❛ 𝘵𝘩𝘦 𝘴𝘦𝘢,
𝘰𝘯𝘤𝘦 𝘪𝘵 𝘤𝘢𝘴𝘵𝘴 𝘪𝘵𝘴 𝑠𝑝𝑒𝑙𝑙,
𝘩𝘰𝘭𝘥𝘴 𝘰𝘯𝘦 𝘪𝘯 𝘪𝘵𝘴 𝘯𝘦𝘵 𝘰𝘧 𝘸𝘰𝘯𝘥𝘦𝘳
𝑓𝑜𝑟𝑒𝑣𝑒𝑟, ❜𝐉𝐚𝐜𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐂𝐨𝐮𝐬𝐭𝐞𝐚𝐮
Taehyung se tenait debout, là, droit face au vent, les pieds s'enfonçant de plus en plus dans le sable, et il souriait, comme jamais il n'avait souri. Comme il n'avait pas souri depuis très longtemps, ses dents apparentes entre les deux bouts de chair rose, les joues presque douloureuses à s'étirer de cette façon. Tant elles n'étaient plus habituées à ce genre d'exercice et à être sollicitées ainsi. Tant elles n'étaient plus habituées à la joie dans son plus simple appareil. Il ne se souvenait pas de la dernière fois que cet élan l'avait traversé, son visage détendu, heureux, se fendant en deux simplement, un soupçon d'allégresse fourmillant sous sa peau, faisant vibrer sa mâchoire et briller ses yeux, ce sentiment gonflant et soulevant sa poitrine. Ses lèvres autrefois muettes et figées, à présent humides et salées, étaient au bord du rire alors qu'il se tenait au bord de l'eau, juste à quelques mètres, et que la pluie tombait sur ses épaules, mouillant sa chemise ainsi que le coton épais de sa veste et de son pantalon. Le tissu s'imbibait et lui collait de plus en plus à la peau au fur et à mesure que les minutes s'écoulaient, bientôt il se fondrait en elle, son épiderme et le tissu ne faisant qu'un, l'eau les soudant, les liant l'un à l'autre. Il dégoulinait de la tête aux pieds, mais il n'avait pas la moindre envie de bouger ou de se protéger des gouttes. Ça n'avait rien de désagréable.Ses mirettes étaient fixées devant lui, avalant, retenant tout ce qui s'offrait à lui, désireux d'en voir, d'en redécouvrir le plus possible, et au fond de lui, il se faisait la réflexion, plutôt attendue, espérée même, que rien n'avait changé. L'écume blanchâtre, le même bleu céruléen parsemé de touches de gris poudré, les mêmes rochers, tranchants, mais si joliment taillés, pressés les uns contre les autres, comme des amis réunis pour célébrer son retour. Ces rochers sur lesquels il venait parfois s'asseoir, au calme, pour penser ou au contraire pour se vider la tête, pour écrire, pour s'enfuir de la maison, pour oublier les regards et les remarques de sa grand-mère, pour oublier les mots que ses parents ne disaient pas, la tête pleine d'imagination, des mots au bout des doigts et sa main écrivant le plus vite possible, alors que le vent essayait de lui voler ses idées, les bourrasques frappant les pages de ses carnets. L'air était chargé d'un souffle marin, ses narines se remplissaient de cette odeur cristallisée et saline, aucun autre parfum ne venait déranger ou se rajouter, c'était brut, pur. Il prit une grande inspiration, puis expira jusqu'à se vider totalement, avant de recommencer encore et encore, s'en nourrissant, se purifiant, se sentant si vivant tout d'un coup.
Littéralement plein de vie.
Gonflé par l'air qu'il respirait et par une foule d'émotions qui se succédaient et l'animaient, le réveillaient de l'intérieur, l'invitant à respirer toujours plus, à ne surtout pas arrêter.
VOUS LISEZ
𝑠𝑤𝑒𝑎𝑡, 𝑡𝑒𝑎𝑟𝑠 𝑜𝑟 𝑡ℎ𝑒 𝑠𝑒𝑎
أدب الهواة"𝘛𝘩𝘦 𝘤𝘶𝘳𝘦 𝘧𝘰𝘳 𝘢𝘯𝘺𝘵𝘩𝘪𝘯𝘨 𝘪𝘴 𝘴𝘢𝘭𝘵 𝘸𝘢𝘵𝘦𝘳 : 𝘴𝘸𝘦𝘢𝘵, 𝘵𝘦𝘢𝘳𝘴 𝘰𝘳 𝘵𝘩𝘦 𝘴𝘦𝘢." 𝗞𝗮𝗿𝗲𝗻 𝗕𝗹𝗶𝘅𝗲𝗻 ❛ Taehyung revient dans sa ville natale dans le Maine après plusieurs années passées sur la côte ouest, à vi...