Fausses Illusions

1. Le choc

P.D.V Danielle

Marche. Reste zen. Ne cours pas tu vas avoir l'air bête. Marche seulement vite. Traverse la cour normalement. Ne passe pas pour une débile. Ne t'affole pas, tu vas réussir. Respire correctement sinon tu vas être essoufflée avant même de commencer. Ne te cramponne pas à ta veste comme une débile, t'as l'air co...

Bim.

Je m'écrase au sol avant même de savoir ce qui se passe. Ma tête se fracasse contre le sol et je grimace de douleur. Des rebonds se font se font entendre suivis d'un "merde" et de pas dans ma direction. Mes yeux, qui se sont fermés lors du choc ne se rouvrent que lorsque que deux mains se posent sur ma tête et mon ventre.

... : Putain, ça va ?!

Je ne réponds rien. Non, d'abord j'essaie de savoir qui j'ai en face de moi. C'est malheureusement très difficile quand on voit trouble. La personne se répète un peu plus sévèrement cette fois.

... : Est-ce que ça va ?

Je retrouve peu à peu une vue correcte et découvre un brun penché sur moi, l'air paniqué.

Moi : Heu je... Heu, ouais, ça va.

Brun : T'es sûre ?

Je décide de ne pas répondre et de me mettre assise. Il m'aide, une main qui tient mon bras et une autre dans mon dos. Lorsque je suis stable, je sens ses doigts passer dans mes cheveux et je plisse les yeux, mi-shootée, mi-intriguée. Il lève les yeux au ciel.

Brun : Je vérifie que t'es pas blessée.

Je me laisse donc faire.

Brun : C'est bon, t'as rien. Du moins, t'es pas ouverte.

Moi : Ok. Merci.

Et je me relève. Enfin, j'essaie, puisque je titube dès que je suis sur mes deux pieds. Et alors que je m'attends à embrasser le sol une deuxième fois, deux mains puissantes me saisissent par les hanches et me retiennent avant que je ne bascule en avant. J'avais presque oublié mon "chevalier servant" pendant un instant.

Brun : Je t'emmène à l'infirmerie.

Soudain, mes sens se mettent en alerte. Je ne peux pas y aller, pas maintenant. Je ne peux pas rater mon audition, sinon je vais le regretter le reste de l'année.

Moi : Non, ça ira.

Je m'éloigne, enfin capable d'aligner deux pas d'affilé il m'attrape par le poignet.

Brun : De toutes façons t'as que seize ans et j'en ai 18 alors tu dois me suivre.

Je lève mon bras et regarde ma montre. Il est 13h07.

Moi : En fait non. J'ai dix-sept ans depuis trois quarts d'heure. Désolée de te décevoir mais faut que j'y aille. Merci de m'avoir aidée.

Je reprends ma route mais il se met devant moi.

Brun : Ecoute, sois tu me suis, soit je te porte. Dans les deux cas on y va.

Je soupire.

Moi : Bon ok on y va. Mais je reste pas une heure ! J'ai un truc à faire !

Il sourit, fier de sa victoire. Il se met donc en route et comme promis je le suis.

Je marche d'ailleurs un peu trop vite puisque mes vertiges me reprennent.

Moi : Oh là !

Il me rattrape encore une fois dans ma chute et me porte finalement.

Moi : Je croyais que tu ne me portais pas si je te suivais.