Mira - Londres - Partie 3

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J'étais recroquevillée sur mon lit. Sharon. Josh. Sharon. Josh. Ces deux noms tournaient en boucle dans ma tête. Morts devant moi. Tous les deux. apparemment sans explication. J'avais peur. Tout avait changer dans ma vie en l'espace d'à peine deux semaines. Tout ce à quoi je pouvais me raccrocher était parti. Tout ce qui me restait c'était cette obscurité. Et ce bracelet de cuir. Ce bracelet. J'avais l'étrange conviction que rien ne tournait rond. Je réfléchissais. Pourquoi était-il mort. Après la mort de Sharon, les médecins n'en revenait pas. Il avait déclaré que ma meilleure amie était morte de faim. Morte de faim. Et Josh avait rit jusqu'à se briser les côtes et à tousser tout son sang. Mort de rire. Je réfléchissais. J'avais l'intime conviction d'être responsable. Qu'est ce que j'avais fait ? Qu'est ce que j'avais dit ? Avant la mort de Josh, je le regardais rire. Qu'est ce que j'avais dit à Sharon ?

" Regarde il est mort de rire "

JE relevais vivement la tête. Mort de rire. Et deux secondes après, il se vidait de son sang à mes pieds. Et Sharon. On s'apprêtait à aller manger.

" ... Tu vas mourir de faim "

Morte de faim. Mes mots les avaient tués tous le deux. Mes mots. Mais j'avais employer ces expression des centaines de fois auparavant sans jamais causer de dégâts autour de moi. Et c'était insensé. Comment des mots peuvent-ils tuer. Une chanson retentit soudain dans ma chambre. C'était Word As Weapons, de Birdy. Les mots comme des armes. Je gardais mon bracelet. Les mêmes lettres Stylisées et méconnaissables mais les mêmes lettres. Word as Weapons. J'avais peur tout était ma faute. Dans le noir je murmurait :

- Je suis morte de peur.

Ce n'est que quand ma terreur grandit que je me rendis compte de mon erreur. Je me mis à hurler à la mort. J'agitais les membres comme une folle. Les visages de morts m'assaillaient. Il me regardaient avec leurs yeux morts en me hurlant :

- C'est ta faute ! TA FAUTE !

Je pleurais toute les larmes de mon corps. JE hurlais ma peine et ma peur. Mon coeur battait la chamade. Tous mes démons me tourmentaient. Des petites poupées aux visages de mes morts me riaient au visage en me crachant du sang au visage. Mon bracelet me serrait le poignet. J'étais seule. Seule en enfer. J'étouffais sous des milliers de clowns miniatures et de poupées. Josh et Sharon m'agrippaient de leurs doigts squelettiques, morts. Une étrange douleur irradia de mon coeur. Je ne sentais plus mon pouls battre à mes oreilles. J'étais encore entrain de mourir. A la vue de mes démons qui me tourmentait, j'eus la force de pousser un dernier cri perçant qui retentit dans tout le quartier. J'étais étendue sur mon lit. On dit dans les livres que avant de mourir la douleur s'en va. On se sent en paix. Qu'on se sent apaisé, en paix pour toujours. Ce ne fut pas mon cas. J'avais toujours peur au moment où mon dernier souffle quitta mon corps.

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L'homme à l'imper regarda les ambulanciers emmener Mira. Il glissa le bracelet dans sa poche. Il sourit. Son sourire était féroce cruel. Encore une fille qui avait vendu son âme au diable...

Petites histoires à ne pas lire la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant