devant son miroir et forcément, les shootings photos qu'elle organisait. Elle faisait des puzzles, aimait les jeux de société, lisait des romans policiers et arborait des tenues aux accents rétros qu'applaudissaient certains autres utilisateurs.

Son mois de Janvier avait été bien plus intéressant que le mien. Elle avait vu ses parents dès le début de l'année et visiblement, déguster la galette en famille avait été bien plus marrant que mes fichues visites royales. Une de ses cousines (une des blondes, je n'arrivais pas à me retrouver dans le clan Mallet) était venue la voir un week-end et elles avaient brunché. Apparemment l'aînée de la famille se mariait et tous les cousins et cousines étaient surexcités.

Malgré moi, mon esprit déviait sur le prochain mariage de Mathilde.

Rien d'autre qu'une foutue représentation de plus. Il allait falloir ruser pour ne pas que nos parents s'écorchent devant les caméras.

Voilà pourquoi cela ne vous surprendra pas d'apprendre que je me trouvais, ce deux février, à Aix-en-Provence. Fief de Léonie. Les températures, plus douces qu'en région parisienne m'avait emmitouflé dès que j'avais posé un pied hors de la voiture. Officiellement, j'étais venu pour...une galette. Oui, encore. Une espèce de fusion entre la couronne des rois et le calisson d'Aix. Lorsque les équipes de la Famille avait proposé cette visite, c'est tout naturellement que je m'étais proposé. Et puis, après tout, c'était l'anniversaire de Jules. Tous les Carlier se rejoignaient dans la maison familiale, tapie dans les collines environnant les stations balnéaires de la Côte d'Azur.

J'ignorais si Léonie allait venir. Je lui avais envoyé un message, à mon arrivée.


Côme - Je suis à Aix.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 24, 2022 ⏰

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