Le destin de Petite Flamme- 𝕖𝕟 𝕡𝕒𝕦𝕤𝕖 𝕒 𝕛𝕒𝕞𝕒𝕚𝕤

Course amicale

"Ouais ! On est enfin dehors ! s'exclama Petit Serpent."

Joyeusement, il sauta sur une feuille et la taillada de ses griffes. Petit Houx l'imita en se réceptionnant lourdement, Petite Pluie, elle calcula mal son coup et s'affala de tout son long sur le sol. Petite Flamme se préparait à sauter quand Petite Pluie gémit. C'était un cri de douleur assez convaincant, mais Petite Flamme et Petit Houx n'étaient pas dupes. Elles savaient que Petite Pluie n'avait au maximum qu'une petite égratignure. Petite Flamme lui cingla l'oreille, et Petite Pluie se mit à pousser des cris encore plus convaincants. Petit Serpent, lui, feula:

"Petite Flamme ! Elle a très mal ! Va chercher des secours au camp ! Réveille Plume de Chêne et Nuage de Fleur ! Vite ! Elle va mourir !"

Petite Flamme rétorqua:

"Mais elle n'a rien, cervelle de souris ! T'as des yeux ? Elle ne s'est même pas fait un égratignure !

-Si, répliqua Petit Serpent. Elle va mourir. A cause de toi ! Je ne te le pardonnerais jamais !

-Double cervelle de souris, marmonna la rouquine.

-Triple ! renchérit Petit Houx.

-Quadruple ! ajouta Petite Flamme.

-Quintuple !

-Sextuple !

-Septu...

-STOP ! les interrompit une voix. Je vais bien. On peux y aller."

Petite Pluie.

"Oh, Petite Pluie ! s'écria Petit Serpent. Je suis tellement heureux que...

-C'est bon, c'est bon, l'interrompit Petite Pluie sans réussir à se retenir de rougir. Je me porte excellemment bien.

-C'est bon, on y va enfin ? J'ai trop hâte d'explorer le territoire ! les interrompit Petit Houx. Venez, on va par là ! Le premier arrivé cet immense arbre au loin qu'on voit à peine à gagné !"

Elle partit ventre à terre.

Petite Flamme songea qu'il n'était guère prudent de courir dans la forêt. Mieux valait progresser en groupe. Mais Petite Pluie et Petit Serpent étaient en train de détaler, et Petite Flamme ne voulait pas être à la traîne.

Le terrain descendait en pente douce. L'arbre qu'il fallait toucher pour gagner était très loin. Mais cela, au lieu de décourager la chatonne, la galvanisa et elle s'élança.

Elle dépassa sans mal Petite Pluie, qui était d'une lenteur extraordinaire -et qui l'avait toujours été-. Comme il était agréable de courir à pleins poumons ! Dans le camp, l'espace était réduit et il fallait être en permanence sur ses gardes pour ne pas percuter un guerrier ou autre.

Elle n'avait jamais couru aussi vite de sa courte vie. L'air s'engouffrait dans ses moustaches, dans sa fourrure, dans son museau, l'irriguant d'un surplus d'énergie qui partait vers ses pattes pour la porter au loin, au-dessus des nuages, au-dessus du Soleil, au-dessus de tout. Elle avait l'impression de voler.

Brusquement, elle revint à la réalité. Un arbre couché se dressait devant elle. Elle pourrait facilement sauter par-dessus. Mais Petit Serpent était juste devant elle et s'était préparée à sauter pile dans la trajectoire de Petite Flamme. Faire un écart prendrait trop de temps et compromettrait ses chances de gagner. Alors, sans réfléchir...

Petite Flamme...

Prit appui sur ses pattes arrières...

Et sauta...

Plus haut que jamais...

Elle sauta par-dessus Petit Serpent et par-dessus la souche en même temps . Incroyable. Petite Flamme n'oublierait jamais cette sensation.