𝟪. 𝘱𝘩𝘰𝘵𝘰𝘴𝘦𝘯𝘴𝘪𝘣𝘭𝘦

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❛ 𝘵𝘩𝘦𝘳𝘦 𝘪𝘴 𝘢 𝘳𝘦𝘢𝘭𝘪𝘵𝘺
𝘴𝘰 𝑠𝑢𝑏𝑡𝑙𝑒
𝘵𝘩𝘢𝘵 𝘪𝘵 𝘣𝘦𝘤𝘰𝘮𝘦𝘴 𝑚𝑜𝑟𝑒
𝑟𝑒𝑎𝑙 𝘵𝘩𝘢𝘯 𝘳𝘦𝘢𝘭𝘪𝘵𝘺, ❜

𝐀𝐥𝐟𝐫𝐞𝐝 𝐒𝐭𝐢𝐞𝐠𝐥𝐢𝐭𝐳

Taehyung avait rêvé de fleurs, quelque part entre insomnie et cauchemar

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Taehyung avait rêvé de fleurs, quelque part entre insomnie et cauchemar.

Des fleurs connues ou inventées, des fleurs qui avaient croisé son regard dans la boutique de Finn et qui l'avait fasciné, s'imprimant sur sa rétine et lui inspirant une ode au printemps nocturne, la danse des pétales sous ses paupières. Des fleurs dont il avait oublié les noms, s'il les avait sus un jour, leur forme, leur texture plus tout à fait distinctes une fois la nuit tombée. Un fouillis de couleurs en dégradé, une couverture légère, soyeuse, bien qu'un peu épineuse.

Des champs d'ancolie à perte de vue, à peine contenus par le cadre de son lit, leurs robes mauves frissonnantes sous ses paupières agitées, frémissantes sous le souffle un peu court, un peu rapide qui mourrait sur ses lèvres à chaque expiration. Des bouquets dans tous les coins de sa tête, des bouquets d'une beauté inégalable qui lui semblaient familiers. Des bouquets qui enjôlaient, enjolivaient ses pensées dispersées dans le vent, soufflées aux quatre coins, monopolisant tout l'espace.

Ces pensées qui étaient bien moins calmes, bien moins ordonnées, encore moins sous son contrôle dans son inconscient, ainsi prises d'assaut, détournées par le souvenir des sensations qui l'avaient touché, bouleversé au cours de la journée précédente. Tout ce qui avait refait surface une fois son corps au repos, sans plus rien pour le distraire, sans plus personne pour lui tenir la main et le maintenir ancré. Tout ce qui lui était passé par la tête ou qui lui avait traversé le cœur, le moindre détail conservé dans sa mémoire, plus vifs que s'il les revivait. Les remarques qu'il s'était faites, les interrogations qui n'avaient pas eu de réponse ou qui n'avaient pas eu les réponses qu'il espérait, la sensation de manque, de vide à peine comblé. Tout ce qui l'avait conduit à quitter la boutique de fleurs avec le cœur un peu plus lourd qu'en arrivant, tout ce qui l'avait hanté pendant l'enterrement, le faisant trembler parfois, invitant Rachel à serrer un peu plus fort ses doigts autour des siens. Tout ce qu'il avait ressassé encore et encore dans le silence froid de son lit, les yeux grands ouverts, le corps fragile et paralysé, sans possibilité de s'échapper en pressant très fort les paupières et en pensant à autre chose.

Il ne faisait que ça : penser, les mots toujours plus bruyants.

Toujours les mêmes phrases qui lui revenaient en tête, les mêmes regards, les excuses et les condoléances, le sentiment de culpabilité qui remuait, qui rongeait. Il s'était senti sombrer dans tout ça, il avait eu la nette sensation que son matelas s'ouvrait dans le milieu et qu'il tombait, qu'il se noyait, l'eau rageuse autour de lui. Il s'était tourné et retourné au cours de la nuit, les yeux tantôt ouverts, tantôt fermés, le crâne bourdonnant, ses draps l'emprisonnant et le relâchant, un tourbillon de coton autour de son corps, une prison inquiétante bien que confortable, blanche, pure comme le pétale d'un lys. Des bras qui le serraient, menaçaient de l'étouffer, pour mieux le lâcher et l'abandonner.

𝑠𝑤𝑒𝑎𝑡, 𝑡𝑒𝑎𝑟𝑠 𝑜𝑟 𝑡ℎ𝑒 𝑠𝑒𝑎Où les histoires vivent. Découvrez maintenant