Chapitre 1

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Les rues de Londres étaient emplies de calèches aux propriétaires riches et aristocrates, parfois il s'agissait du cortège royal. (la légende raconte qu'en 1880 la reine d'angleterre était déjà là). La capitale amenait touristes et gens aux richesses variées, l'économie était florissante et la vie était douce. Avec leur ombrelle, les dames flânaient le long de la Tamise, leur longue robe sur leur sillage; leurs enfants gambadaient à leur côté, jouant au cerf volant ou à chat, criant leur joie de vivre aux passants et aux hommes fatigués de la monotonie de leur travail.

Deux jeunes gens cheminaient, suivant le cours d'eau aux reflets grisâtres dus aux nuages blancs qui couvraient le ciel anglais. L'homme se tenait droit et avançait avec dignité, sans jamais flancher ou dévier de sa ligne de marche, il ne sautillait pas, ne jouait pas, mais surtout il ne souriait pas. Il n'y avait sur son visage aucune once de joie, il ne semblait guère enjoué d'être en compagnie de la petite aristocrate londonienne. Accrochée à son bras, une aristocrate du nom de Darla marchait, elle s'amusait à ne poser le pied qu'au centre des pavés, faisant soit de petits sauts pour atteindre la suivante soit de petits pas de souris. Un sourire ravissait son visage d'une douceur juvénile, après tout elle sortait à peine de l'adolescence. Ses jeux et sa marche irrégulière agaçaient l'homme de bonne famille qui l'accompagnait, il ne cachait pas son mépris face à l'immaturité de Darla.

- Cessez donc, il n'y a pas lieu de jouer sur le pavement. De ce que je sache, vous n'êtes plus une enfant, ma chère.

- Cessez, vous, d'être si aigri. Nos parents nous ont dit d'apprendre à nous connaître en se baladant néanmoins vous n'avez pas une seule fois ouvert la bouche pour me poser des questions. Cela fait une heure que vous me répondez par monosyllabes. Je m'occupe l'esprit puisque vous ne voulez pas me connaître. Lewis, je ne doute pas que vous êtes sûrement un homme fort sympathique mais je ne pense pas que garder le silence et ne faire que des réflexions sur mon comportement puisse jouer en votre faveur face aux autres prétendants.

- Pardonnez-moi, Darla. J'ai tendance à me refermer face aux inconnus, je ne suis pas à l'aise et j'ai assez mauvais caractère. Je suis facilement agacé par de petites choses. Vous n'avez rien fait de mal.

- Voilà! Vous savez parler, Lewis, sourit-elle avec élégance. Je ne suis plus une inconnue désormais, détendez-vous et soufflez, je suis sûre que vous avez beaucoup de choses à me raconter et à me demander.

- Vous avez raison.

Il s'essaya à sourire poliment, rajeunissant son visage de quelques années, il paraissait beaucoup plus amical et charmant ainsi même si Darla savait qu'il ne faisait cela que pour le mariage arrangé. S'il se mariait avec cette aristocrate, il verrait son rang monter et la fortune de Darla et la sienne réunies. Leurs parents avaient arrangé cette rencontre depuis des semaines, ils étaient parmi les plus beaux partis de la capitale, il avait bâti une entreprise florissante et en plein essor, elle avait la fortune familiale qui était accumulée depuis des décennies. Le père de Darla était un marchand de renommée continentale, rapidement il s'était retrouvé au service de la couronne, sillonnant les mers et établissant des liens commerciaux précieux sous ordre de la couronne d'Angleterre: la reine Victoria.

Rares étaient ceux qui travaillaient pour la couronne pour des missions si importantes, la famille de Darla était respectée et conviée à chaque table pour honorer les hôtes de leur présence. Les prétendants ne manquaient pas, la seule fille de la famille était invitée à chaque festivité, à chaque repas du dimanche, les mères parlaient pour leurs fils, les vantaient de chaque petite banalité qui ennuyait Darla. Elles se complaisaient dans le luxe et l'argent, pour elles Darla était une marchandise qu'elle pouvait amadouer. La jeune femme était d'une beauté singulière: ses cheveux à hauteur de seins étaient souvent bouclés, aux reflets roux, signe d'une possible ascendance irlandaise, ses yeux verts, un sourire parfait. Derrière son dos, elles ne manquaient pas de citer ses défauts: elle mangeait trop pour une dame de la noblesse, ses joues et ses hanches trop dodues pour ces dames à l'hypocrisie plus que présente.

Hysteria //KTH//Où les histoires vivent. Découvrez maintenant