Chapitre 2

16 2 9
                                    

Cette histoire sera vue par le point de vue de deux personnages différents. Je préciserai toujours en début de chapitre, qui nous conte ce dernier. Ce chapitre commence avec le deuxième personnage dont on ne connaît pas encore le nom. Voilà bisouus

_________________________________

Je cours dans les rues inanimées de la ville. Je fais uniquement du sport pour dépenser tout ce que j'ai de négatif en moi, pour me vider la tête. 

Ça fonctionnait un temps. Dès que quelque chose n'allait pas, j'enfilais mes baskets, et partais courir. Maintenant, ce n'est plus suffisant. Mon esprit continu sans cesse de ressasser des idées noires lorsque je cours.

Je m'arrête au bas de ce vieil immeuble qui est devenu avec le temps, mon repère. J'entre et gravit en courant, les nombreux escaliers, afin que j'atteigne cette fameuse porte qui donne accès au toit. C'est vraiment devenu mon endroit favoris je crois. Le lieu où je me rend pour ne plus penser aux malheurs de la vie.

Malheureusement, cela me parait devenir de plus en plus compliqué, et aujourd'hui, mon moral est bien bas.

J'arrive à l'extérieur, et enlève mon pull qui me donne chaud, tant j'ai couru.

Mes bras nus dévoilent des cicatrices, plus ou moins prononcées.

Je me penche vers le bord pour observer la vue magnifique, mais m'y résigne après quelques secondes, ayant le vertige.

Je vais m'asseoir contre le mur, là où se trouve la porte.

Le coucher de soleil est juste sublime, et parviendrait presque à m'en fait oublier ma misère. Mes écouteurs sont enfoncés dans mes oreilles, une musique bien déprimante passe pour bien empirer mon cas, tout est parfait.

Les larmes chaudes coulent le long de mes joues. Je suis tellement fatiguée. Je ne parviens plus à suivre...

Je regarde mes avants-bras, sur lesquels se trouvent une multitude de marques. Ça a toujours été mon truc. Tracer dans ma peau des constellations de souffrance et de douleur. 

Je vois l'écran de mon téléphone s'allumer, et ma musique s'interrompre. 

Maman

C'est le nom du contact de la personne qui tente de me joindre. 

Mais je ne veux pas répondre. Je sais qu'elle est en colère, et que cet appel pourrait virer à la catastrophe, une fois de plus. Parler avec elle n'a jamais été quelque chose d'imaginable. Il y a des gens, leur fond est tout simplement mauvais. On ne peut rien y faire. C'est certes souvent dû à un passé compliqué, mais cela peut également être tout bonnement leur personnalité qui est comme cela. Ces gens, il faut les éviter au mieux car ils vous détruiront sans pitié même si vous ne leur avez rien fait. Ils trouveront chaque petites erreurs que vous avez faite, quitte à vous en inventer, afin de se défouler sur vous pour compenser avec le fait que leur vie n'a aucune saveur.

Et plus rapidement on le comprend, mieux on parvient à passer outre les insultes, les humiliations, et j'en passe. 

Enfin...Il faut le comprendre, mais il faut également s'avoir l'accepter, chose un peu plus complexe. 

L'écran s'éteint, ce qui signifie qu'elle a cessé de m'appeler. 

Quelques instants plus tard, une notification de ma génitrice apparaît sur l'écran d'accueil de mon téléphone. 

Je sais que je ne devrais pas lire le message, mais j'ai toujours été une personne dotée d'une curiosité accrue.   

Je clique sur son contact et commence la lecture du message. C'est horrible.

Je cesse de lire ce cauchemar lorsque j'en suis à la moitié, n'en pouvant plus. Tout ce qu'elle sait faire au travers de ce message est de se faire passer pour la victime, parler d'elle et d'elle seule, et de me faire culpabiliser sur le décès de mon petit frère que je chérissais tant. À chaque fois qu'elle évoque cet événement tragique, mon coeur s'accélère, et j'ai la nausée. 

Les larmes réapparaissent au coin de mes yeux, et s'écoulent de plus en plus rapidement le long de mes joues rosies par la fraicheur de cette soirée d'automne. Elles viennent tomber parmi les centaines de gouttelettes d'eau que la pluie diluvienne laisse sur son passage.

Habituellement, dans ce genre de situations, je sors le petit couteau caché dans ma table de chevet. Seulement voilà, je suis sur un immeuble de bien 8 étages. Mon couteau est bien trop hors de ma portée. 

Mes pensées m'échappent. Elles sont bien trop nombreuses, et bien trop douloureuses. Je perds le contrôle. Comme toujours. Mais je ne sais pas comment le récupérer. Je m'approche du vide, mais je suis trop lâche pour sauter. Je n'en ai pas le courage. 

Même ça tu n'en es pas capable...

Je me déteste. Je déteste celle qui m'a mise au monde. Je me retourne et vois la vitre de la porte qui me permettrais de sortir de là. Mais si je pars d'ici, je retournerai dans le cauchemar qu'est la vie là en bas, et il en est hors de question. 

Une idée me vient, et je la trouve plus à mon goût que le saut depuis le toit. Je donne un coup avec mon coude dans le verre, et brise la vitre en des éclats de tailles différentes. 

Mon coude saigne, mais je n'ai pas mal. Je ne ressens plus la douleur. 

Je m'agenouille, et prend le plus gros morceau, puis, sans hésiter, je donne un coup franc sur mon poignet gauche. La coupure est profonde, je n'étais jamais allée aussi loin. C'est en voyant la quantité gigantesque de sang s'écouler de ma chair ouverte à vif, que je commence à paniquer. Qu'est-ce que j'ai fait? Non non non. Je ne voulais pas, faites que ça revienne en arrière..!

C'est incroyable, jusqu'à la fin j'aurai été naïve. 

J'essaie de me calmer. Je ramène mes jambes contre ma poitrine et me répète que tout va bien se passer. Tout sera bientôt finit. 

Je me surprend à penser que mourir est un sentiment peu appréciable. Normal, la blessure dans mon poignet gauche ne doit pas aider à rendre cela agréable. 

Je ne sais même pas si il y a un au-delà. Mais je ne tarderai pas à le savoir. Je suis secouée par des sanglots. Pourquoi cela prend-il autant de temps? 

Et c'est alors, que je vis ce garçon, s'approcher de moi. Est-il déjà trop tard ou peut il encore m'aider? Je ne sais pas. 

-Qu'est-ce que j'ai fait? Je lui demande, complètement perdue. C'est la tempête dans ma tête. Une multitude d'informations se bousculent. 

Affaiblie, mon corps se vidant toujours de son sang, je me couche sur le côté. Je le sens se rapprocher, hésitant. Alors je lui demande:

-Aide-moi...

Et c'est le trou noir. 



_______________________________________________

Tadaaa deuxième chapitre (et ouais). 

Est-ce qu'elle va effectivement mourir ou non? Suspens hehe (Bon on va rien dire sur le fait qu'on connaît déjà tous la réponse, faites genre que vous savez pas si elle meurt ou pas svp). 

Merci de me lire, des bisous, à bientôt.

Leo

Au bord du gouffreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant