Chapitre 1 : Nouvelle vie

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Je n'aime pas le soleil. Il me brûle les yeux et la peau dès que je passe devant la fenêtre, me force à m'habiller plus légèrement pour ne pas suffoquer à cause de la chaleur -donc mon corps est un peu plus exposé aux regards des gens- et donne une excuse à ma mère pour me faire sortir de chez moi. Elle me répète toujours qu'une fois, je me transformerai en vampire. Je me dis parfois que ce ne serait pas plus mal, que ma vie serait un peu plus intéressante.

Je me plaisais bien avant, dans notre ancienne maison. Elle était juste à côté de la forêt où je me baladais souvent. En fait, je n'étais jamais chez moi. Je grimpais dans l'arbre qui se trouvait au milieu d'une clairière et j'avais parfois la chance d'observer des animaux sauvages brouter de l'herbe innocemment.

Mes parents -enfin surtout ma mère, puisque mon père n'est jamais là- ont décidé de partir, soit disant parce que nous vivons trop loin de la ''civilisation'', comme ils disent. Ils s'inquiètent beaucoup pour moi -même si je ne vois pas vraiment l'intérêt-, ils pensent que je suis trop isolée, que je devrais me faire plus d'amis. C'est pourquoi ils m'ont inscrite dans une grande école très réputée.

Donc voilà où j'en suis aujourd'hui, il est cinq heures du matin, mon réveil sonne dans deux heures et les cours commencent à sept heures. Je suis très nerveuse, c'est pour ça que je suis déjà réveillée. Je sais pertinemment que ça ne sert à rien d'essayer de me rendormir, je n'y arriverai pas. Je décide donc de me lever et de me préparer, de cette manière j'aurai du temps plus tard pour regarder les lueurs du ciel changer au fur et à mesure que le jour se lève.

Je me regarde dans la glace. Des cernes foncées entourent mes yeux noisettes, mon mascara dégouline sur les côtés -oui, j'ai oublié de me démaquiller hier soir-, ma crinière brune n'a pas l'air de vouloir coopérer aujourd'hui et mon teint pâle l'est plus que d'habitude. Ça ne m'étonnerait pas que je tombe malade, je me suis promenée pieds nus dans toute la maison hier après-midi. Je tire sur ma brosse à cheveux pour essayer de dompter ma chevelure. Rien à faire. Je passe alors au maquillage, refait en vitesse mon trait de crayon et vais ouvrir mon armoire pour trouver quelque chose à me mettre. J'opte pour un top à bretelles noir et un jean de la même couleur. Je me regarde une dernière fois dans le miroir en me disant que pour mon premier jour d'école, j'aurais pu faire mieux. Je hausse les épaules et descends me préparer un bol de céréales.

Après avoir mangé et dit au revoir à ma mère, j'enfile ma paire de chaussures préférée -des simples baskets... noires.-, balance mon sac sur mon dos et sors dans la rue. Je mets mes écouteurs, histoire de me détendre un peu et marche sans grande conviction jusqu'au bâtiment dans lequel je vais passer le plus clair de mon temps.

C'est un grand édifice, certaines personnes diraient qu'il ressemble à un palais... Mais moi je trouve ça semblable à une prison. Être assis toute une journée et forcés à écouter les cours ennuyeux de professeurs qui ne sont plus passionnés par leur métier... Vraiment passionnant. Je pousse la porte d'entrée et cherche tout de suite à trouver le secrétariat pour me renseigner.

Un peu plus tard, je me rends dans ma classe pour suivre mon premier cours de littérature. Après une brève présentation, je prends un livre et vais m'asseoir à la seule place libre, à côté d'un garçon aux cheveux noirs et aux yeux verts. Le professeur annonce alors que nous devons travailler par groupe de deux. Le noiraud séduisant assis près de moi me tape l'épaule et me tend la main, que je serre aussitôt.

-Moi c'est Kaleb. Et toi, tu es...?

-Euh... Je... Je m'appelle Nora.

-Enchanté. Je crois qu'on va devoir travailler ensemble aujourd'hui.

Après cette journée interminable, je rentre enfin chez moi. Je salue ma mère et lui raconte sans beaucoup de détails ma journée et monte dans ma chambre, où je balance mon sac par terre et me jette sur mon lit. Je fixe le plafond, en repensant à tous ces cours ennuyeux que je vais devoir suivre le reste de l'année, à tous ces cahiers que je devrai recouvrir et... Je pense à Kaleb. Son visage est affiché dans mon esprit, ses yeux verts perçants me regardant fixement... Et c'est comme ça que je réussis à m'endormir.

Du sang dans les veines ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant